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Les métropoles sont sous le feu des critiques, accusées à la fois d’assécher le reste du territoire et de le laisser à l’abandon. Un fait contestable.


Solidarité fonctionnelle


Il y a d’abord une solidarité dite « fonctionnelle » pour reprendre la terminologie de Laurent Davezies dans son livre « L’État a toujours soutenu ses territoires », c’est-à-dire la différence entre la localisation et la production de richesses, d’une part, et celle de la dépense des revenus gagnés ou obtenus par transferts sociaux y compris les retraites.


Le cas des seniors franciliens est emblématique de ces transferts. Selon une étude de l’Insee, un peu plus de 35 000 habitants âgés de plus de 60 ans quittent l’Île-de-France chaque année, soit l’équivalent d’une ville comme Lens. Cela correspond à un taux de départ de 1,5%, contre 0,6% en moyenne dans les autres régions. Bref, en Île-de-France, les seniors sont quasiment trois fois plus nombreux à quitter leur région et cela au plus grand profit d’une grande partie du territoire notamment de la Nouvelle-Aquitaine, de l’Occitanie, de la région PACA et de la Bretagne qui accueillent près d’un partant sur deux. C’est symptomatique, mais en PACA, seules les Bouches-du-Rhône, avec en son cœur la métropole de Marseille, ont un taux de migration des retraités négatif, plus de départs de seniors que d’arrivées donc. Dans l’ex-région Rhône-Alpes, sur les 6 départements qui la composaient, deux sont en déficit : le Rhône, qui intègre la métropole de Lyon, et l’Isère celle Grenoble, ce dont semble profiter l’Ardèche.


Transferts liés au tourisme


Deuxième type de transfert, les dépenses touristiques. Les grandes métropoles, les grands centres urbains sont plus émetteurs que récepteurs, c’est-à-dire qu’ils présentent un solde net négatif. L’Île-de-France pousse jusqu’à la caricature ce trait : si en moyenne chaque année la région parisienne voit l’arrivée de 10 millions de visiteurs venus des différents coins de France, elle enregistre plus de 37 millions de départs, soit un déficit de 26 millions de voyages ! Une aubaine pour la Normandie première destination de cette transhumance, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et le Centre-Val de Loire. C’est un important manque à consommer pour la région parisienne : d’après les chiffres de la Direction générale des entreprises, ce sont plus de 9 milliards d’euros en moyenne par an qui sont ainsi directement transférés au reste du territoire.


Les résidences secondaires sont également une importante source d’enrichissement pour les économies locales. La France compte de plus en plus de résidences secondaires avec un parc passé d’un peu moins de 2,5 millions de logements à près de 3,6 millions entre 1985 et 2020, avec cette caractéristique : le parc secondaire rapporté à l’ensemble des logements est une fonction décroissante de la taille de la ville. Il représente ainsi près de 17% du parc total dans les communes hors unité urbaine, tombe à 5,4% dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants et à 4,3% pour celle de Paris.


Autre particularité les propriétaires d’une résidence secondaire font bien souvent le choix de la proximité. Dans les Hauts-de-France par exemple, 7 occupants sur 10 d’une résidence secondaire ont aussi leur domicile principal dans la région et dans 3 cas sur 4, il se situe à moins de 2 heures. En moyenne, les résidences secondaires des habitants du Grand Lyon se situent entre 150 et 200 km du domicile principal, ceux du Grand Toulouse entre 100 et 150 km. Les dépenses touristiques des propriétaires de logement secondaire habitant les grands centres urbains contribuent au développement de leurs territoires périphériques.


Transferts liés à la fiscalité


Enfin, les métropoles sont des contributrices nettes aux caisses de l’État et des organismes sociaux. Les travaux de Laurent Davezies sur les deux métropoles de Lyon et de Toulouse montrent en effet une forte contribution de leurs habitants à la fiscalité. Parce que la part des foyers fiscaux payant l’impôt sur le revenu y est plus élevée (62% contre 56% en moyenne). Parce que les montants prélevés par foyer y sont plus importantes, environ 1 200 euros contre moins de 1 000, soit un écart proche de 20%. Idem, ce sont d’importantes contributrices nettes au budget de la protection sociale.


Bref, ni égoïsme, ni altruisme, mais par intérêt bien compris, l’argent des grandes métropoles ruissèle sur le reste du territoire.


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