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Les Pays-Bas se sont érigés comme l’élève modèle de la classe européenne. Leur taux de chômage, avant la crise de la Covid-19, était à peine supérieur à 3%. C’est avec l’Allemagne le pays affichant le plus bas niveau de chômage de la zone euro. C‘est avec l’Allemagne l’autre pays du plein emploi en Europe. Profitant de sa position de plaque tournante et de ses grands ports comme Rotterdam (le plus important d’Europe), le pays a dégagé plus de 80 Md€ d’excédents courants en moyenne sur les trois dernières années et le solde courant représente plus de 10 points de PIB, record pour la zone euro. C’est enfin un pays vertueux, l’un des rares qui respectent l’ensemble des critères de Maastricht : le solde public a même affiché un excédent de 2016 à 2019 ; quant à la dette publique, elle se situe en dessous de la cible officielle des 60% depuis 2017.

Un énorme paradis fiscal

À la lecture de ces chiffres, il est plus facile de comprendre l’intransigeance des Néerlandais et leur réticence à contribuer au plan de relance européen et de payer pour les autres, notamment les pays du Sud. La copie rendue par les Pays-Bas est cependant loin d’être parfaite.

L’économie néerlandaise, c’est d’abord un énorme paradis fiscal. Selon le réseau international Taxe Justice et l’ONG OxfamNovib, les Pays-Bas se situeraient à la 4e place du classement mondial des paradis fiscaux, mais attention juste derrière les îles Vierges, les Bermudes et les îles Caïmans et devant la Suisse, le Luxembourg et l’Irlande.

Si Accor, Danone, Cartier, Décathlon, Publicis, Renault-Nissan — pour citer les Français — Nike, Starbucks, Fedex, Google, General Electric, Tesla, Uber — côté américain — ont installé des holdings voire leur siège aux Pays-Bas, ce n’est ni pour la météo, ni pour la langue, ni pour la gastronomie. Le mille-feuille fiscal néerlandais permet en effet à de nombreuses multinationales de mieux pratiquer l’optimisation fiscale. L’un des multiples mécanos permis par la fiscalité néerlandaise est la CV-BV, cette fameuse double domiciliation qui rend une entreprise invisible à l’oeil du fisc. Il faut aussi évoquer les facilités offertes pour la constitution de holding de consolidation, particulièrement apprécié par les entreprises qui fusionnent, puisque les intérêts sur les fonds levés par les holdings néerlandaises pour des acquisitions ne sont pas soumis à l’imposition. La pratique étendue du tax ruling, qui garantit aux grands groupes étrangers qui s’y installent un taux d’imposition réduit pendant 4 à 5 ans en moyenne à partir de la signature de l’accord, voire 15 en cas d’investissements directs étrangers importants, complète une liste loin d’être exhaustive. Les Pays-Bas sont donc un paradis fiscal discret au cœur de l’Europe, qui coûte chaque année plusieurs dizaines de milliards d’euros de manque à gagner à ses voisins.

Importance du temps partiel des femmes

Deuxième spécificité remarquable : le temps de travail annuel des Néerlandais est l’un des plus faibles d’Europe. Une fois intégrés la durée hebdomadaire du travail, les congés payés et les jours fériés, les salariés néerlandais travaillent en moyenne 1 433 heures par an. C’est plus qu’un Allemand, mais moins qu’un Français et beaucoup moins qu’un Grec. En cause, une durée moyenne hebdomadaire qui est inférieure à 30 heures. C’est unique en Europe, cela renvoie à l’importance prise par le temps partiel qui concerne plus d’un emploi sur deux. C’est plus de deux fois plus que la moyenne de la zone euro. Et si le temps partiel est si développé, c’est qu’il est quasiment généralisé à toutes les femmes : plus des trois quarts sont concernées, contre moins du tiers en Italie ou du quart en Espagne. C’est un véritable choix qui est au cœur de la politique de combinaison famille-emploi. C’est bien pourquoi seulement un peu plus de 6% des travailleurs à temps partiel néerlandais le sont par contrainte, contre près de 40% en France et plus de 60% en Italie ou en Grèce. Dans le Sud de l’Europe, le temps partiel est subi. Pas dans le Nord.

Il faut encore évoquer un troisième envers du décor : la dette des ménages. À près de 200% du revenu disponible brut, les ménages néerlandais sont les plus endettés de la zone euro. En cause, l’immobilier et les montages financiers pour le financer qui font que les montants empruntés sont bien souvent supérieurs à 100% de la valeur du bien ce qui est un élément de fragilité en cas de retournement de marché.
Alors, les Pays-Bas, sont-ils vraiment un modèle de vertu européenne ?


Publié le jeudi 11 juin 2020 . 4 min. 34

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