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Le macronisme est un anachronisme

Publié le vendredi 4 janvier 2019 . 4 min. 55

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Sur le papier, l’agenda politique de 2019 c’est la réforme de l’assurance chômage, celle du secteur public et la transformation du système de retraite. Le 1er janvier, le Macronisme s’est affiché debout, déterminé à maintenir le tempo des réformes, à préserver l’ordre républicain et soucieux tout au plus d’organiser une grande consultation citoyenne pour prendre acte de la colère jaune. Passera, passera pas, c’est la question de tous les commentateurs pour 2019. Une interrogation, qui voile pourtant une évidence manifeste, dont le discours du 1er janvier est plus que jamais emblématique. Le Macronisme est et reste une grande intention armée de moyens dérisoires et anachroniques. Et il est au fond le reflet d’un échec intellectuel collectif.


Pour en prendre toute la mesure, attardons nous sur la vision qui sous-tend la volonté de réforme présidentielle. C’est le passage le moins commenté du discours des vœux. Or c’est précisément celui qui révèle au grand jour ce qui cloche, depuis les débuts et continuera à clocher dans le macronisme. Ce que l’on pourrait appeler le grand hiatus du macronisme.


« Nous voulons innover »


En arrière-plan qu’y-a-t-il, si l’on reprend les mots du président ? Il y a d’abord, la «remise en cause» de l'ordre international bâti en 1945, autrement dit, un bloc occidental qui voit grossir le risque d’une hégémonie chinoise, et qui en ordre dispersé, en fourmilière affolée, torpille l’ordre multilatéral et ne sait plus à quel jeu d’alliance se vouer. Il y a ensuite des changements technologiques profonds, au premier rang desquels l’intelligence artificielle, qui transforment en profondeur notre façon de produire et de consommer. Et interrogent notamment sur la place du travail. Il y a encore un capitalisme ultralibéral et financier moribond : « trop souvent guidé par le court terme et l’avidité de quelques-uns, il va vers sa fin », nous dit le président ; constat pour le moins lourd d’implications. Et puis il y a toute une série de risques d’ampleur inédite, qui menacent de faire vaciller nos démocraties, notre prospérité et le rêve européen : interventions de puissances étrangères étatiques et privées qui se multiplient, infotoxicité, migration, terrorisme, dérèglement climatique, etc.


Face à cela, que nous dit le président ? Nous voulons innover sur le plan démocratique, social, politique, économique et environnemental pour bâtir les nouvelles sécurités du XXIème siècle. Je reprends là encore ses termes. Autrement dit, Macron revendique le besoin de nouveaux logiciels politiques, inédits… ce qui signifie notamment que le président doit rompre avec la logique de ses prédécesseurs qui consiste à importer à petites doses les bonnes pratiques d’autres pays, tout autant que nous enferrés dans une crise systémique. L’intention est belle.


Blairisme réchauffé


Et c’est à ce stade du raisonnement que surgit le grand hiatus…  car dans les actes, le macronisme c’est du blairisme réchauffé. C’est avec 20 ans de retard, un paradigme qui est partout assez violemment balayé par l’histoire.  C’est le plat du rapport Attali, servi froid. Le rapport de l’avant 2008, compile de toutes les réformes qui dormaient dans les tiroirs de Bercy et de l’OCDE depuis 30 ans. Le rapport de la mondialisation heureuse, qui, ironie du sort, chantait les louanges de la formidable capacité d’adaptation de l’Espagne, du Portugal ou de la Grèce, les vertus d’une innovation aiguillée par une financiarisation féconde. Autant dire un objet intellectuel vintage, qui ne colle ni avec les réalités lourdes du monde, que le président a lui-même mises en exergue, ni avec le ressenti des populations déclassées.


C’est cela pour l’instant le macronisme. Un conformisme désuet, à mille milles de l’innovation politique qu’il prétend incarner et des constats forts et lucides qu’il pose en préambule. C’est une pensée en crise, piégée dans un même déni de réalité que celui que le président reproche à ses prédécesseurs … et qui pousse les électeurs dans les bras de vrais apprentis sorciers à défaut de vrais innovateurs.


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