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Les économies avancées et notamment la France pourront-elles se dispenser d’une cure d’austérité budgétaire de la permissivité des dernières années ? C’est peu probable.


La situation budgétaire et son mouvement en V


Mêmes causes, mêmes effets, partout les déficits publics ont connu une embardée sans précédent avec la crise sanitaire. Partout, les pays ont dû relancer en 2022 des dispositifs de soutien aux ménages et aux entreprises, en distribuant des chèques, des subventions ou en activant des amortisseurs fiscaux. Et, partout, malgré tout, les comptes publics reviennent à grande vitesse dans les clous, sans que soit nécessaire d’opérer une purge.


Les chiffres de ce mouvement en V sont spectaculaires ; y compris pour la France pourtant surveillée de près par les agences de notation. Partant de -3,1% en 2019, le déficit a plongé a -9% en 2020 pour revenir à -4,7 % en 2022, récupérant 70% du terrain perdu avec la crise, alors même que le gouvernement prolongeait son soutien à l’économie. Elle est loin d’être un cas isolé ou un modèle à la matière. Ce V, on l’observe partout, comme en témoigne la situation budgétaire moyenne de la zone euro, ou celle plus spectaculaire encore des États-Unis.


Le bilan sombre du déficit sous-jacent de la France et de la zone euro


Il faut pourtant se méfier de ce sentiment de facilité. L’amélioration a surfé sur plusieurs facteurs exceptionnels, non reproductibles donc. Un rebond du dénominateur, autrement dit du PIB, d’autant plus marqué que l’inflation a amplifié le mouvement en valeur. Un rebond qui écrase mécaniquement les ratios. Un très fort rebond des recettes fiscales, dopées elles aussi par l’inflation de la base fiscale. Une hausse encore très contenue des charges financières, qui ne se diffuse que lentement au rythme du roulement de la dette. Une certaine inertie des dépenses qui elles ne sont pas toutes indexées mécaniquement sur l’inflation (salaires, transferts, etc.). Bref, les gouvernements ont mangé leur pain blanc et c’est sans doute maintenant qu’ils arrivent dans le dur.


De ce point de vue, c’est le déficit sous-jacent qui compte, c’est-à-dire le déficit corrigé des effets transitoires de la conjoncture et des dépenses ou recettes ponctuelles qui s’effacent d’elles-mêmes sans qu’il soit nécessaire de légiférer. Sa mesure est toujours discutable. Elle repose sur des hypothèses d’experts qui sont faillibles. Mais cet indicateur nous donne une première idée du chemin qu’il reste à parcourir pour vraiment sécuriser la trajectoire de nos finances publiques.


• Concernant la France, le bilan devient plus sombre alors. La France partait d’un déficit structurel voisin de 3% en 2019. Ce dernier se situerait aujourd’hui à -4,3%. Autrement dit, il lui manque 2 à 3 points de PIB de coupes budgétaires pour revenir à 1-2% de déficit structurel, que l’Europe considère comme le point d’ancrage minimal pour sécuriser notre situation.
• Mais chose plus inquiétante, la zone euro dans son ensemble s’est éloignée de la cible. La plupart des pays se sont éloignés de la zone de confort qui prévalait dans les années 2010 jusqu’en 2019, soit -1% du PIB, et s’ils souhaitent y retourner cela signifie 2 points de PIB d’effort pour l’ensemble de la zone. Ce qui la menace d’une austérité synchrone, la pire puisque cela amplifie son impact négatif sur le PIB, compliquant les efforts de chaque pays.
• Et finalement, contrairement aux apparences, ce sont les États-Unis les mieux lotis. La politique fiscale de Joe Biden a ramené le déficit structurel américain sous son seuil de 2019.


L’équation impossible des États


Or, c’est dans un contexte de désinflation graduelle que doit s’opérer l’assainissement budgétaire. Un élément facilitateur qui disparaît donc. C’est aussi avec des charges d’intérêts qui repartent à la hausse sous l’impact de la hausse des taux à 10 ans, qui se diffuse graduellement à l’ensemble de la dette. Et c’est surtout avec un cahier des charges qui ne cesse d’épaissir concernant les missions de l’État :


1. un renforcement de la politique de défense, dans tous les pays européens ;
2. un agenda climatique coûteux qui doit encore monter en intensité sur trois fronts (isolation, soutien aux équipements sobres ; mue et montée en puissance du mix électrique bas carbone) ;
3. enfin, une politique de soutien au pouvoir d’achat qui demeure impérative, d’autant que les salaires ne suivent que partiellement et avec retard l’inflation.


C’est l’équation impossible des États, pas seulement de la France, voilée un temps par l’inflation. Avec à la clé une zone de risque et de douleur qui pourrait bien ressembler à celle qu’a traversée la zone euro de 2010 à 2015.


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