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Chine-Union Européenne : un accord trop déséquilibré

Publié le lundi 1 mars 2021 . 4 min. 44

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Le 30 décembre dernier, l’Union européenne et la Chine ont signé un accord global sur les investissements. Cette conclusion est une étape préliminaire à la ratification qui devrait intervenir dans deux ans.

Quel est le but de cet accord ? Ouvrir plus largement leurs marchés respectifs aux investissements de l’autre. La Chine bénéficiera d’un accès plus large aux secteurs énergétiques et manufacturiers en Europe et en contrepartie, la Chine s’engage à faciliter l’arrivée des entreprises sur de nouveaux marchés prometteurs :
- Véhicules propres
- Santé
- Finance
- Cloud

Pour rappel, la Chine est le 2ème partenaire commercial de l’UE derrière les USA :
- 20,2% des importations de biens de l’UE
- 10,5% des exportations de l’UE

Ces dernières années, plusieurs fleurons industriels européens sont passés sous pavillon chinois :
- Volvo en Suède,
- Pirelli en Italie,
- Lanvin en France,
- Kuka en Allemagne

Si les Européens font preuves d’ouverture, les entreprises européennes sont soumises à des contraintes pour investir en Chine :
- Créer des joint-ventures avec les entreprises locales,
- Accepter des transferts de technologie.

Pendant plusieurs années, la Chine a privilégié le développement de relations bilatérales avec les pays membres de l’UE. Ces projets sont de nature diverse :
- En Italie via les routes de la soie : les ports de Gênes et de Triest sont à disposition des entreprises chinoises désireuses de s’implanter en Europe
- En Grèce, le port du Pirée a été cédé au transporteur Cosco
- En Espagne, Cosco contrôle ls ports de Bilbao et de Valence
- Un sommet annuel Chine/PECO

La Chine a une stratégie d’influence sur les États membres qui à terme pourrait bousculer la cohésion européenne. Ainsi, cet accord pourrait permettre à la Commission européenne d’éviter les manœuvres de contournement des instances européennes, mais permet-il réellement de freiner l’influence croissante de la Chine au sein des États membres ?

Cet accord questionne également sur le plan économique :
1. Il est asymétrique car il engage l’Union européenne plus que la Chine en raison de la nature du système chinois. La Chine s’est engagée à adhérer à l’OIT mais cet engagement pose question :
a. La Chine respecte rarement l’ensemble des engagements pris dans le cadre d’accords
b. Elle respecte assez peu les libertés publiques comme l’illustre le nombre de journalistes emprisonnés chaque année
c. Elle a violé à plusieurs reprises engagements commerciaux pour faire prévaloir ses intérêts politiques et économiques comme elle l’a fait à l’encontre de l’Australie quand le pays a dénoncé la politique chinoise au Xinjiang, à Hong-Kong et à Taïwan

2. L’accord doit être commenté également un travers un prisme géopolitique pour montrer l’impact qu’il peut avoir sur les relations entre l’UE et les USA.
a. Une stratégie conjointe avec les USA mais également d’autres nations auraient certainement été plus efficaces.

3. Cet accord ne profitera pas de la même manière à tous les États membres et profitera principalement à l’Allemagne qui peut ainsi se positionner comme un acteur entre la Chine et les USA
a. Le passage en force de l’Allemagne vient fragiliser un peu plus l’édifice européen et donner du crédit à ceux qui parlent d’une Europe allemande et au service des intérêts européens

Cet accord rappelle que l’Union européenne n’est pas une organisation politique. En effet, la politique commerciale devrait être un outil de politique étrangère. Or, avec cet accord l’Union semble n’avoir ni vision stratégique, ni culture géopolitique contrairement à la Chine qui a un projet à portée géopolitique
- L’UE voit des gains à court terme
- Alors que la Chine cherche des moyens d’affaiblir les États européens sur le long terme, voire de distiller le poisson de la division.

Si les Routes de la Soie ont divisé les États européens, cet accord est de nature à créer une ligne de fracture entre l’UE et les USA.

Avec cet accord, l’UE a manqué une chance de s’imposer comme une troisième voie. Comment se présenter comme le leader de la défense des libertés individuelles quand on conclut un accord avec la Chine qui enferme et torture des Ouïghours ?


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