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Les récentes déclarations de la ministre de l’éducation évoquant le non-remplacement des heures dans le secteur public ont relancé une polémique que l’on croyait assoupie. L’idée que l’école publique serait le parent pauvre du système scolaire, que la France abriterait hypocritement un système à deux vitesses a resurgi au premier plan. Que sait-on du manque de moyens de l’école publique et de l’écart entre public et privé ?


L’école privée n’est pas riche


Pour rappel, près de 17% des élèves – premier et second degré confondus – sont scolarisés dans un établissement privé, pour l’essentiel sous contrats d’association avec l’État. Si l’on prend le problème sous l’angle des moyens, alors c’est une idée fausse. Le secteur privé dispose d’une structure de financement qui diffère sensiblement, avec plus de ressources venant des droits d’inscriptions, mais moins de ressources venant de l’État et notamment des collectivités territoriales. Cela n’en fait pas une école mieux lotie financièrement. Les dépenses par étudiant sont moindres dans l’école privée. Même si l’école privée vise un public plus riche, cela n’en fait pas une école riche pour autant. Pour deux raisons essentielles :


• Premièrement, les écoles privées disposent de classes plus chargées encore que celles du public et d’un nombre d’élèves par enseignant structurellement plus élevé, donc d’un encadrement plus fragile.
• Deuxièmement, les enseignants du privé sont sensiblement moins bien rémunérés que les enseignants du public (-12% dans le premier degré et -14% dans le second degré en 2022). Pour des raisons de structure de qualification : Les non-titulaires sont plus nombreux dans le secteur privé sous contrat (20%) que dans le secteur public (9%). A contrario, l’école publique concentre bien plus d’enseignants agrégés. Mais même à qualification égale, les salaires nets sont structurellement plus faibles, dans le privé. Et pour se centrer sur la question plus épineuse qui a enflammé le débat sur les heures non remplacées du public, la réserve d’enseignants remplaçants est presque deux fois plus étoffée dans l’école publique.


Écart de mixité sociale entre public et privé


Avec un taux de réussite au brevet et au bac supérieur pour les écoles privées en comparaison des collèges et lycées publics, tout laisse entendre que l’enseignement privé fait mieux avec moins de moyens. Ce qui contient en creux un procès en inefficacité de l’école publique.


Faux procès cependant, car les études sur ce point montrent clairement que si le privé a de meilleurs résultats, c’est parce que son recrutement est de plus en plus uniforme et concerne majoritairement des familles aisées : la mixité sociale dans les établissements privés sous contrat est en fort recul depuis une vingtaine d’années. Le poids des élèves de familles très favorisées, et favorisés n’a cessé d’augmenter depuis 2000. Cette catégorie est devenue majoritaire en 2021, alors qu’elle représente 32,3% des élèves dans le public. A contrario, le secteur public concentre les populations socialement plus vulnérables. La capacité du privé à « rattraper » les élèves en difficulté n’est pas meilleure.


Comparaison internationale du système éducatif français


Il faut s’en retourner vers l’international, et comparer le système français aux autres, pour saisir que la fausse rivalité française entre public/privé, recouvre des problèmes de fond communs aux deux systèmes. L’un comme l’autre souffre de la pauvreté des moyens qui lui sont dédiés. Le diagnostic est maintenant largement étayé au plan international :


• Premièrement la France souffre d’un sous-effectif d’enseignants chronique, privé comme public qui transparaît dans son très mauvais rang en termes de taux d’encadrement au sein des pays développés, particulièrement marqué pour l’enseignement primaire mais sensible aussi au niveau secondaire. Un lourd handicap à l’heure où les enseignants doivent gérer une hétérogénéité sociale et culturelle de plus en plus problématique.
• Deuxièmement, les enseignants français apparaissent à la traîne de la plupart des pays développés dès leur début de carrière. Les écarts sont spectaculaires, avec l’Allemagne, mais aussi avec l’Espagne pour prendre deux voisins comparables et se creusent encore en milieu de carrière.


Bref, privé et public, sont deux systèmes pauvres. L’un s’épargne la difficile gestion de la mixité sociale grâce au filtrage des droits d’inscription. L’autre se le prend à plein. Mais de part et d’autre, la reconnaissance sociale du métier d’enseignant et le renforcement de l’encadrement, pour faire progresser les élèves et conjurer la reproduction sociale reste à construire.


Publié le lundi 22 janvier 2024 . 4 min. 50

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