Xerfi Spécific, le département études et prestations sur mesure de XERFI, fait ici le point sur la décarbonation de la filière construction en France en 4 séries de données.
La 1ère retrace son poids dans les émissions de gaz à effet de serre. En intégrant l’usage qui est fait des bâtiments ainsi que leur construction, ce secteur représente aujourd’hui 19% des émissions du pays (hors émissions importées), derrière les transports à 30%. Mais en intégrant l’étape de fabrication des matériaux, le bâtiment se hisse au même niveau que celui des transports.
La 2e série de données présente les objectifs de décarbonation fixés par la stratégie nationale bas carbone. Pour l’aval, les émissions de CO2 doivent être divisées par deux d’ici 2030 par rapport à 2015, avant de se limiter à 5 millions de tonnes en 2050. Pour l’amont et en se focalisant sur la seule industrie cimentière, l’objectif est d’abaisser de 20% les kilos de CO2 par tonne de ciment produite d’ici 2030, puis de 74% à horizon 2050. Pour y arriver, l’arsenal des mesures se veut à la fois incitatif et contraignant : durcir les normes de construction, rénover les passoires thermiques, électrifier les sources d’énergie de chauffage, recourir à des méthodes de construction et des matériaux plus vertueux : bois, chanvre, ouate de cellulose…
Le poids croissant des critères RSE dans le pilotage des entreprises joue également un rôle. C’est ce que montre ce tableau construit par nos experts qui résume les engagements de 15 leaders du BTP en matière de réduction des émissions de CO2. On y retrouve des constructeurs, des promoteurs, des CMistes et des fabricants de matériaux. En moyenne, ils visent un abaissement de leurs émissions compris entre 30 et 40% à l’horizon 2030, mais sur la base d’indicateurs qui ne sont pas toujours comparables.
La 4e série de données fait le point sur l’évolution des rejets de gaz à effet de serre du bâtiment. Certes, ils ont baissé de 25% depuis 2010 pour tomber à 79 millions de tonnes, soit plus rapidement que l’ensemble des secteurs d’activité, autour de -18%. Mais on est encore loin de l’objectif 2030.
Le chemin ne sera ni graduel ni linéaire. La décarbonation du BTP représente en effet un défi technologique, humain et financier considérable pour toutes les entreprises de la filière, source d’ailleurs d’inflation à court terme. L’une des clés passera par une industrialisation beaucoup plus poussée des modes de construction, gage d’efficacité écologique et économique.
Publié le mardi 21 février 2023 . 2 min. 52
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de Christine Achaz
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