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Voici quatre paramètres d’une grille d’analyse permettant de cerner les gagnants de la hausse actuelle des prix, ou pour le moins ceux qui en sont le plus à l’abri :


1. composition du panier de biens et des services consommés ;
2. structure et dynamique des revenus d’activité ou d’inactivité ;
3. part des ressources financières issues du patrimoine ;
4. et enfin, degré d’endettement immobilier.


Les hauts revenus moins impactés par l’inflation


En deux ans, les prix à la consommation ont bondi de 9% autour d’un foyer principal, l’énergie, et d’un secondaire, l’alimentaire. Les progressions concernant les produits manufacturés et les services restent plus contenues. Or, l’exposition des ménages à ces augmentations très concentrées est porteuse d’inégalités en raison de structures de consommation différenciées suivant le niveau de vie, mais aussi de variables socio-démographiques comme le lieu de résidence ou le statut d’occupation de la résidence principale.


La loi d’Engel conserve toute sa pertinence à savoir que la part de l’alimentaire et par extension de l’ensemble des biens et services de première nécessité dans le budget des ménages diminue avec l’élévation du niveau de vie. À l’opposé, les coefficients budgétaires des biens et services dits supérieurs augmentent. C’est le cas de la restauration. Or, la progression des prix dans la restauration traditionnelle depuis deux ans est deux fois moins rapide que celle de l’alimentaire en magasin. Services récréatifs et culturels, services domestiques sont autant de postes parmi tant d’autres où la modération de la hausse des prix illustre cette réalité : de par la structure de leur consommation, les hauts revenus sont relativement moins impactés par l’inflation.


En matière de transports, dès lors que l’analyse se concentre autour des frais de carburants, la bonne clé de lecture n’est plus celle liée au niveau de vie. Les dépenses de la ligne « carburants et lubrifiants » varient peu en fonction de ce critère, même si le dernier décile est moins concerné. En revanche, le lieu d’habitation est la véritable variable discriminante. En zone rurale où l’automobile est incontournable, c’est 5,8% du budget des habitants, contre 2,1% pour ceux de l’agglomération parisienne qui bénéficient d’un réseau de transport en commun très dense. Alors certes, le prix mensuel du passe Navigo en Île-de-France est passé à 84,10 euros au 1er janvier 2023, contre 75,20 euros auparavant. C’est brutal, mais sur les deux dernières années la hausse se limite à 12% à comparer au litre de SP 95 passé de 1,41 à quasiment 1,90 ou du diesel de 1,30 à 1,91. Soit des hausses 3 à 4 fois supérieures à celle des transports en commun parisiens.


La classe moyenne en activité trinque


La structure et la dynamique d’activité ou d’inactivité introduisent une information supplémentaire. Il faut partir de la décomposition des ressources des ménages formée de deux blocs :


1. les salaires et autres revenus d’activité (rémunérations des artisans, auto-entrepreneurs, etc.) d’un côté ;
2. les transferts sociaux (chômage, retraite notamment) de l’autre.


Ces blocs ne sont pas attaqués avec la même virulence par la hausse des prix. Seuls les salaires à proximité du SMIC et les revenus sociaux (aides, indemnités chômage, retraites) sont indexés sur l’inflation, même si c’est avec un temps de retard. Les autres revenus du travail en revanche ne répercutent que très partiellement l’augmentation des prix. Ce qui dessine une courbe en U, où les plus bas revenus et les retraités tirent leur épingle du jeu. Tandis que la classe moyenne en activité trinque.


Patrimoine : 13% du revenu des retraités


Autre élément à intégrer, les revenus issus du patrimoine. Le haut de la pyramide est incontestablement le plus avantagé, c’est-à-dire là où le taux d’épargne est le plus élevé. Sachant de surcroît que les plus hauts revenus disposent de dépenses compressibles plus importantes, donc de marges de manœuvre supérieures pour effectuer des arbitrages dans leur consommation et ainsi limiter la facture et protéger leur épargne.


Les revenus tirés du patrimoine, de surcroît, résistent mieux surtout s’ils sont issus d’actifs financiers plutôt risqués ou professionnels (autrement dit les portefeuilles en actions). L’évolution du CAC 40 en est le témoin tout comme les dividendes versés qui sont aussi un rempart contre la hausse des prix. Or, ces derniers ont quasiment été multipliés par 2 en 2 ans. Avec cette précision, ce sont les seniors aisés qui, toutes choses égales par ailleurs, sont les plus grands détenteurs de valeurs mobilières ainsi que d’immobilier autre que leur résidence principale : 13% du revenu de retraités proviennent ainsi de leur patrimoine, contre 6% pour les actifs.


Il ne faudrait pas croire pour autant que les classes populaire ou moyenne soient totalement démunies. Elles disposent aussi de produits d’épargne sous toutes ses formes, une épargne relativement liquide à capital garanti : 84% des Français environ détiennent ainsi un livret d’épargne et près de 40% une assurance vie. Des produits dont la rémunération augmente certes moins rapidement que l’inflation, mais il s’agit de la partie non consommée des revenus.


Dernière variable à prendre en compte, les bienfaits de l’inflation pour les Français ayant contracté un crédit immobilier ces dernières années à des taux réduits : un tiers des ménages sont concernés. Pour ces derniers, leurs rémunérations progressent, peu ou prou, en fonction des hausses des prix, mais pas les mensualités des emprunts qui sont fixes dans leur écrasante majorité et pour les accédants à la propriété, les taux réels sont aujourd’hui nettement négatifs.


Situation patrimoniale, niveau d’endettement, structure de la consommation, lieux d’habitation sont autant de facteurs qui déterminent le degré d’exposition à l’inflation.


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