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Pouvoir d'achat : comprendre l'analyse et les vrais chiffres

Publié le mardi 12 avril 2022 . 4 min. 51

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Premier sujet de préoccupation des Français et élément central du débat politique, le pouvoir d’achat suscite des controverses récurrentes souvent par méconnaissance de son mode de calcul. L’équation de départ est simple : l’évolution du pouvoir d’achat est obtenue en effectuant la différence entre l’évolution des revenus et celle de l’indice des prix à la consommation.


La socialisation grandissante des revenus


Côté ressources, toutes les sources de revenus sont prises en compte pour former les revenus bruts qui se scindent en deux blocs.


Le premier celui des revenus primaires. Il est composé de la rémunération des salariés, principale source de revenu des ménages en France avec près d’un euro sur deux perçus. Vient ensuite un vaste poste appelé « excédent brut d’exploitation des entrepreneurs individuels et des ménages ». Derrière cet intitulé un peu abscons, se cache tout simplement l’ensemble des revenus (rémunération et profit) des indépendants comme les micro-entrepreneurs par exemple. À près de 440 milliards d’euros, ce poste représente plus de 17% des revenus primaires. Avec les salaires, il compose les revenus dits d’activité qui dépendent de l’aptitude d’un pays à mobiliser sa main-d’œuvre, de l’emploi, de l’évolution des salaires, de la capacité des indépendants à se dégager une rémunération, etc. Des revenus d’activité qui ont plié avec la pandémie en 2020, mais qui ont rebondi avec la reprise de 2021, si bien qu’ils dépassent de 3,1% leur dernier pic de décembre 2019. Autre enseignement, la part de l’excédent brut d’exploitation des entrepreneurs individuels et ménages dans les revenus d’activité diminue alors que l’auto-entrepreneuriat a explosé, signe de la faiblesse des ressources dégagées de ces activités.


Aux revenus d’activité s’ajoutent dans le calcul du pouvoir d’achat les revenus de propriétés composés des dividendes versés par les sociétés, des intérêts et des loyers des terrains et logements, déduction faite des sommes versées par les propriétaires pour l’acquisition du bien. Se greffent ensuite un second bloc, les transferts fiscaux et sociaux qui regroupent essentiellement les prestations sociales en espèces c’est-à-dire les pensions de retraite, les indemnisations chômage, le RSA, les allocations familiales, etc.  S’ajoute un reliquat, « autres ressources nettes » qui est le solde des autres transferts courants qui comprend principalement les indemnités d’assurances nettes des primes.


Parmi les transformations majeures des deux dernières décennies, la part grandissante dans la formation des revenus des « prestations sociales en espèce ». Parce que le poids des retraites augmente rapidement, certes, mais aussi en raison de la socialisation grandissante des revenus, prime d’activité, versement de l’indemnité inflation chèque énergie en sont autant d’exemples avec en point d’orgue en 2020 avec la prise en charge par l’État de l’activité partielle pour faire face à la crise de la Covid.


Du pouvoir d’achat au pouvoir d’achat par unité de consommation


Des revenus certes, mais en face il y a un ensemble de prélèvements : impôts et cotisations sociales nettes, c’est-à-dire l’ensemble des versements effectués aux administrations de sécurité sociale et aux régimes privés. Ces charges absorbent un peu plus de 20% du total des ressources des ménages, mais leurs poids après avoir explosé en 2012-2013 s’est considérablement allégé avec notamment la suppression graduelle de la taxe d’habitation et la transformation de l’ISF en IFI.
Une fois les prélèvements retirés des revenus bruts, la différence donne le revenu disponible brut, c’est-à-dire ce dont disposent effectivement les ménages pour consommer, épargner ou investir.


C’est la base du pouvoir d’achat une fois ôtée de son évolution l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation. Il faut toutefois au minimum rapporter la variation du pouvoir d’achat à celle de la population pour tenir compte du fait que les revenus se répartissent sur un nombre croissant d’habitants. Toutefois, comme la vie en commun permet, par des gains d’échelle, de réduire certaines dépenses comme le logement, l’Insee utilise la notion d’unité de consommation. Par convention, dans un foyer, le premier adulte compte pour 1 unité de consommation. Chaque personne supplémentaire de 14 ans et plus pour 0,5 et 0,3 pour les plus jeunes. Le nombre de personnes et ainsi ramené à un nombre d’unités de consommation.
Ce passage entre pouvoir d’achat et pouvoir d’achat par unité de consommation qui colle mieux au ressenti des Français n’est pas neutre. De 2001 à 2021, le premier s’est élevé de quasiment 34% contre à peine 17% pour le second, soit du simple au double. Surtout, le pouvoir d’achat par unité de consommation a reculé 5 fois sur les 15 dernières années, soit 1 fois tous les 3 ans. Le bilan sur la période, c’est une hausse famélique de 0,5% en moyenne par an.


Et alors que l’inflation était contenue, elle vient mordre désormais de plus en plus sur les revenus. Si elle devait s’étirer, une nouvelle baisse du pouvoir d’achat par unité de consommation est possible cette année : cela serait la 6e en 16 ans. Comme quoi, dès lors que l’on suit le bon indicateur, il n’y a pas de grand mensonge d’État autour du pouvoir d’achat.


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