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Les redoutables disparités de l'inflation dans le monde

Publié le mardi 18 octobre 2022 . 5 min. 13

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A près de 24% l’inflation mondiale n’est peut-être pas à son pic historique, mais il faut remonter à octobre 1994 pour trouver trace d’un niveau aussi élevé. Une inflation générale mais avec d’énormes disparités entre pays.


Pour comprendre les mécanismes qui sous-tendent cette hétérogénéité, il faut distinguer deux blocs avec d’un côté, les émergents où l’inflation flirte avec 30% et de l’autre, les pays industrialisés où elle approche 8%.


Pour les premiers le degré d’ouverture à l’international, la plus ou moins grande indépendance alimentaire et/ou énergétique vont faire du taux de change la principale clé d’explication des écarts. Parmi les émergents où l’inflation est faible ce retrouve principalement les pays producteurs d’hydrocarbures avec une hausse des prix comprise entre 3 et 5% seulement pour l’Arabie Saoudite, le Qatar ou le Koweït par exemple. Pour ces économies les perspectives de croissance sont bonnes et les monnaies solides. Elles ont suivi le dollar dans l’appréciation de leur taux de change par rapport aux autres devises notamment face à l’euro. Pour cette catégorie d’économie pas ou très peu d’inflation importée.


Le Brésil 1er producteur pétrolier en Amérique Latine fait partie de ce groupe. Le real résiste ainsi parfaitement bien face au dollar et a augmenté de 25,5% vis-à-vis de l’euro entre janvier 2021 et septembre 2022. A 7% environ, l’inflation y est l’une des faibles d’Amérique Latine et recule.


A l’autre bout du spectre, des pays comme l’Argentine ou la Turquie. Installée depuis plus longtemps, l’inflation a récemment changé d’orbite pour approcher voire dépasser 80%. Cette flambée des prix s’accompagne de celle de la chute de leurs devises face au dollar mais aussi aux autres monnaies. Economie très autocentrée, l’Inde est par nature moins sensible aux répercussions des évolutions de sa monnaie sur l’inflation. Autre facteur modérateur, son indépendance alimentaire ce qui l’immunise en partie des cours mondiaux agricoles. Or l’alimentation c’est 40% de l’indice du prix du pays. Son talon d’Achille néanmoins, l’énergie représente 1/5ème de ses importations et est venue alimenter la hausse des prix qui reste néanmoins modérée.


Dans ce panorama, l’inflation chinoise détonne. A 2,5% environ c’est des grandes économies celle qui connaît l’inflation la plus basse alors que le yuan a reculé de plus de 11% face au dollar et que sa progression vis-à-vis de l’euro est très limitée. Les évolutions de change ne peuvent pas donc rendre compte dans ce cas du niveau exceptionnellement bas des prix en Chine.


En fait, si l’augmentation des prix est si faible en Chine, c’est en raison de la crise qu’elle traverse et ses conséquences sur la demande, sur le marché du travail. La pression est mise sur les salaires ce qui est désinflationniste. Entre économies développées, les variations de change sont aussi un élément constitutif des différences d’inflation. La hausse des prix que ce soit au Japon au sein de la Zone euro, ou au Royaume-Uni ne peut pas rester étanche à une déprécation respectivement de 21% du yen, de 18% de la livre sterling ou de 15% de l’euro face au billet vert depuis le début d’année, mais cela n’est pas suffisant pour expliquer les écarts.


Parmi les éléments discriminants 2 paraissent incontournables. Le 1er : l’intensité de la crise énergétique. Le marché du gaz naturel n’étant pas unifié, l’onde de choc des conséquences de la guerre en Ukraine sur les cours reste cantonnée au Japon et aux Etats-Unis à des niveaux qui n’ont rien avoir avec ce que vivent les pays eurolandais. A cela s’ajoute, une tarification de l’électricité au coût marginal en Zone euro qui raccroche le prix de l’électricité à celui du gaz.


In fine, la différence n’est pas mince la ligne énergie des prix à la consommation affiche une hausse de près de 40% en Zone euro contre moins de 25% pour les Etats-Unis et 17% environ pour la Japon.


Second facteur discriminant, la réaction des salaires à l’inflation. L’absence d’indexation sur les prix coupe la boucle prix salaire et empêche à l’inflation de s’installer. C’est le cas au Japon ou en Suisse par exemple. Cela explique aussi pourquoi malgré une crise énergétique sans commune mesure et une monnaie qui se déprécie, l’augmentation des prix depuis 2021 a été similaire des deux côté de l’Atlantique. La hausse du salaire horaire a été aux Etats-Unis 2,3 plus élevé qu’en Europe. En zone euro, alors que les pays subissent les mêmes forces, l’inflation varie de 6,2% en France à un plus haut à 24% pour l’Estonie en passant par 9% environ pour l’Espagne et l’Italie et près de 11% pour l’Allemagne.


Cette dispersion tient pour beaucoup à la fois aux mesures prises par les gouvernements pour limiter la hausse des prix ainsi que le poids de l’énergie et de l’alimentation dans leur budget.


Le phénomène commun de l’inflation mondiale, recouvre donc une très forte hétérogénéité de situations, dont les effets diffus vont reconfigurer maintenant les parts de marché, et produire inévitablement des turbulences monétaires et financières en chaîne dont nous ne percevons encore que les prémisses.


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