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Pourquoi les évolutions salariales ne pourront pas compenser l'inflation

Publié le jeudi 29 septembre 2022 . 4 min. 36

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Sous la poussée de la vie chère, un premier train d’augmentation avait porté la hausse du salaire mensuel de base dans le privé, hors primes et heures supplémentaires, à 3% au 2e trimestre. Un second était attendu dès cet automne compte tenu de la poursuite de l’accélération de l’inflation cet été, à quoi s’ajoutait un rapport de force plus favorable aux salariés. Les négociations annuelles pour 2023 s’annonçaient donc sous de bons auspices pour les travailleurs. Il y aura beaucoup de déçus et peu de satisfaits. Les jeux sont en fait déjà faits.


Des trésoreries à haut niveau, mais adossées à du crédit


De plus en plus de chefs d’entreprise anticipent désormais une récession : coupes claires dans les investissements, contrôle strict de la masse salariale vont s’imposer comme de nouveaux impératifs.


Certes, jusqu’à aujourd’hui, a priori tout se passe bien pour les entreprises. Le niveau de cash demeure notamment exceptionnellement élevé comme en témoignent les dépôts bancaires et aucun mouvement de normalisation ne paraissait encore s’amorcer cet été après leur exceptionnelle envolée de la période Covid.


Mais le diable se cache dans les détails. D’abord, le cash des entreprises progresse certes, mais à un rythme moindre que l’inflation, ce qui signifie une dépréciation de la valeur réelle de ces encours. Ce cash a en fait très largement pour contrepartie une montée de l’endettement bancaire, notamment depuis le début de 2022. Un crédit bancaire qui par roulement a permis aux entreprises de maintenir leurs réserves de trésorerie à haut niveau, mais adossées à du crédit qui augmente les obligations de remboursement à court terme.


Tant que la croissance était là, que les taux étaient bas, l’aisance financière des entreprises n’était pas un sujet de préoccupation. Or, le changement de cap de la politique monétaire aux États-Unis a radicalement changé la donne. En remontant vigoureusement ses taux, la banque centrale américaine a pour objectif de casser l’inflation en cassant la croissance pour provoquer une remontée du chômage et étouffer les salaires. Ce faisant, les écarts de taux entre les grandes banques centrales ont sitôt fait flamber le dollar, notamment vis-à-vis de l’euro, contraignant la BCE à emboîter le pas à la Fed et la poussera à aller plus loin avec les mêmes résultats.


Les charges financières vont s’alourdir


Ce n’est évidemment pas bon ni pour l’activité des entreprises ni pour leur santé financière. Encore négatif en juillet dernier, l’Euribor 3 mois (taux d’emprunt de référence sur lequel sont indexés les prêts à taux variables des sociétés) s’est envolé et se rapproche de 1,2%, au plus haut depuis 10 ans, et cassera la barre des 2% avant la fin de l’année.


Autant dire que les charges financières vont considérablement s’alourdir et siphonner les marges. Le cash sera largement absorbé par les échéances de remboursement des crédits à court terme, voire le remboursement anticipé de la dette à plus long terme à taux variable. Assèchement des débouchés, donc relance de la lutte aux parts de marché et pression mise sur les prix et pour finir gonflement des frais financiers. L’environnement économique et financier des entreprises pour la fin d’année 2022 et 2023 ne laissera pas beaucoup de place pour les revalorisations salariales.


Disparités de situation


Tout cela recouvre néanmoins de fortes disparités de situation, qu’il ne faut pas sous-estimer, notamment entre les grandes entreprises et les plus petites structures, entre donneurs d’ordres qui dominent leur marché et leur sous-traitance. Pour les uns, faire passer des hausses de prix, donc se donner des marges de manœuvre pour des augmentations salariales, reste possible. Pas pour les autres.


C’est le cas globalement des entreprises de l’agroalimentaire coincées entre la hausse du coût des matières agricoles et la pression mise par la grande distribution. Les secteurs en grave pénurie de main-d’œuvre, que ce soit par manque de personnel formé (c’est le cas de l’informatique) ou par défaut d’attractivité, devront faire des concessions. La hiérarchie des salaires, enfin, sera un autre facteur discriminant. Pour les quelque 2 millions de personnes payées au SMIC et pour les salariés très proches, la revalorisation via un système d’indexation est automatique. Il peut y avoir des décalages dans le temps, mais pas sur longue période.


C’est donc sur les échelons supérieurs que s’effectuera l’ajustement, notamment les cadres. La plupart des entreprises n’accorderont pas des hausses de 5-6% à l’ensemble du personnel pour des raisons de moyens, alors que la situation se dégrade, ce n’est pas le moment d’alourdir les charges. Cela ne veut pas autant dire qu’il n’y aura rien du côté des entreprises. Les employeurs disposent de tout un arsenal (assouplissement de la prime Macron, monétisation des RTT, intéressement…) pour préserver le pouvoir d’achat de leur salarié tout en préservant l’avenir, mais cela ne passe pas par la hausse des salaires.


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