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L'absence assourdissante des jeunes du débat social

Publié le mardi 26 mars 2019 . 3 min. 55

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Cela a été dit, redit. Le mouvement des gilets jaunes est protéiforme. Il agrège les insatisfactions, les colères d’une époque. Il n’a pas de tête et peu de représentation fédératrice. Cela n’interdit pas de développer des analyses transversales autour de l’identité du mouvement : la défiance à l’égard des élites, la marginalisation d’une France périphérique vis-à-vis du processus de décision démocratique, et la question bien concrète des fins de mois, qui renvoie à toutes les formes de précarisation et de fragmentation du travail et leurs effets collatéraux sur la retraite.


Coupure avec la jeunesse


Une autre façon d’identifier le mouvement, c’est de s’interroger sur ce qu’il n’est pas. Il n’est pas un mouvement anti-patronal, on l’a déjà dit. C’est l’État et l’exception parisienne qui sont interpellés au premier chef. La question du chômage, de l’insertion, est peu présente également. Comme si l’exclusion par le travail devenait une fatalité. Et autre caractéristique, il n’a pas embarqué les jeunes dans son sillage. Comme si le mouvement avait vocation à demeurer un règlement de compte rétroactif sur les mécomptes de la mondialisation, plutôt que de porter les aspirations d’un véritable projet de société tourné vers le futur.


C’est aussi ce qui marque les limites du mouvement aujourd’hui, contrairement à d’autres, il n’a pas su catalyser la jeunesse, de l’école à l’université, déclenchant la peur du politique face à un grand embrasement de type 68. Et le resserrement du mouvement aujourd’hui sur sa composante la plus activiste, peut donner le sentiment d’une fin proche ponctuée de derniers barouds.


Fracture générationnelle


A cela près que cette coupure avec la jeunesse surligne une autre faille de la société française. La fracture générationnelle, qui renvoie les plus jeunes à leur position d’outsiders, dont la voix inaudible est submergée par celle des plus matures. Les plus matures qui envahissent le débat public avec leurs problèmes légitimes de retraite, de paie, d’éloignement des administrations, de déserts médicaux, leur complainte fiscale… Leur abord inquiet des migrations, du multiculturalisme et leurs frustrations d’anciens enfants d’une société de consommation qui n’a pas tenu ses promesses.


Tout ce bruit et cette fureur a englouti ce qui est au cœur des préoccupations des plus jeunes. La question de la planète que leurs ainés leur lèguent en héritage. Les questions d’insertion, de chômage. Entre ceux qui placent au premier plan les questions du lien social, et du lien à l’environnement et ceux qui se crispent sur le partage des fruits d’une croissance fatiguée, la jonction est impossible. D’abord parce qu’aucun cadre de pensée ne parvient aujourd’hui à conjuguer ces deux dimensions. Ensuite parce que la seconde problématique est portée par le plus grand nombre et que la dynamique démographique joue à leur avantage, submergeant la première.


La grande agrégation tant crainte avec les jeunes ne s’est donc pas produite. La colère pour l’heure est chez les plus matures et les calculs d’apothicaires politiques leur sont tout entier dédiés. Mais dans ce monde business as ususal, il se pourrait bien qu’à trop durer, l’accaparement du débat finisse par faire changer la colère de camp. Et que la conflagration jeune soit la réponse et la suite à la surdité jaune.


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