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Les technologies numériques accentuent la crise environnementale

Publié le lundi 4 décembre 2023 . 4 min. 21

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Vidéo en lien avec le chapitre « Les NTIC sauveront-elles le capitalisme ? » écrit par Gilles Rotillon dans le livre Humanité et numérique, coordonné par Servane Mouton aux éditions Apogée.

Parmi les conséquences de l’utilisation massive des technologies numériques sur nos sociétés, je voudrais aborder leur impact environnemental. Car si elles permettent une innovation technologique dont beaucoup espèrent une nouvelle croissance, c’est au prix de l’oubli de cet impact. Obnubilés par cette nouvelle croissance espérée, ses zélateurs ne voient pas que la finalité reste la consommation boostée par une publicité plus performante. Ce qui impose de produire en masse les marchandises vantées par cette publicité. Mais le but reste le profit, peu importe l’utilité sociale de ce qui est produit du moment que cela se vend. Il en résulte une pression accrue sur les ressources nécessaires à cette production, minéraux, énergie, eau, bois, … dont on voit de plus en plus les effets sur l’état de l’environnement et de notre santé.

 
Les technologies numériques sont donc grosses consommatrices de ressources dont leur extraction se faisait au prix de coûts humains inacceptables.


Mais à cet effet indirect vient s’ajouter un effet direct sur l’environnement à cause des émissions de gaz à effet de serre engendrée par ce secteur. C’est ainsi qu’une équipe de chercheurs de l'université de Lancaster a estimé que l'informatique mondiale - téléphones, ordinateurs, télévisions et autres centres de données - génère entre 2,1 et 3,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), contre 2,5 % pour l'aviation civile. Les chercheurs estiment qu'au regard de la façon dont le monde est de plus en plus connecté, ces émissions continueront d'augmenter de manière significative si aucune mesure n'est prise.


Et pour l’instant, les « mesures » ne sont pas prises. Bien au contraire, on prévoit trois fois plus d’objets connectés en 2030 qu’il en existe aujourd’hui.


Bien entendu, ces constats sans appel ne douchent pas l’enthousiasme des technophiles qui voient toujours contre l’évidence dans les technologies numériques, un outil puissant pour limiter les émissions de GES.


Par exemple, la très officielle Arcep, l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes, écrit dans un raport de 2019 que (je cite) « les solutions nume´riques peuvent e^tre ge´ne´ralement conside´re´es comme un vecteur d’innovation permettant d’apporter des re´ponses concre`tes aux de´fis environnementaux ». Pourtant elle est bien obligée d’admettre que malgre´ ce potentiel pour les autres secteurs le nume´rique reste e´metteur net de gaz à effet de serre. Une conclusion qui vient ruiner le plaidoyer précédent.


Enfin, il ne faudrait pas oublier que loin d’être l’avènement du règne de l’immatériel, l’utilisation des technologies numériques n’est qu’ « une nouvelle phase d’expansion du modèle électrique ». Actuellement, 99% des communications par internet et 90% des appels téléphoniques passent par les 430 câbles sous-marins biens matériels qui se déploient sur près d’un million de kilomètres et qui seraient bien inutiles sans l’électricité, qui n’est qu’un moyen de transporter l’énergie contenue le plus souvent dans des ressources fossiles enfouies dans la terre depuis des millions d’années. Et la matière est tout aussi essentielle pour la fabrication des portables et des ordinateurs qui consomment 19% de la production de métaux rares ou 13% de la production de cobalt dans le monde sur fond d’expansion de plus en plus rapide du parc (en 2021 le marché de smartphones a progressé de 7% avec 1,35 milliards contre 1, 26 en 2020 et 94% des 15-29 ans en possèdent un en 2021). Il en résulte une pression sur les ressources minérales indispensables comme les terres rares ayant des impacts sur les cours d’eau, les nappes phréatiques, les sols ou des rejets radioactifs surexposant les populations locales à des risques sanitaires comme l’augmentation du nombre de cancers.


Un constat qui relativise fortement les espoirs inconditionnels mis dans le recours aux technologies numériques pour régler la crise environnementale.


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