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La guerre monétaire s'envenime

Publié le mardi 29 janvier 2013 . 5 min. 23

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Xerfi Canal présente l'analyse de Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste-essayiste

À en croire certains augures, la crise de l'euro serait derrière nous. Ces optimistes en veulent pour preuve l'accumulation d'un certain nombre de signes positifs. D'une part, les exportations des pays du Sud ont progressé en 2012. Et leurs importations ? austérité oblige ! ? ayant diminué, leur solde commercial s'est amélioré. D'autre part, le calme est revenu sur les marchés de la dette et les taux d'intérêt espagnols, italiens, sans parler des Français, sont à la baisse. Bref, il suffirait de poursuivre, sans relâche, cette politique de dévaluation intérieure, voulue par l'Allemagne, pour que l'Europe du Sud  retrouve sa compétitivité.
Le raisonnement est un peu court. Et ce, pour de multiples raisons. Si des pays comme le Portugal ou l'Irlande connaissent une amélioration spectaculaire de leurs balances commerciales, le cas de l'Espagne, sans parler de la France, est moins évident. Au demeurant, les balances des transactions courantes de ces pays seront encore largement déficitaires en 2012. Et si l'Espagne a accru ses exportations et réduit d'une douzaine de milliards d'euros ses déficits, c'est aussi et surtout par un effet de vases communicants au sein de la zone euro. Elle est devenue plus compétitive sur certains produits que la France, et nous a donc pris des parts de marché.
Reste la question de fond : celle des déséquilibres des balances courantes. Au niveau mondial, comme au niveau de la zone euro. Ces déséquilibres entre les pays qui engrangent les excédents et ceux qui accumulent des déficits est, faut-il le rappeler, la cause principale de la crise de ces dernières années. Et les déséquilibres à l'intérieur de la zone euro, entre les pays du Nord   l'ancienne zone mark ? excédentaires, et ceux du Sud, déficitaires, ont été le détonateur de la crise de l'euro.
Or, cinq ans après, rien n'a changé ou presque. Au niveau mondial, la Chine a enregistré, en 2012, un excédent commercial record : plus de 230 milliards de dollars ! Et les Etats-Unis, malgré l'amélioration de leurs échanges énergétiques, ont encore un déficit de près  de 550 milliards de dollars. À l'intérieur de la zone euro : même scénario. L'Allemagne, et son satellite, les Pays-Bas, devraient enregistrer un excédent de balance courante de plus de 200 milliards d'euros. Là où le Sud, lui, va afficher un déficit d'un montant à peu près équivalent, dont plus de 60 milliards pour la seule France.
Certes, la zone euro a, en 2012, un peu plus exporté vers l'extérieur et un peu moins importé. Mais elle l'a fait aussi, parce que, pendant quelques mois, la spéculation contre l'euro avait eu le mérite de faire baisser la devise européenne.
Depuis, l'euro est remonté, contre les monnaies de ses autres grands concurrents : dollar, livre, yuan et yen. Et phénomène nouveau, le gouvernement conservateur japonais a décidé de changer radicalement de politique. Et d'en finir avec cette politique du yen fort imposé par les américains. Pendant deux décennies, le Japon a eu une monnaie surévaluée. Par rapport au dollar, et par rapport au yuan chinois indexé sur le dollar. Le pays, qui a bien des points communs avec l'Allemagne, s'en était sorti en pratiquant une politique de délocalisation des sous-ensembles en Chine, mais de finalisation du produit et d'intégration de la valeur ajoutée au Japon. D'où ses excédents commerciaux et la vigueur du yen. Mais Fukushima a agi comme un révélateur. La facture énergétique s'envole, L'excédent commercial s'évapore. La montée des tensions avec la Chine a des conséquences directes sur l'utilisation de ce pays comme zone de production des sous-ensembles. Pour retrouver cette croissance perdue depuis deux décennies, le Japon, a donc décidé de changer sa politique monétaire. Et de faire, comme la Chine et les Etats-Unis, voire l'Angleterre,  de la relance par la planche à billets, en se préoccupant désormais beaucoup moins des risques inflationnistes. Avec comme ambition de faire baisser le yen.
Il ne reste donc plus que l'euro pour incarner la stricte orthodoxie monétaire, dont l'Allemagne est la gardienne tutélaire. Une orthodoxie qui a un cout.
Depuis l'entrée de la Chine dans l'OMC et la création de l'euro, le yuan s'est réévalué de 25 % par rapport au dollar. Et de 17 %, par rapport à la livre. Pour les Anglo-Saxons, ce n'est pas encore assez. Mais que dire de l'évolution de la devise chinoise, vis-à-vis de l'euro et du yen ? En onze ans, le yuan s'est dévalué de 16 % par rapport yen ! Et de plus de 12 % par rapport à l'euro!
Dans ce nouvel épisode de la guerre monétaire qui s'amorce, la stratégie de l'euro fort correspond peut-être aux intérêts allemands. Et encore.  Elle est en tout cas mortifère pour ses partenaires du Sud. À commencer par la France. Ce n'est pas un avec un euro surévalué qu'ils vont réduire durablement leurs déficits, leurs  dettes, leur chômage.  


Jean-Michel Quatrepoint, La guerre monétaire s'envenime, une vidéo Xerfi Canal


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