Le 22 janvier 2018, Donald Trump, alors Président des États-Unis d’Amérique, annonçait la mise en place de taxes douanières supplémentaires sur 4 ans sur les machines à laver et les panneaux solaires chinois.
Par la suite, les tensions entre les deux pays se sont amplifiées et les rivalités entre les deux pays sont loin d’être terminées malgré l’arrivée de Joe Biden au pouvoir.
Comment a-t-elle démarré ?
A l’origine, l’administration Trump souhaitait bousculer la Chine pour :
- L’amener à négocier un accord,
- Réduire le déficit commercial des États-Unis avec un double symbole :
- Volonté de Trump d’en finir avec la représentation d’une Amérique ouverte mais dont la mondialisation profiterait à tous sauf aux Américains donc une volonté de recréer les conditions d’un commerce profitable aux USA ;
- Redresser la balance commerciale : déficit commercial en 2019 des États-Unis avec la Chine est de 307 milliards de dollars en 2019.
- Amener la Chine à respecter les règles du marché.
La décision de Trump en 2018 a été une surprise car elle a été soudaine et agressive, mais elle s’inscrivait dans la logique du Président des États-Unis, exprimé à travers son slogan de campagne « Make America Great Again ».
Donald Trump n’a pas limité cette stratégie à la Chine mais l’a également utilisé contre ses partenaires européens avec des taxes touchant les avions, les vins français ou encore les fromages italiens.
Cette stratégie a permis :
- D’obtenir un nouvel accord avec le Mexique et le Canada.
- Avec la Chine, le 1er accord a été conclu en janvier 2020 et en dehors du cadre des accords commerciaux couverts par l’OMC.
La Chine s’est engagée :
- A accroître de 200 milliards de dollars ses importations sur 2 ans, soit 100 milliards par an,
- A mettre sur pause la guerre commerciale, mais les tarifs douaniers ont été maintenus à 20% en moyenne et touchent environ 60% du commerce entre les deux pays.
Les objectifs ne sont pas atteints :
- Si le déficit commercial avec la Chine se réduit en 2019 par rapport à 2017 et 2018, il reste à peine inférieur à celui de 2016.
- En revanche, il augmente avec l’Union européenne et le Canada, notamment en 2021 sous l’effet de la reprise.
- Les exportations vers la Chine stagnent.
L’action de Trump contre la Chine a amené d’autres pays à réagir, notamment l’Union européenne qui l’a qualifié de « rival systémique » en 2019. La Chine est soupçonnée de détourner les règles commerciales de l’OMC à son avantage.
Il est vrai que la Chine, et elle n’est pas la seule, profite du fait que la concurrence est un sujet peu abordé dans les discussions de l’OMC et dans les accords commerciaux régionaux. En la matière, l’Union européenne fait figure de grande exception, puisqu’elle a très fortement réglementé le fonctionnement de la concurrence dans son marché interne.
La Chine a une stratégie de développement ambitieuse :
- Hier, présenté comme le pays atelier du monde,
- Aujourd’hui, acteur central des chaînes de valeurs asiatiques et mondiales,
- Demain, ambition d’être une puissance technologique, notamment grâce à son programme Made in China 2025.
La crise de la COVID-19 a montré la fragilité des chaînes de valeurs mondiales et une tendance à la régionalisation des productions, cela pourrait :
- Freiner le développement de la Chine,
- L’amener à se concentrer plus sur son marché intérieur,
- Conforter sa position de leader en Asie dont le partenariat régional économique global (RCEP) a été une étape avec une intégration régionale plus forte autour de la Chine.
Où en sommes-nous ?
- Si Biden a choisi le dialogue avec la Chine, les sanctions commerciales et technologiques mises en place les années précédentes n’ont pas été levés.
- L’actuel Président des USA choisit de l’affronter sur un autre terrain qu’est la défense des droits de l’Homme et la promotion de la démocratie.
- La Chine reste la première menace géopolitique pour de nombreux États, Biden souhaite ainsi s’appuyer sur ses alliés pour agir contre les ambitions chinoises.
Toutefois, la Chine durcit sa politique étrangère contre les USA et contre tous les pays qui remettrait en cause ses positions sur :
- L’origine du coronavirus,
- Le Xinjiang,
- Hong Kong,
- Etc.
Par exemple, l’Australie a fait l’objet de sanctions lourdes pour avoir critiqué le régime chinois et certaines de ses actions.
La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis n’est donc pas terminé, mais prendra surement d’autres formes dans les mois à venir et débordera sur d’autres sujets comme la démocratie, les droits des travailleurs, etc. Une question en suspens : l’Union européenne et ses États membres développeront-ils une diplomatie plus ferme à l’encontre de la Chine ?
Publié le jeudi 14 octobre 2021 . 4 min. 56
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