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Quand son industrie vacille, c'est l'Allemagne qui tremble

Publié le mardi 23 mai 2023 . 5 min. 07

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Quelque chose ne tourne plus rond au royaume de l’industrie allemande, or c’est le cœur du réacteur de l’économie du pays si bien que l’Allemagne se retrouve à la lisière de la récession. Le PIB a, en effet, fait du sur-place début 2023 après avoir reculé au 4ème trimestre 2022 et décroche par rapport à ses principaux partenaires. Nettement moins affectée par la crise de la Covid 19 que les autres grandes économies de la zone euro, le pays semble aujourd’hui en proie à plus de difficultés depuis le déclenchement de la crise en Ukraine et il ne s’agit pas forcément d’un simple accident de parcours.


Le climat des affaires dans l’industrie, mesuré par l’indice Ifo, est certes un peu meilleur début 2023 mais il reste en dessous de son niveau jugé normal et a stagné en avril dernier. Il est en outre difficile de faire la part des choses c’est-à-dire de déterminer si cette amélioration relative provient d’un réel redressement de l’activité ou simplement de l’atténuation des craintes en l’avenir à la suite de la baisse généralisée des prix de l’énergie et de la mise en action par le gouvernement d’un plan d’aides massif aux entreprises les plus énergivores.


A cet effet, le repli du taux d’utilisation des capacités de production depuis 3 trimestres donne une indication et ce n’est pas de bon augure, tout comme la rechute de la production manufacturière en mars, une production qui n’a en outre toujours pas restauré son niveau d’avant crise Covid et qui reste écartée de son pic historique de novembre 2017 de 10%. Exceptée l’automobile dont l’activité a particulièrement été entravée faute de composants disponibles l’année dernière, les productions des industries les plus énergétiquement intensives étaient début 2023 en retrait par rapport à leur niveau du 1er trimestre 2022 de -3% pour la métallurgie jusqu’à -19% pour la chimie.


Les cicatrices laissées par crise ne sont pas refermées que déjà les carnets de commandes dans l’industrie manufacturière, que ce soit sur le marché domestique ou les marchés étrangers, se sont retournés ne permettant pas d’être particulièrement optimiste pour la suite de l’année. La bonne nouvelle pourrait néanmoins venir de Chine, un débouché devenu important pour les industriels allemands, qui s’était en partie asséché l’année dernière, conséquences sur la croissance du pays de la politique zéro Covid et de la violente vague épidémique qui a suivi son abandon. Le plus dur est passé et l’activité est repartie.


Seul point noir le redressement chinoise se concentre aujourd’hui davantage sur les services domestiques (restauration, tourisme interne…) que sur la consommation de biens ou l’investissement des entreprises et n’est donc pas associée à une forte relance de ses importations ce qui limite sa capacité d’entrainement du reste du monde. Pire encore, la Chine prend l’ascendant  dans le domaine des véhicules électriques, menaçant la hiérarchie productive du monde ancien. En position délicate à court terme, l’économie allemande voit poindre en outre de nouveaux nuages, principalement celui des délocalisations. Une menace de plus en plus pressante.


Aux incertitudes sur le coût futur du prix de l’énergie en Europe (en dépit de leur détente actuelle) s’ajoute la mise en place aux Etats-Unis de l’Inflation Reduction Act, qui accorde aux entreprises, aux ménages subventions et avantages fiscaux sous conditions de production locale et/ou de contenu local des biens utilisés dans leur production. Et il faut encore évoquer, les effets pervers de la taxe carbone aux frontières de l’UE qui sera progressivement mise en place à partir d’octobre prochain. Les industries à forte consommation d’énergie (comme la métallurgie), y compris le secteur très performant de la chimie allemande, sont en première ligne et des arbitrages de localisation défavorable ont déjà été réalisés. Le risque affilié c’est celui de l’affaiblissement de la force de frappe industrielle allemande pourtant indispensable pour continuer d’accumuler des excédents extérieurs.


Or excédents commerciaux et courants ont lourdement chuté l’année dernière. Certes cela s’explique par les circonstances exceptionnelles liées aux retombées de la Crise de la Covid et de la guerre en Ukraine, mais le mouvement était engagé avant, signe d’un modèle de croissance devenu moins efficace. A cela s’ajoute l’accélération du recul de la population en âge de travailler, et ses conséquences à la fois sur le potentiel de croissance et le ratio de dépendance des personnes âgées, ce qui rendra le problème du financement des retraites explosif si le pays ne parvient plus à accumuler un maximum d’actifs nets (internes et externes) pour financer les pensions.


Coincée à court terme, l’Allemagne ne fera pas plus de 0% de croissance cette année, et il ne faudra pas non plus compter sur elle les années suivantes pour être la locomotive de l’Europe.


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