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La France à la remorque

Publié le jeudi 2 mai 2013 . 4 min. 35

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

François Hollande revendique le choix de la ténacité, de la constance, face aux pressions pour changer de cap. La posture du barreur ferme, par temps houleux est somme toute assez banale. Elle peut même se révéler payante à terme. Le plongeon d'une popularité en début de mandat, on le sait, n'est pas forcément fatal. Et face à une opposition centrée sur ses luttes intestines, l'impopularité comporte des risques somme toute assez mineurs. La posture présidentielle est celle d'un politique qui parie sur le cycle politique… et qui sait que ce dernier est fortement corrélé à celui des affaires. Autrement dit François Hollande laisse le temps au temps. Il attend une reprise. Une reprise venue d'ailleurs. Il parie sur le fait que la France pourra se placer à la remorque de l'Europe et du monde 1/ La reprise américaine est solide ; 2/ Les pays du Sud ne peuvent que se stabiliser après leur descente aux enfers ; 3/ L'Allemagne, la Chine, deux grands mercantilistes du monde vont devoir inévitablement mettre en marche des relais interne de croissance ; 4/ Il ne commettra pas l'erreur de tous ses prédécesseurs de bâtir une pseudo croissance sur une relance de la consommation qui bénéficie à près 100 % à l'automobile ou à l'électronique étrangère. Aussi séduisante soit-elle, la démonstration, pèche sur plusieurs points. Le temps est au contraire compté, et même extrêmement compté :  La stratégie présidentielle minimise d'abord la portée structurelle d'une crise, dont la sortie exige des arbitrages historiques. La France parie encore et toujours sur le caractère protecteur de son amortisseur fiscal et social. Une ligne Maginot au pouvoir protecteur dérisoire face à l'âpreté de la compétition économique.

L'attentisme, peut être fatal alors que d'autres pays sont engagés dans de grandes manœuvres bien plus volontaristes des grandes manœuvres qui invalident le raisonnement présidentiel : François Hollande attend une vague que d'autres pays sont en train d'aller chercher à force de concurrence sociale, fiscale et monétaire. En Europe, cette concurrence est engagée férocement par le chancelier de l'échiquier britannique Georges Osborne. Par les pays du Nord aussi qui abaissent actuellement la fiscalité de leurs entreprises. Par le Sud, enfin, dont les coûts s'effondrent. Hors Europe, la guerre des changes a repris de plus bel. La France pendant ce temps vit une « drôle de crise ». La guerre économique est déclarée. Elle n'en prend pas la mesure et allume des contrefeux dérisoires. Elle débloque son épargne salariale.

Pour l'heure, rien ne prouve que l'économie mondiale soit extraite d'une crise par paliers. La fuite en avant dans la liquidité des Etats-Unis ou du Japon ne règle rien aux problèmes de surcapacité mondiale. Chacun pour l'heure tente d'exporter ses problèmes. Paradoxalement, les taux zéro font perdurer les tendances déflationnistes. Les surcapacités demeurent. La guerre des changes est exacerbée. Les industriels compriment de plus bel leurs marges.

Rien n'accrédite pour l'instant une reprise à horizon rapproché. Ni en 2013, ni en 2014. Le leadership rigoriste allemand sur l'Europe est sur le point de faire capoter la reprise mondiale. L'Allemagne va inévitablement en faire les frais. Mais elle n'infléchira pas pour autant sa stratégie. Elle ne sera ni une locomotive européenne… ni le consommateur en dernier ressort de puissances en surcapacités structurelles : de la Chine, du Japon ... ou des États-Unis. En conclusion, plus elle attend, moins la France est en mesure de contrebalancer le leadership allemand. Cet immobilisme hypothèque les chances d'une autre Europe. En faisant le dos rond, la France ne fait que différer les enjeux essentiels que sont ceux de la transformation de son État, conçu pour relever les défis économiques du siècle passé. Que sont ceux d'une reprise de l'investissement. La France ne saisira pas les opportunités de la croissance mondiale en jouant l'inertie.

Olivier Passet, La France à la remorque, une vidéo Xerfi Canal

 



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