Récession, baisse rapide des exportations, dégradation des infrastructures… L’Allemagne, longtemps considérée comme un pôle de stabilité en Europe, traverse une profonde crise économique et sociale qui entraîne une recomposition du paysage politique.
La montée en puissance de l'AfD : un séisme politique
La manifestation la plus marquante de cette crise est l’ascension spectaculaire de l’AfD (Alternative für Deutschland). Ce parti d’extrême droite est désormais crédité de plus de 20 % des intentions de vote pour l’élection du 23 février, un score en forte hausse par rapport aux dernières élections législatives.
De la dissidence anti-euro à la mutation vers l'extrême droite
Fondée en 2013, en pleine crise grecque, comme une dissidence anti-euro issue du libéralisme, l’AfD a rapidement évolué vers l’extrême droite. Elle rassemble aujourd’hui des courants radicaux, y compris des néonazis. Avec 10,3 % des voix et 83 sièges au Bundestag lors des dernières élections, elle pourrait doubler son score le 23 février.
L'Europe inquiète face à la poussée de l'extrême droite allemande
Le retour en force d’un parti d’extrême droite en Allemagne suscite de vives inquiétudes en Europe. Toutefois, même avec 20 % des voix, cette force politique reste deux fois moins puissante qu’en France ou en Italie.
L’AfD domine dans l'Est de l'Allemagne
L’AfD réalise ses meilleurs scores à l’Est, dépassant 30 % des voix. Ce phénomène s’explique par une situation économique et sociale dégradée, semblable à celle des zones françaises touchées par la désindustrialisation. Mais il trouve aussi des racines dans l’histoire particulière de cette région.
Un passé qui pèse encore sur l'Allemagne de l'Est
Contrairement à l’Ouest, où le passé nazi a été confronté après 1968, l’Allemagne de l’Est n’a connu qu’un antinazisme officiel dicté par la propagande communiste. Les Allemands de l’Est, soumis à la domination soviétique, n’ont jamais perçu 1945 comme une libération. Leur isolement prolongé a contribué à en faire un terreau fertile pour l’extrême droite.
Un soutien affiché à Vladimir Poutine
Malgré cela, l’AfD soutient ouvertement Vladimir Poutine. Parce qu’il incarne surtout les valeurs prônées par l’extrême droite : racisme, culte de la violence, rejet de la démocratie et de l’État de droit. Un vieux fond impérialiste joue également, rappelant le pacte germano-soviétique et les ambitions territoriales historiques de l’Allemagne à l’Est.
L'AfD au pouvoir demain ? Improbable
Malgré sa montée en puissance, une coalition avec l’AfD reste improbable pour l’instant. Fin janvier, la CDU a certes voté avec l’AfD sur les migrations, provoquant une levée de boucliers, notamment d’Angela Merkel. Mais cet épisode a affaibli la CDU dans les sondages. L’Allemagne demeure, sur ce point, très différente de l’Autriche, où la dénazification n’a jamais été pleinement réalisée.
Publié le mercredi 05 février 2025 . 3 min. 30
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