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Pouvoir d'achat : comment on peut tout faire dire aux chiffres

Publié le jeudi 28 octobre 2021 . 4 min. 26

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Pour effacer l’image de « Président des riches » qui colle à Emmanuel Macron, les équipes de l’Élysée et l’exécutif ont pris comme porte-étendard des gains du pouvoir d’achat la hausse du revenu d’un smicard depuis 2017, soit exactement 170 euros. Ce chiffre officialisé dans le projet de loi de finances pour 2022 a fait l’objet d’une lourde communication. Mais le diable se cache dans les détails qui prend la forme du nota bene 35 qui accompagne ce chiffre en annexe du PLF et qui précise le cas type choisi : il s’agit d’un célibataire qui payait 595 euros de taxe d’habitation sur sa résidence principale par an avant la réforme, qui réalise annuellement 111 heures supplémentaires et qui reçoit une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 600 euros par an.


Le cas type choisi se révèle très peu représentatif


Ce cas type est-il représentatif de l’évolution des revenus des 2,25 millions de travailleurs au SMIC ?


• Le choix du statut matrimonial n’est pas neutre. Entre une personne vivant seule ou en couple, le gain réalisé par la suppression de la taxe d’habitation est divisé par deux. Or, le célibat reste une situation minoritaire. Seuls 20% à 30% des hommes ou des femmes, ouvriers ou employés, vivent seuls. La vie à deux reste la norme. Mais même pour une personne seule, le gain lié à la suppression de 100% de la taxe d’habitation est surévalué. Selon les données de Bercy, le montant moyen économisé par les foyers concernés en 2020 était de 555 euros, soit 40 euros de moins que le chiffre retenu par le Trésor pour le cas type, 595 euros.
• La comptabilisation des heures supplémentaires pose quant à lui un problème bien plus important. Le nombre retenu de 111 heures supplémentaires rémunérées concerne les salariés qui en font. Or, c’est moins de un 1 travailleur sur 2. Comme le dévoilent les données de la Dares, le nombre d’heures supplémentaires réalisées par l’ensemble des salariés à temps complet a péniblement atteint 43 heures en moyenne en 2019, c’est près de 2,6 fois moins que celui figurant dans le cas type.
• Quant à la prime exceptionnelle de soutien au pouvoir d’achat, son montant moyen par bénéficiaire a été 419 euros en 2019, selon les données de l’Insee, loin des 600 retenus. Surtout, elle ne concerne pas tous les salariés, tant s’en faut. Seul 1 établissement sur 5 du secteur marchand non agricole a utilisé ce dispositif avec de fortes variations selon la taille des entreprises de 17% pour les établissements de moins de 10 salariés à 58% pour ceux employant plus de 1 000 salariés.


Pas de bilan complet du mandat avant 2024


Le cas type choisi pour illustrer la progression du pouvoir d’achat d’un smicard est donc très peu représentatif. Autre chiffre mis en avant, celui de la progression du pouvoir d’achat des ménages : +8% sous la présidence Macron selon le même rapport de la Direction générale du Trésor. Toutefois, ce chiffre global est à manier avec précaution.


Pour analyser l’évolution des revenus réels des Français, il est préférable de partir des données de l’Insee par unité de consommation qui intègrent les évolutions démographiques : il s’est retrouvé gelé sous le quinquennat Sarkozy, a progressé de 1,2% sous la présidence Hollande et pourrait progresser de 5% environ sous le mandat d’Emmanuel Macron, si ce dernier tient son objectif. Il faut remonter au 2nd mandat de Jacques Chirac pour trouver mieux.


Toutefois, ce chiffre ne donne aucune information, ni sur les sources du pouvoir d’achat ni sur sa répartition. Or, alimenté par les revenus d’activité entre 2017 et 2019, ce sont les mesures sociales adoptées par le gouvernement qui ont pris le relais en 2020 avec la pandémie, bref la dette.


C’est en outre juste une moyenne qui a un angle mort : à qui cette hausse a-t-elle profité ? Il faut s’en remettre alors aux chiffres de l’Insee, par niveau de revenus. Problème : ces chiffres sortent avec retard et montrent qu’entre 2017 et 2019, le niveau de vie des 10% les plus modestes a progressé de 0,7% contre +2,2% pour les 10% les plus aisés. Le bilan complet du mandat ne pourra toutefois être opéré avec exactitude qu’en 2024.


Gilets jaunes et Covid ont pu rééquilibrer la donne, mais on est loin des certitudes et en attendant il va falloir se prémunir de certains éléments de langage abusivement péjoratifs lorsqu’ils surpondèrent le passé, excessivement triomphalistes, lorsqu’ils parient sur le présent encore méconnu et plus encore le futur.


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