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La politique volontariste de réindustrialisation aux Etats-Unis

Publié le lundi 12 décembre 2022 . 3 min. 26

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La volonté de se réindustrialiser n’est pas une préoccupation purement française, d’autres pays comme les États-Unis affichent des ambitions similaires. Or, dans le cas des États-Unis, on peut considérer qu’ils partent avec quelques avantages sur le continent européen :

- Une mobilisation de capitaux publics très importants pour relocaliser certaines activités comme dans le domaine des semi-conducteurs par exemple avec 52 milliards de dollars de subventions,
- Une politique volontariste avec la mise en place de conditionnalité des aides aux pays de production, mais aussi une guerre économique menée contre la Chine pour préserver les intérêts américains,
- Des acteurs de la tech qui disposent de capacité financière pour venir éventuellement se positionner dans ces domaines, mais qui peuvent offrir une couche logiciel aux industries manufacturières américaines pour leur donner un avantage compétitif,
- Enfin le plus gros avantage est surement une énergie peu chère grâce au gaz de schiste depuis une dizaine d’années, facteur de compétitivité, malgré un bilan carbone moins enviable.

La politique conduite par Joe Biden et son gouvernement pourrait permettre de créer jusqu’à 350 000 emplois en 2022 grâce aux relocalisations après 100 000 emplois de plus qu’en 2021. Ainsi, depuis le début de la pandémie, il y a une accélération du mouvement de réindustrialisation du pays.

Les créations d’emplois sont dues à :

- Des investissements directs étrangers, qui pourraient se renforcer avec la crise énergétique en Europe,
- La relocalisation d’activités aux États-Unis, rompant avec l’image de l’entreprise sans usine et avec la logique de la modularisation du processus de production entamée depuis les années 1980.

Dans le cadre de la loi de réduction de l’inflation, les États-Unis ont pris des mesures qui vont favoriser les industriels produisant sur le territoire américain.

Par exemple :

- Le crédit d'impôt de 7 500 dollars accordé pour l'achat de voitures électriques est réservé aux véhicules assemblés aux États-Unis et des contraintes sur la provenance des batteries et des matériaux vont progressivement être mis en place,
- Des mesures sont prises pour encourager la fabrication nationale d’équipement éolien, solaire et de stockage d’énergie, avec l’objectif spécifique de créer des emplois aux États-Unis.

Ainsi, les États-Unis, contrairement à l’Europe, n’ont pas de problème à déroger des règles internationales en mettant en place des barrières non tarifaires pour soutenir leur industrie nationale.
A travers ces choix, les États-Unis assument de mettre des barrières pour soutenir le développement de leur industrie, comme la Chine a pu le faire dans certains secteurs.

La crise de la Covid-19 a été une prise de conscience pour les entreprises américaines :

- Les coûts liés à une production éloignée des lieux de consommation : non-qualité, gestion du besoin en fonds de roulement, coûts de transport, etc.
- Des problèmes récurrents de propriété intellectuelle,
- Des risques géopolitiques.

Ainsi, après plusieurs décennies à être perçue comme le symbole du déclin économique et de la suppression d’emplois à travers de grands plans sociaux, les Américains sont en train de reprendre foi dans leur industrie.

Rien n’est encore acquis, mais la volonté politique couplée aux difficultés actuelles de l’Europe va permettre aux États-Unis d’accélérer leur dynamique de réindustrialisation.


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