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Le Maghreb sort en ordre dispersé de la séquence de la crise de la Covid et du contrecoup de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie et de l’alimentaire.


L’économie tunisienne dans une impasse


L’économie tunisienne en est assurément la grande perdante puisqu’elle se trouve au bord de l’implosion. C’est tout un système qui est aujourd’hui proche de la rupture. À telle enseigne qu’à court terme, l’avenir du pays est suspendu à l’obtention d’un prêt de 1,9 milliard de dollars du FMI, un prêt sur 4 ans dont les conditions d’obtentions sont jugées inacceptables par le Président Kaïs Saïed. Pierre d’achoppement avec l’Institution de Washington, le système de subventions tunisien des produits importés pour contrôler les prix des hydrocarbures, du café ou du sucre, mais aussi des filières nationales comme celle du lait. Un système arrivé au point de rupture, car l’État n’a tout simplement plus les moyens de le financer : l’endettement public dépasse désormais 80% du PIB, les déficits s’empilent et ne laissent pas entrevoir autre chose que la poursuite de la dérive des finances publiques avec un risque grandissant de défaut de paiement, consacré par la dégradation de la note de la dette souveraine du pays par Moody’s en janvier dernier.


Autre signe qui ne trompe pas, les réserves de change se tarissent, le dinar est au plus bas face au dollar comme à l’euro et la Banque centrale n’a de cesse de resserrer sa politique monétaire pour tenter de juguler l’inflation et éviter la fuite des capitaux sans beaucoup de succès. La hausse des prix reste supérieure à 10% et s’approche de 16% dans l’alimentaire malgré les subventions. C’est bien là le nœud gordien des autorités tunisiennes contraintes de choisir entre protection du consommateur et le contrôle de ses dépenses.


L’économie tunisienne est dans une impasse : son industrie demeure sous-dimensionnée et le tourisme, important pourvoyeur de devises, est confronté à des problèmes de sécurité, à une concurrence étrangère accrue et à un manque d’investissement. Le PIB tunisien était au 4e trimestre 2022 toujours inférieur de près de 2% de son niveau de la fin 2019, et sa balance courante archi-déficitaire.  La fuite des cerveaux (médecins, ingénieurs et autres) s’intensifie et prend des proportions inquiétantes.


L’Algérie, gagnant de la crise énergétique


L’Algérie est à l’autre bout du spectre. La flambée du pétrole et plus encore du gaz naturel en fait l’un des principaux gagnants de la crise énergétique. Et pour cause, l’Algérie est un acteur important du marché. Dixième producteur mondial de gaz naturel, le pays est surtout le 8e exportateur de gaz naturel liquéfié. Avec le pétrole, il s’agit bien entendu de l’un des piliers de l’économie algérienne. Les hydrocarbures c’est très directement plus de 20% du PIB algérien, environ 47% des rentrées fiscales et plus de 80% des exportations en valeur. Il suffit de comparer deux courbes pour prendre la pleine mesure de la dépendance d’un système construit depuis des années sur la performance du secteur des hydrocarbures : la première, c’est celle du cours du Brent, la seconde celle du PIB en valeur. Des prix élevés du pétrole et c’est l’assurance d’une accélération de la croissance, des comptes courants excédentaires, des finances publiques assainies et des réserves de change qui enflent. Et c’est bien le cas : les excédents courants ont fait leur retour l’année dernière pour la première fois depuis 2013 et à 60 milliards de dollars environ fin 2022 les réserves de change ont augmenté et continuaient de progresser début 2023 même si le pays reste très loin de ses records historiques.


Bien entendu, l’apaisement des cours des hydrocarbures va peser cette année, mais les prévisions de croissance restent positives. Le pays n’en pour autant pas terminé avec ses problèmes structurels : poids excessifs d’entreprises publiques inefficaces, corruption et lobby des importateurs qui freinent l’essor du secteur privé, faiblesse du secteur financier, etc. Mais le pays a pris un virage pour redonner des couleurs à l’ensemble de son tissu économique. C’est notamment l’abandon de la règle « 51/49 » qui exigeait la participation majoritaire algérienne à toutes les nouvelles entreprises, un frein évident aux IDE, mais c’est aussi la volonté de mieux exploiter les sous-sols avec, par exemple, le Projet Phosphate Intégré dont le but est de permettre aux pays de devenir l’un des principaux exportateurs d’engrais et de fertilisants. Un projet ambitieux en partenariat avec la Chine. Bref, le pays se diversifie.


Le Maroc, un endettement public modéré


Le Maroc se situe dans un entre deux. Comme la Tunisie, le pays est confronté à une hausse générale des prix avec une inflation générale au plus haut depuis plus de 20 ans, sa composante alimentaire dépassant les 20% en février dernier. Pour en atténuer les répercussions sur les ménages, le Maroc a adopté une série de mesures, notamment l’octroi de subventions générales sur les produits de première nécessité et le maintien des prix réglementés préexistants. Avec à la clé une mobilisation des dépenses publiques, correspondant à presque 2 % du PIB.


Mais à la différence de la Tunisie, le coût est supportable par les finances publiques et n’inquiète pas. Et pour cause, l’endettement public demeure modéré en dépit d’un déficit public qui voisine encore 5% du PIB. Mais mieux encore, les réserves de change sont à un pic historique grâce aux excédents courants, avec pour toile de fond les résultats exceptionnels d’OCP, premier exportateur d’engrais dans le monde. À quoi s’ajoutent l’amélioration des recettes touristiques qui surplombent leurs niveaux de 2019 et les transferts de fonds effectués par les résidents marocains de l’étranger.


Algérie, Maroc, Tunisie : c’est la nouvelle hiérarchie du Maghreb.


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