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Recomposition et relocalisation des chaînes de valeur

Publié le jeudi 19 septembre 2019 . 5 min. 41

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L’industrie connaît un certain nombre d’évolutions ces dernières années qui viennent questionner le mouvement connu depuis les années 1980 d’un éclatement de la chaîne de valeur. Cet éclatement ne porte pas seulement sur le design et la commercialisation d’un côté et la production, mais également sur une segmentation de la production entre :
- les productions à haute valeur ajoutée et celles à faible valeur ajoutée,
- les savoir-faire nécessaires à la production avec un maintien de certains savoir-faire critiques en occident,
- et bien d’autres facteurs.

Cet éclatement de la valeur s’est traduit de manière géographique avec la délocalisation d’une partie de la production dans des pays où la main-d’œuvre était réputée moins chère et le maintien des autres activités dans les pays occidentaux. Il y a également une spécialisation géographique des pays qui vient complexifier les chaînes de valeur :
1. Certains composants restent produits en occident au regard de leur technicité puis sont envoyés dans un autre pays pour semi-assemblage ou assemblage avant d’être rapatriés en occident pour être vendus.
2. Le schéma inverse existe également. Des composants viennent du monde entier pour assemblage en occident.
Autrement dit, il n’y a pas de schéma unique pour résumer cet éclatement des chaînes de valeur en cours depuis une quarantaine d’années. En revanche, une affirmation est possible : cet éclatement est venu déstructurer fortement les écosystèmes productifs locaux.

Or, trois mouvements en cours laissent espérer à un rapprochement entre lieu de production et lieu de consommation.
1. Premièrement, l’automatisation des sites de production avec des possibilités renouvelées offertes par l’industrie du futur vient réduire la part du coût de la main-d’œuvre dans le coût total d’un produit.
2. Deuxièmement, l’augmentation des salaires dans tous les pays dits low-cost rend de moins en moins rentable le fait de produire loin du lieu de consommation. À ce constat s’ajoute d’autres éléments en faveur d’une relocalisation de la production :
- une augmentation des coûts de transport,
- des coûts nombreux de non-qualité,
- des surstocks liés au temps de transport,
- une faible flexibilité de ces sites de production. 
3. Troisièmement, l’évolution d’une partie de la demande pour une personnalisation de masse nécessite des sites de production toujours plus flexibles.

En effet, pour certains biens, la capacité de production doit être unitaire avec des délais de livraison le plus court possible. Si des sites de dimension mondiale vont perdurer, la taille des usines va également diminuer pour certaines productions comme l’illustre déjà l’exemple des SpeedFactory d’Adidas ou celui des micro-usines de Local Motors aux États-Unis. Il est difficile de prédire jusqu’où ira ce mouvement de réduction de la taille des usines. Toutefois, l’hypothèse d’usines dans l’arrière-boutique des magasins pour produire, notamment grâce à l’impression additive, des objets directement sur le lieu de vente n’est plus une hypothèse folle et pourrait devenir une réalité courante dans les dix ans à venir. Il est vrai que cette relocalisation de la production ne concernera pas tous les types de production. En effet, des productions resteront dans de très grandes usines en raison du type de produits (transformation de la matière première par exemple), d’un besoin conservé de massification (produits standards à faible valeur ajoutée par exemple), etc.

Ces mutations ne vont pas toucher que les pays occidentaux mais également les pays en développement qui vont consommer de plus en plus de produits haut de gamme, induisant une mutation de leurs écosystèmes productifs. Ne nous trompons pas, au regard de l’investissement de ces pays dans les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, ils vont également venir concurrencer les pays occidentaux dans des domaines où ils se pensent inattaquables. Ce constat accentue le fait qu’il y a une urgence pour les industries occidentales à se transformer en profondeur.

Par ailleurs, l’industrie du futur englobe l’ensemble de la chaîne de valeur : de la conception aux innovations de services. Elle va entraîner une transformation du modèle économique et questionner ce qui va créer de la valeur. Par exemple, l’association entre produit et service offre de nouvelles possibilités de création de valeur pour l’industrie. 

La période que nous vivons est unique par les possibilités de relocaliser qu’elle offre. Toutefois, des défis importants sont à relever :
- Des efforts accrus dans la qualification de la main-d’œuvre,
- La préservation des savoir-faire dans les écosystèmes locaux qui ont été mis à mal par la désindustrialisation,
- L’évolution du modèle économique de nombreuses industries en raison de l’hybridation entre industrie et service,
- La manière de penser un produit et de le produire va également évoluer avec :
o L’arrivée de nouvelles technologies développées par les start-up de la French Tech qui vont venir offrir de nouvelles possibilités à la French Fab,
o Le développement de fab-lab et une manière plus itérative de penser la conception de certains produits,
- La modernisation des sites de production en vue de rendre la production plus flexible.

En conclusion, nous parions sur une relocalisation de certaines activités industrielles dans les années à venir, à la condition que les industriels prennent le tournant de l’industrie du futur. La réindustrialisation du monde occidental n’aura pas que des conséquences sur les écosystèmes productifs locaux mais également sur la géopolitique mondiale puisqu’elle va venir modifier les rapports entre les différentes nations.


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