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L'Etat est-il démesuré et inefficace : la vérité des chiffres

Publié le dimanche 11 septembre 2016 . 4 min. 52

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi


Petit exercice comptable, pour apaiser les esprits sur le surdimensionnement de l’Etat français. Oui la France est bien en tête du poids des dépenses publiques dans le PIB. La donnée est bien connue. Mais elle est surexploitée, comme le symptôme irréfutable de l’inefficacité de l’Etat, de son ankylosement. Et la campagne électorale sera entre autre un concours de beauté à celui qui aura le courage de trancher dans le vif de cette dérive qui grève la compétitivité des agents privés.


Alors revenons sur les chiffres. Essayons de comparer ce qui est comparable, et de raisonner à périmètre identique. Pour cela, il faut regarder ce que dépense réellement la collectivité sur les grandes fonctions d’intérêt général assumées majoritairement par l’Etat, mais non exclusivement par l’Etat. Car on le sait, la gestion des grandes fonctions d’intérêt général ne passent pas nécessairement par l’Etat. Une partie est prise en charge par des acteurs privés, qui n’en procèdent pas moins à un prélèvement sur le revenu des agents privés. C’est le cas notamment des retraites, de la santé et de l’éducation dont les modes de gestion diffèrent selon les économies. Le fait qu’une partie des retraites soit prise en charge par des régimes privés volontaires d’assurance, que le système hospitalier ou que l’éducation soit privatisés et que leur financement passe aussi par des circuits privés, sort partiellement ces grands services du giron de la comptabilité publique, mais ne les rend pas moins coûteux pour le citoyen. Voilà pourquoi, il faut raisonner à périmètre identique. Ce que je vais faire, sommairement certes, sur 6 grandes économies : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.


Pour cela je vais scinder les dépenses publiques en plusieurs grands blocs.

1/ Les dépenses liées au fonctionnement des services généraux de l’Etat. Autrement dit le coût de la bureaucratie. Ce n’est pas là que la France creuse l’écart.

2/ Ensuite, tout ce qui a trait aux fonctions régaliennes de sécurité extérieure et intérieure ; Là encore, en dépit des astreintes liées à la puissance militaire, ce n’est pas là que se crée le gros de l’écart, notamment avec les pays anglo-saxons. Bien au contraire.

3/ Les dépenses d’intervention économique (au sens étroit d’abord), puis au sens large, en y intégrant toute la politique du logement, de la culture, de l’environnement. Là effectivement apparaît un écart significatif, lié notamment à la politique du logement et de la culture. Cet écart peut être néanmoins atténué, si je tiens compte du fait que cette masse intègre des crédits d’impôts, comptés en dépenses supplémentaires, alors que de fait il s’agit de fait de baisses d’impôt.


Au total, à ce stade, si je somme ce premier ensemble, la France bien parti des pays dispendieux, avec l’Italie, la Suède. Notamment du fait de ses spécificités en matière de soutien au logement et de politique culturelle. Mais je ne détiens là qu’un tout petit bout de l’histoire.


C’est lorsque je m’intéresse aux dépenses de protection sociale, et d’investissement social (santé, éducation) que le fossé se creuse vraiment. Là apparaît un écart de plus de 15 points avec les Etats-Unis, de 9 points avec le Royaume-Uni, de 8 points avec l’Allemagne, de 6 points avec l’Italie et de près de 4 points avec la Suède. C’est considérable.


Mais c’est précisément sur cette part des dépenses publiques qu’interfèrent le plus les options de mode de gestion et de circuit de financement. Pour s’en faire une idée, je vais réintégrer ici ce que l’on sait des dépenses privées d’assurance retraite. Ce que l’on sait du poids réel des dépenses de santé assurés par les agents privés ; Ce que l’on sait enfin des dépenses privées d’éducation. Le redressement n’est certes pas exhaustif. Mais il s’agit là des trois postes les plus significatifs. La prise en compte des régimes privés de retraite conduit à un redressement voisin de 4 5 point de PIB des dépenses des pays anglo-saxons.  La prise en compte des circuits privés de financement de la santé induit un redressement spectaculaire des dépenses américaines, de 8 à 9 points de PIB. Mais le redressement est significatif aussi en Suède. Concernant les dépenses d’éducation, c’est à nouveau et sans surprise dans les pays anglo-saxons que l’on observe les plus gros redressements.


Au total, lorsque l’on réincorpore tous ces éléments dans un indicateur de dépenses d’utilité générale élargi, la France demeure bien en tête du classement. Mais l’anomalie française n’a pas l’ampleur qu’on lui prête souvent. Reste en revanche l’exception allemande, qui constitue bien un pays à part en termes de prodigalité.

 

 


Olivier Passet, L'Etat est-il démesuré et inefficace : la vérité des chiffres, une vidéo Xerfi Canal TV


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