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La réforme de l'Etat ne peut se limiter à la chasse au gaspi

Publié le mercredi 23 mai 2018 . 4 min. 54

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Comme il est de coutume en début de mandat, le gouvernement a lancé un vaste chantier de réflexion et de concertation sur la réforme de l’État, Action publique 2022. Ce fut la RGPP sous Nicolas Sarkozy, ou encore la Modernisation de l’action publique sous François Hollande. Le processus, ambitieux sur le papier, est bien opaque. On nomme un comité, à haut niveau de matière grise… mais la suite ressemble à ce qui se produit le plus souvent dans ce type de processus. Ce sont les petites mains de Bercy, qui tiennent le crayon, et le processus échappe largement à ceux qui sont sensé l’inspirer.


La réforme de l’État prendra-t-elle un nouvel élan  grâce à cette nouvelle impulsion ? Rien n’est moins sûr. L’urgence fait loi. Et c’est d’abord l’obsession de l’économie et de la technicité qui prend le dessus sur l’intelligence collective. Or réformer l’État, c’est beaucoup plus que cela. La conception initiale d’Action publique 2022, ne manquait d’ailleurs pas de souffle du point de vue des intentions.

 

Mais pour réformer l’État, peut-être serait-il bon de différencier plusieurs horizons de temps et niveaux de problématique, plutôt que de vouloir tout empaqueter dans le même processus.


Il y a d’abord le court terme. Avoir un objectif de réduction de la dépense public à court terme, en période de conjoncture porteuse fait sens. Se fixer un objectif de 4 à 5 points est en revanche excessif et peu crédible. 2 points, c’est ce qui permettrait déjà de ramener à zéro le déficit structurel de la France. C’est ce qui lui permettrait du même coup d’entrer dans une trajectoire plus franchement baissière de la dette publique, et ce qui lui permettrait d’organiser des munitions pour stabiliser la conjoncture en cas de nouveau coup dur. Et c’est surtout, ce qui permettrait d’organiser une zone de tranquillité financière, propice à libérer les cerveaux de l’obsession stérilisante de la chasse au gaspi ou du coup de rabot.


C’est sur cette base apaisée que peut s’opérer alors une véritable stratégie de moyen terme. Non plus obsédée par l’économie budgétaire, mais axée sur l’efficience administrative. Améliorer la qualité, la simplicité, l’efficacité, repenser les organisations et les contours. Y parvenir à coût constant serait déjà un exploit. Pour ce faire, il faut sortir de l’approche par missions que privilégie trop souvent l’administration. Beaucoup trop fragmentée. Et aborder la réforme sous l’angle des fonctions qui  permet une approche beaucoup plus systémique. Et on sait celles qui sont les plus coûteuses, et qui créent l’écart avec les autres pays développés : la santé, l’éducation, le logement et surtout la protection sociale, notamment les retraites. Or sur chacune de ces grandes fonctions, le réformateur va au-devant de sources d’économie, mais aussi de vrais dysfonctionnements, qui nécessitent de nouveaux investissements, technologiques et humains. Très vite, la question qui prédomine est celle de la meilleure allocation des moyens, plus que leur diminution… c’est flagrant, lorsque l’on pense à l’éducation ou à la santé, qui sont des biens supérieurs, dont la demande tend à croître plus vite que le niveau de vie. Il y a de la suradministration mais aussi de vrais problèmes d’engorgement, de sous-rémunération, de dégradation de la qualité. Et pour y remédier, il faut consentir à faire des dépenses.


Et puis il y a le long terme. C’est à cet horizon que se posent les problèmes les plus ardus, les plus exigeants et les moins bien investis sur le plan intellectuel. Comment repenser le périmètre, les fonctions, les principes fondateurs de l’État à l’heure du numérique. Il ne s’agit pas ici de resservir le nième rapport sur l’État plateforme dans son abord le plus étroit d’E-administration. Certes, le numérique peut aider à simplifier les procédures, diminuer les files d’attente et réduire les guichets. Mais plus profondément le digital pose de vrais problèmes de frontières entre collectif, collaboratif et privé. Il amène s’interroger sur le processus décisionnel à l’heure de l’intelligence artificielle. Sur le positionnement de l’État au sein des écosystèmes productif, sur l’utilisation et le partage de l’immense gisement de données que concentre l’administration… Bref ces questions existentielles ne doivent pas être esquivées. Et c’est précisément le moment où Bercy devrait apprendre à lâcher le crayon et à libérer l’intelligence.


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