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L'Europe face à la Grèce : l'audace ou le désastre ?

Publié le lundi 6 juillet 2015 . 4 min. 46

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

En prenant le risque de provoquer un cataclysme financier dans leur pays et une crise majeure dans la zone euro, les électeurs grecs ont déclenché un mécanisme qui remet profondément en cause les fondements même de l’Union économique et monétaire. De fait, en votant massivement non, les citoyens grecs ont provoqué une onde de choc émotionnelle, qui se répand dans toute l’Europe et risque d’en accentuer les fractures, mais aussi l’opportunité de la régénérer sur de nouvelles bases. Ce choc sert de révélateur de toutes les ambiguïtés, contradictions et antagonismes de la construction de la zone euro et de l’échec des politiques d’ajustement menées depuis 2008. L’Europe se trouve ainsi à un carrefour :

 

Soit le vote grec est pris pour ce qu’il est, sans être travesti comme un acte de défiance à un ordo-libéralisme austère, taille unique, devenu le corolaire de l’euro, qui n’est en rien singulier à la Grèce. Soit il est sanctionné comme un acte d’insubordination à un dogme immanent est intouchable.  Et l’Europe ne cessera d’aggraver le fossé qui la sépare de ses concitoyens et d’alimenter les extrêmes.

 

Soit l’Europe fait de la Grèce un exemple, soit, elle recherche un vrai plan Marshall pour régler les problèmes de décrochage régional à long terme. Jamais n’a été servi aux citoyens européens avec autant de constance le discours du « no alternative ». Les citoyens européens se rallient finalement à l’austérité parce qu’on leur martèle chaque jour que sinon le décrochage menace, même les allemands à qui l’on promet des lendemains qui déchantent. Mais, c’est précisément cette pédagogie de la peur, pour ne pas dire de la terreur dans le cas grec, qui a atteint ses limites dimanche et qui pourrait faire tâche d’huile. Car cette peur ne pourra pas éternellement constituer le ciment d’une Europe sans projet.

 

Soit l’Europe continue à faire des taux d’intérêt l’alpha et l’oméga de sa politique économique, soit elle se dote d’un véritable gouvernement économique, capable d’agir dans l’intérêt de la collectivité. Les institutions donnent aujourd’hui  le sentiment de n’avoir d’autre boussole que les taux d’intérêt pour gérer la question grecque et plus largement les enjeux de sortie de crise ; Le futur de la Grèce semble ainsi suspendu à la façon dont les marchés seraient prêts à encaisser un Grexit. Et leur relative résilience face aux derniers soubresauts accroît la tentation d’un traitement radical de la question grecque, par expulsion. Soit, l’Europe prend la mesure du coût collectif  de ses atermoiements autour du cas grec, soit elle continue à reculer pour mieux sauter demain, exposant le contribuable à un coût beaucoup plus élevé. Là où la plupart des économistes s’accordent sur le fait que l’inertie bruxelloise ne fait qu’augmenter à terme la facture pour l’ensemble des partis prenantes, les institutions s’acharnent dans leur projet visant à dégager 3,5 point d’excédent primaire à horizon 2018, condition pour que les grecs restituent intégralement les aides remboursables qui leur ont été consenties. Peu importe le prix à payer soit un décrochage supplémentaire de 10% du PIB. La sécurisation des bilans bancaires prime sur toutes les autres considérations. Soit l’Europe reconnait son déficit de légitimité démocratique.

 

Soit elle continue à l’ignorer. Car à travers ce scrutin, les grecs avaient aussi, rendez-vous avec eux-mêmes. Le vote grec, consomme aussi le divorce entre une grande partie du corps social, notamment les jeunes, et les élites éclairées - une majorité d’universitaires, de représentants du monde des affaires, d’hommes de média ont pris fait et cause pour le oui de façon outrancière. Là encore, rien de très spécifique à la Grèce, si ce n’est que la collusion de ces mêmes élites avec le système oligarchique qui a ruiné le pays et l’administration Bruxelloise, dessert in fine la cause européenne.

 

Soit le projet européen reste celui des petits pas, continuant à privilégier le cadre intergouvernemental, à composer avec 19 égoïsmes nationaux, pour se réformer. Et elle restera cet espace qui s’empêtre, aggrave les petits problèmes, et fait du surplace sur des dossiers décisifs. Soit, elle ne contourne pas le fait qu’elle traverse une crise majeure de sa gouvernance. J’arrête ici mon énumération… car l’exemple de 2005 rend plutôt circonspect sur les sursauts que l’on peut attendre des coûts de tonnerre référendaires.

 

Olivier Passet, L'Europe face à la Grèce : l'audace ou le désastre ?,  une vidéo Xerfi Canal TV


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