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Les services sont au coeur de la compétitivité industrielle

Publié le lundi 25 novembre 2019 . 4 min. 14

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Parler de compétitivité en France c’est prendre l’Allemagne comme étalon. Ce n’est pas dénué de fondement tant l’économie allemande surperforme à l’extérieur de ses frontières et empile les excédents commerciaux depuis des années, à l’inverse de la France qui accumule les déficits depuis 2004. C'est aussi comparer les coûts de production industrielle des deux côtés du Rhin en braquant le projecteur sur les écarts du coût du travail pour l’expliquer. Là, en revanche, c’est une erreur.


Sans même évoquer la compétitivité hors coût (innovation, niveau technologique, fiabilité, etc.), se limiter aux seuls coûts de la main d’œuvre dans l’industrie n’a pas de sens. Il suffit de se plonger dans l’analyse du commerce international en valeur ajoutée pour en prendre la pleine mesure. Elle montre que la valeur d’un bien exporté dépend à 25% de la valeur des intrants importés, à 39% de la valeur produite directement par les secteurs exportateurs et à 36% de la valeur des intrants nationaux dont une part croissante est composée de services. Autrement dit, l’enjeu de la compétitivité d’un territoire dépasse de loin l’enjeu de la compétitivité coût et hors coût des seuls secteurs exposés de l’industrie. Ce changement de perspective conduit à s’intéresser de plus en plus au coût des services. Ceux qui entrent directement dans la chaîne de valeur des produits exportés, mais aussi tous les autres services consommés sur le territoire, dont le coût peut influencer la formation des salaires dans les entreprises plus directement exposées à la concurrence.


Les coûts des services dans le décrochage de la compétitivité


Il ressort alors bien que les coûts des services hexagonaux ont été impliqués dans le décrochage de compétitivité de la France par rapport à l’Allemagne ces 20 dernières années. Plusieurs indicateurs en attestent. D’abord la dynamique des prix de la valeur ajoutée des services marchands et non marchands en comparaison du secteur manufacturier avec un fossé dont l’ampleur semble refléter les pressions concurrentielles pesant sur les secteurs. La comparaison avec l’Allemagne indique que les problèmes de compétitivité prix ont en apparence disparu dans les secteurs manufacturiers à moins que la baisse du déflateur hexagonal de la valeur ajoutée ne témoigne d’un recul relatif de la qualité. Et aussi que dans les services marchands orientés BtoB, les évolutions sont comparables dans la branche information qui intègre les services informatiques. Mais qu’en revanche dans les services spécialisés aux entreprises (activité juridiques, comptabilité, marketing, intérim, R&D, etc.) et les services de soutien plus basiques (intérim, activité de location et de location-bail, services de sécurité et de nettoyage pour l’essentiel), l’écart est encore important. Avec un autre indicateur : celui du coût salarial unitaire, autrement dit, le coût du travail par unité produite, le diagnostic est moins tranché. Il est certes structurellement plus élevé en France dans les services marchands (hors immobiliers) qu’en Allemagne mais la différence s’est considérablement estompée ces dernières années, alors même que l’indicateur n’intègre pas ici l’effet CICE.


Et si la position Française s’améliorait depuis peu ? La confirmation vient de l’évolution des coûts horaires. Dans les activités de soutien aux entreprises, les écarts de coûts salariaux sont passés par étape de 46% en 2008 à 10% en 2018. Baisse des charges autour du SMIC, CICE, modération salariale d’un côté, mise en place de salaires minimums de l’autre sont au cœur de ce spectaculaire mouvement. Dans les services spécialisés, la baisse est peut-être moins impressionnante mais l’écart est tombé à trois fois rien entre les deux pays. Bien entendu, il reste des poches, où le coût salarial horaire reste encore nettement plus élevé en France qu’en Allemagne comme dans les transports, l’hébergement-restauration ou la finance mais la tendance de fond est à la convergence. L’industrie comporte aujourd’hui massivement des activités de services et des investissements immatériels.


Tout est imbriqué et une fois n’est pas coutume la France revient depuis peu dans la course de la compétitivité grâce à ses services. Cela entrouvre une lueur d’espoir pour notre balance extérieure.


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