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Peut-on encore mener des stratégies de filières industrielles ?

Publié le lundi 20 septembre 2021 . 6 min. 01

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L’INSEE l’a défini comme « l'ensemble des activités complémentaires qui concourent, d'amont en aval, à la réalisation d'un produit fini. »

La notion de filières est très liée aux grands programmes de l’ère gaullo-pompidolienne où une approche systémique a été développée : maîtriser les approvisionnements, maîtriser la production afin de garantir l’indépendance du pays.

Cette logique, liée à la stratégie de planification, a permis de développer des biens qui ont et participent au rayonnement de la France : le Concorde, le TGV, le nucléaire, etc.

En 1960, les grands programmes sont apparus comme une originalité en termes de politique industrielle.
- Le nucléaire donne l’indépendance militaire, mais assure aussi l’indépendance énergétique avec la création d’une première centrale en 1957 à Chinon,
- Le développement des industries aérospatiales avec la mise en service du moyen-courrier Caravelle en 1959 permet de concurrencer les États-Unis sur les long-courriers,
- Le plan calcul affiche la volonté de garantir l’indépendance dans les capacités de calcul à la suite du refus des États-Unis de livrer un ordinateur Control Data à la France. Il marque aussi la difficulté pour l’État de jouer un rôle de planification sur des cycles d’investissement plus courts que dans l’aéronautique ou le nucléaire.

A chaque fois,
- Des moyens financiers sont alloués pour la R&D,
- Des transferts de technologies sont réalisés,
- Des coopérations seront développées sous Pompidou. Ce dernier pousse l’idée que la France ne peut pas tout, toute seule, et qu’il faut favoriser une logique de partenariat.

Le nucléaire, l’aéronautique et l’informatique ont été pour le gaullisme les secteurs symboliques de la reconquête scientifique, technique et industrielle de la France face aux États-Unis.

Dans les années 1980, la logique de filières est abandonnée au profit de programmes plus territorialisés comme les systèmes productifs locaux (SPL), inspirés de la réussite du développement territorialisé de l’industrie italienne.

Les filières seront remises au centre des politiques industrielles à la suite des États Généraux de l’Industrie de 2009. 11 comités stratégiques de filières seront créés autour de la Conférence Nationale de l’Industrie, devenu le Conseil National de l’Industrie
En 2020, la France compte 18 filières au périmètre et de nature différents :
- Par produit final: automobile, etc.
- Par thématique: santé, etc.
- Par matières premières: bois, métallurgie, etc.

Leur objectif ? Faciliter les relations entre petites et grandes entreprises, entre sous-traitants et donneurs d’ordre avec l’État.

On peut regretter l’absence de définition unifiée du terme filière comme le rappelle une note de la Fabrique de l’Industrie. En outre, elles disent peu de choses sur l’organisation industrielle des entreprises et leur évolution depuis les années 70/80.
Diversification: les entreprises se développent en dehors de leur filière d’origine;
Innovation: la capacité des sous-traitants à s’autonomiser de leurs donneurs d’ordre historiques et à servir de nouveaux marchés,
Mondialisation : les chaines de valeur sont fragmentées par la recherche de compétitivité-coût.
Les filières sont verticales et font face à des réseaux de plus en plus complexes, grâce aux outils informatiques, mêlant des acteurs divers.

La notion de filière reste un concept très français.
- Les filières sont nombreuses avec un découpage réducteur de la complexité,
- Pilotées par les grands donneurs d’ordre, laissant peu de places aux PME,
- Les PME ne perçoivent pas forcément les filières comme un outil pertinent pour :
Leur développement: internationalisation par exemple,
La résolution de leurs problèmes quotidiens: le recrutement par exemple. Elles s’appuient plus souvent sur leur fédération ou leur écosystème local.
- L’existence d’une hétérogénéité dans les modes de financement : des filières plus accompagnées et plus reconnues par les acteurs que d’autres.

La filière est un outil pertinent à certains égards mais n’est pas totalement satisfaisant. S’il y a des bonnes pratiques dans chaque filière à valoriser, il est nécessaire de développer :
- Une notion de coopération et de solidarité entre les acteurs d’une chaîne de valeur,
- Une culture du partenariat entre les acteurs surement par le biais des fédérations qui ont souvent un ancrage territorial plus fort,
- Faire évoluer les relations entre grands groupes et PME vers une vraie coopération :
Relations équilibrées,
Soutien au développement des PME à l’international,
Développement de réseaux territoriaux de compétences pour stimuler la capacité d’innovation à l’échelle territoriale.

Nous partons du principe qu’il s’agit de l’unité pertinente pour penser l’avenir économique du pays, mais nous entretenons un fonctionnement silotés, à l’heure où il faut sortir de son écosystème classique pour trouver de nouveaux leviers de création de valeur :
- Avec les filières, on organise, on institutionnalise puis on développe des projets. Pourquoi ne pas faire l’inverse ? Identifier des projets puis définir la meilleure organisation pour les porter ? Avec des objectifs clairs et limités dans le temps,
- Créer ou renforcer les écosystèmes industriels locaux comme il en existe déjà différents,
- Favoriser la collaboration dans ces écosystèmes en mettant en place des outils et des points de rencontres entre entreprises, y compris concurrentes.

Le problème n’est pas tant d’avoir des filières que d’avoir une vision stratégique de long terme avec le développement des organisations et des collaborations correspondantes à nos ambitions industrielles.
Cherchons à définir un projet collectif sur l’avenir de notre pays et la finalité de l’industrie dans ce projet, puis mettons en place les outils. Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’outils et des ambitions collectives encore peu définies.


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