Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Conclure le grand débat : de la cacophonie au fiasco ?

Publié le mardi 19 mars 2019 . 4 min. 47

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Fonder le second temps de son quinquennat sur la ressource du grand débat, tout en restant fidèle à la ligne réformatrice engagée, c’est le pari et, l’on pourrait dire, l’injonction paradoxale adressée à Emmanuel Macron.


L’absence d’idéologie


Par nature le matériau du grand débat est protéiforme : 1,4 million de contributions internet, des cahiers de doléance relayés par les mairies, des conférences dédiées aux corps intermédiaires… Trier, analyser, arbitrer au plan politique, ce moment de démocratie directe relève, c’est un euphémisme, de l’exercice à haut risque, tant le matériau est éclaté. Et tant l’ampleur des champs concernés (fiscalité, transition écologique, démocratie, services publics) crée une attente considérable de réforme systémique, de refondation du pacte social français. Sauf qu’aucune des conditions préalables à l’accouchement de ce grand plan ne sont réunies. Ce genre de processus bottom up ne fait catalyse que si existe un terreau intellectuel préalable, un travail de structuration des esprits, que si la sphère intellectuelle a déjà produit un discours, sur les lumières, muri au fil des années, en phase avec la résolution des nouvelles contradictions qui traversent la société. Or rien de tel aujourd’hui. Aucune tête pensante n’émerge, aucun discours structurant, aucune idéologie aboutie ne rallie les esprits.


Le gouvernement entretient donc l’illusion que de la cacophonie sortira l’harmonie de la grande synthèse, sans médiation des élites pensantes, avec à son chevet, des instituts de sondage, des algorithmes d’intelligence artificielle et des cabinets de conseil privés. Bref, des communicants, des professionnels de l’emballage des idées (bonnes ou mauvaises) et des technologies qui n’ont d’intelligent que le nom, prétendent combler des années de vacance intellectuelle et produire la grande refondation. Et tout cela dans des délais très courts, puisque les premières décisions sont attendues mi-avril. Autant dire, que le fiasco est quasi-annoncé.


Le problème du ralentissement en Europe


A cela, il faut ajouter le contexte. Et le contexte, c’est un ralentissement européen, notamment des pays du noyau dur, qui est en passe de se diffuser à l’ensemble de l’UE et de se transformer en véritable récession. Cela veut dire que l’équation budgétaire du gouvernement est plus que compliquée. Sa programmation à moyen terme avait été bâtie sur l’hypothèse d’une croissance de 1,7% en 2019 et pour les années suivantes. On n’y est pas. Et presque un demi-point de croissance en moins, c’est de l’ordre de 0,2 à 0,3 point de déficit conjoncturel supplémentaire. Cela veut dire, qu’en dépit de l’allègement de l’enveloppe du CICE en 2020 (de l’ordre de 0,8 point de PIB), le gouvernement continuera à flirter avec les 3% de déficit budgétaire. Cela veut dire que la réponse au grand débat doit se faire à coût quasi nul. C’est un vrai problème qui interdit les réponses simples de type chèques sociaux en réponse aux problèmes de pouvoir d’achat.


Dans ce contexte, le gouvernement devra inévitablement marquer les esprits dans la sphère du fonctionnement démocratique. Le président a promis une nouvelle forme de démocratie, moins coupée de la population. Les questions du vote blanc et celle du référendum d’initiative citoyenne apparaissent comme des incontournables. Elles devront cependant être bordées et sécurisées, suscitant des déceptions dans leur mise en œuvre. Mais le gouvernement dispose de beaucoup d’autres pistes pour créer le sentiment que le processus du grand débat s’institutionnalise. Il est fort à parier qu’il ne manquera pas d’imagination concernant les instances de dialogue au plan local et sur la toile, pour impulser une démocratie 2.0 ou concernant les expérimentations à petite échelle.


Dire en revanche qu’un nouveau triangle de compatibilité entre soutenabilité sociale, environnementale et soutenabilité des finances publiques émergera du processus paraît hors de portée. Et il faudra beaucoup de géni politique à Emmanuel Macon pour convaincre l’électorat que le second temps de son quinquennat est régénéré par un processus collaboratif.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :