Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
La remise sur ses rails de la compétitivité française est l'effort de tous. Celui des entreprises qui compressent leurs marges. Celui des ménages qui acceptent un basculement de la fiscalité en leur défaveur; celui de l'Etat qui renonce à des recettes, 30 milliards de cotisations à terme, et doit rationaliser ses dépenses.
Idem concernant les économies du Sud de l'Europe. L'effort salarial et fiscal qui a été exigé des ménages est considérable.
Et que voit-on au final ?
Que la baisse des coûts se projette dans la baisse des prix de productions de tous les pays européens, de façon uniforme. Entrainant l'ensemble des entreprises dans une spirale déflationniste. Une spirale qui détruit l'avantage transitoire que se sont octroyés les pays en procédant à des dévaluations internes douloureuses, et qui consume de la marge pour les autres. Tout cela pour presque rien en termes de parts de marché. Tout cela pour aboutir à un quasi statuquo sur la répartition des échanges entre pays européens comme en témoigne l'inertie du partage des exportations à l'intérieur de la zone.
Que voit-on encore : Que la dynamique de baisse des prix au sein de la zone, de modération salariale, de faible croissance crée un contexte défavorable à l'endettement privé. La zone euro demeure globalement la moins endettée du monde développé. Elle est aussi celle dont les actions sont les moins chères. Autrement dit, elle est une zone refuge pour les investisseurs en quête de sécurité. Et tout cela participe à l'appréciation de l'euro. Il flirte maintenant régulièrement avec les 1,40 vis-à-vis du dollar, en dépit des incertitudes sur la politique monétaire américaine. Autrement dit, l'euro demeure 10 à 20 % au-dessus du cours égaliserait les prix français ou allemands aux prix des produits américains. En un mot, nos efforts de compétitivité se consument dans la hausse de l'euro.
Enfin, même l'Allemagne est en souffrance aujourd'hui sur les marchés extra-européens. Des marchés qui représentent près de 55% de ses débouchés à l'export. Malgré les chiffres flatteurs de l'excédent commercial les exportateurs allemands sont à la peine comme en témoigne leur recul relatif dans le poids des exportations de la zone euro vers le reste du monde. Résultat, la modération salariale s'installe à nouveau outre Rhin. La boucle est bouclée, celle de la déflation qui annihile nos efforts.
Au final, il n'y a que les investisseurs financiers qui trouvent leur compte dans cette course au moins disant sur les prix. La croissance, et donc les entreprises et l'investissement en sont les grands perdants.
Olivier Passet, Compétitivité : tant d'efforts pour rien, une vidéo Xerfi Canal
Publié le mardi 25 mars 2014 . 3 min. 04
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