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Comment la crise sanitaire a pulvérisé nos croyances économiques

Publié le lundi 20 décembre 2021 . 5 min. 12

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La crise sanitaire, du point de vue économique, a conduit le politique à de folles transgressions, qui défient toutes les lois et représentations qui régissent le bon gouvernement de nos sociétés depuis 30 ans. Modération de la monnaie, modération de la dette, flexibilité des marchés : tout cela a volé en éclat. Nous projetant dans tous les territoires interdits par le « cercle de la raison ». Que nous révèle cette expérience inédite sur nos superstitions économiques du monde d’avant ?


L’argent facile joue un rôle d’accélérateur


La première chose, c’est que dans une phase de l’histoire économique de profonde transformation industrielle, où les besoins d’accumulation primaire sont démesurés, l’argent facile a sa fonction et joue un rôle clé d’accélérateur. Les économistes raisonnent toujours à stock de capital figé, à structures constantes. C’est dans ce cadre que l’excès de monnaies est un poison.


Le monde vient de traverser l’expérience unique de relance généralisée étendue à l’échelle planétaire, comme si tous les pays disposaient du privilège exorbitant du dollar. Celui de pouvoir impunément émettre de la monnaie pour financer sa dette, sans sanction des marchés. « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème ». Cette provocation de John Connaly adressée aux Européens en 1971 a fait l’effet d’une bombe. C’est sur cet adage que l’Europe a bâti sa prudence financière, corsetant son potentiel de croissance durant des années, par peur de fissurer sa stabilité monétaire. La zone avait oublié que la facilité monétaire peut aussi abonder le capital réel, sans cataclysme sur les taux d’intérêt ou le change. La crise qui devait nous être fatale a au contraire révélé à quel point la théologie « austéritaire » européenne compressait nos économies. L’argent facile, c’est aussi la croissance et l’emploi faciles, le redéploiement plus rapide des activités, la possibilité de financer l’urgence climatique. Si l’inflation de s’enkyste pas, il sera difficile pour la zone euro de refermer le couvercle et de reprendre le cours de son malthusianisme économique, qui empêche une croissance groupée des économies de la zone, ne laissant place qu’à une croissance au détriment des autres.


Le chômage partiel désarme le licenciement


La seconde chose que nous révèle cette crise, c’est que la flexibilité de l’emploi, conçue comme une précarisation généralisée, n’est pas le fondement incontestable du bon fonctionnement des marchés. En programmant un chômage partiel à grande échelle, les économies avancées ont arbitré pour un choc de productivité négatif colossal, plutôt qu’un choc de revenu et de demande colossal. Une hérésie pour un économiste classique. Or, cette sécurisation de la demande globale est ce qui a permis aux secteurs les moins impactés, voire boostés par la crise, de prendre rapidement le relai en termes d’embauches, plutôt que d’être emportés avec les autres dans le grand naufrage de la demande. La stabilité a du bon. Contre le chômage, on avait tout essayé en France, sauf de désarmer le licenciement avec le chômage partiel. L’Allemagne l’avait essayé avant nous et ça marche ! L’emploi salarié surplombait au 3e trimestre de 1% son niveau d’avant-crise, avant même que l’activité ne se soit totalement normalisée et le taux de chômage (7,6% en octobre) est en retrait par rapport à la fin de 2019, avec en arrière-plan, une puissante vague d’embauches que ce soit pour les CDD de plus d’un an ou les CDI. Une vitesse de récupération jamais vue en temps de crise.


La reconfiguration rapide de l’offre dans une économie digitale


Enfin, ce que nous révèle cette expérience, c’est l’incroyable vélocité de la reconfiguration de l’offre dans une économie digitale. Cette idée que le capital est constant à court terme tient de moins en moins bien la route. Qui aurait pu croire avant crise, qu’avec des secteurs névralgiques comme l’automobile tournant encore à 59% de ses pleines capacités ou l’aéronautique à 71%, ou encore le tourisme et le transport en bernes, l’économie pourrait retrouver un niveau normal d’activité. C’est pourtant bien ce qui se passe. Construction, santé, commerce en ligne, BtoB de pointe, informatique, etc. ont pris le relai à une vitesse inespérée, sur fond d’explosion des créations d’entreprises.


Bref, l’Europe s’est aventurée en zone interdite et découvre au lieu des démons et des monstres qu’on lui promettait un horizon économique plus ouvert et clément que prévu. Dans un monde où la notion de capital fixe porte de moins en moins bien son nom, nos idées fixes sont dynamitées par l’expérience du réel.


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