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Divergences européennes : la croissance léthargique

Publié le vendredi 6 décembre 2019 . 4 min. 45

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Ou en est l’Europe en termes de convergence économique ? Le rebond conjoncturel de certains pays du Sud, combiné aux déboires récents de l’économie allemande, peuvent créer le sentiment que le problème de divergence européenne est derrière nous. Je prendrai ici le PIB par habitant comme juge de paix, même s’il n’est que la face émergé du problème.


Pause de la divergence depuis 2015


Revenons sur les épisodes précédents. 2002, c’est l’entrée dans l’euro. Avec un effet premier massif sur les taux d’intérêt. L’euro, et bien avant, sa seule perspective, produit d’abord une formidable décrue des taux d’intérêt dans les économies du Sud. Et cette aubaine libère l’investissement, crée des marges de manœuvres sur les dépenses publiques. Et euphorise les prix d’actifs et notamment le marché immobilier. Le cocktail détonnant donne le sentiment que l’euro est une magnifique machine à faire converger l’espace européen. Le point de bascule c’est 2008. A vrai dire, le cavalier-seul allemand a commencé dès 2004. L’Europe subit une crise majeure, et refuse de jouer collectif. Le résultat est immédiat. Les pays dont la croissance a le plus été dopée par l’argent facile de la période précédente sont ceux pour qui la facture en terme de rigueur est la plus élevée. On connaît le résultat des dévaluations internes en termes de déperdition de croissance et de divergence économique. Cet ajustement non coordonné a littéralement fracturé l’Europe. Avec des effets secondaires et durables en termes de brain drain, et d’investissement public qui ne pouvaient que rendre très pessimiste sur la capacité de l’espace européen à maintenir son intégrité. Le tournant monétaire de 2015 et l’apaisement des rigueurs budgétaires ont néanmoins introduit une pause dans le mouvement de divergence européenne. Plus qu’une pause d’ailleurs, si l’on tient compte de la vigueur des rebonds espagnol et portugais.


Des résultats tangibles pour les pays déviants


Partant de là, que peut-on dire pour la suite ? C’est là qu’il nous faut examiner de plus près les fondamentaux de la convergence. Et c’est là aussi que l’on prend toute la mesure de l’illusion d’optique qui sous-tendait le rattrapage apparent des premières années de l’euro. Car en arrière-plan de l’euphorie du Sud se creusaient les écarts de coûts unitaires. La grande convergence des PIB recouvrait une grande divergence en matière de compétitivité prix. Et jouer hors-jeux, en matière de compétitivité-prix en régime de monnaie unique, c’est s’exposer inévitablement, à moyen-terme, à une disqualification en matière de parts de marchés intra-européennes. Autrement-dit, croître moins vite que la moyenne de la zone. De ce point de vue, le remède de cheval infligé par l’Allemagne aux déviants a produit des résultats bien tangibles. Les écarts, sans se résorber, se sont refermés, même s’ils restent problématiques pour l’Italie. Cette convergence des coûts unitaires modère clairement les forces de divergence. Et on le voit aussi, elle casse le cavalier-seul de la croissance allemande.


Les erreurs de pilotage de l’Allemagne


Cet élément ne suffit pas pour autant. Il est stabilisant, tout au plus. Pour amorcer un véritable mouvement de convergence, il faut aussi que les fondamentaux hors-prix de la convergence se mettent en mouvement. Pour dire les choses explicitement, cela veut dire que les flux de capitaux, sécurisés par l’euro et par la restauration de la compétitivité, prennent massivement le chemin des pays du Sud. Cela veut dire aussi que les cerveaux reviennent. Cela veut-dire, que les pays soient en mesure de compenser 10 années de dégradation des infrastructures collectives. Or ce n’est pas le cas. Sur aucun de ces terrains, l’Europe ne s’est mise en mouvement pour changer de régime. Elle n’a pas joué collectif face à la facture de la crise. Elle ne joue pas plus collectif pour la reconstruction des économies du Sud et leur redéploiement vers les secteurs d’avenir. Les choses ne sont pas visibles ou demeurent larvées.


Mais la stabilité actuelle est trompeuse. Les erreurs de pilotage allemand participent à cette apparente accalmie. N’ayant recyclé leurs excédents d’épargne ni vers le Sud, ni sur leur territoire, pour renforcer davantage encore la rente des politiques Schröder, cet attentisme participe pour l’heure au statu quo. Mais c’est un statu quo fragile qui risque de voler en éclat à la première secousse d’ampleur et qui fait le lit de la croissance molle européenne.


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