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La France ne doit pas rater l'hyperindustrialisation des services

Publié le lundi 30 avril 2018 . 5 min. 06

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Attention à la seconde vague de désindustrialisation ! En disant cela, je ne suis pas en train de lancer l’alerte sur les bastions sur lesquels l’économie française s’est recentrée : l’aéronautique, le spatial, l’automobile, le luxe, la pharmacie, les boissons etc. L’alerte peut sembler incongrue, alors même que la part de l’industrie est déjà parmi les plus faibles des pays de l’OCDE et que la France a très largement opéré son redéploiement vers les services.


Or c’est précisément sur ce point que j’aimerais attirer l’attention, en croisant ce constat avec celui que fait Pierre Veltz concernant les nouvelles frontières de l’industrie. Ce qu’il dénomme l’hyper-industrie. Pour pointer le fait que le distingo industrie/service est de moins en moins opérant. Que non seulement, d’un côté, l’industrie incorpore de plus en plus de services et, de l’autre, les services s’industrialisent, répliquant les process de l’industrie : ils s’assemblent, s’externalisent, s’exportent, se diversifient etc. Que nous entrons dans l’ère des produits-systèmes, portés par des écosystèmes productifs de plus en plus vastes, articulant des acteurs de plus en plus diversifiés.


Nous pouvons sur cette base tirer un constat plutôt positif sur l’économie française. Si la France n’est plus une puissance industrielle, elle peut prétendre pour le moins être  une puissance hyper-industrielle. L’érosion de notre base productive que suggère la focalisation sur l’industrie au sens étroit est infirmé lorsque l’on prend l’acception plus large de l’industrie que nous propose Pierre Veltz : étendu aux secteurs des utilities, de l’information et de la communication, et à toute la sphère des services à l’industrie (l’ingénierie, la R&D, le conseil, la logistique etc.). L’emploi qu’elle mobilise et la VA qu’elle dégage sur ces écosystèmes de plus en plus intégrés, est croissant. 


Et dès à présent, la France exporte plus de services que de biens, dès lors que l’on présente le commerce extérieur sous l’angle de la valeur ajoutée incorporée dans les produits qu’elle exporte. Et ce repositionnement hyper-industriel français est encore plus manifeste lorsque l’on ajoute à nos exportations le chiffre d’affaires produit par nos filiales implantées à l’étranger.


Ce prisme permet de mettre en avant d’autres positionnements stratégiques pour penser la compétitivité française : le commerce de détail, l’hébergement et la restauration, les activités scientifiques, l’ingénierie, le conseil, la programmation informatique, la communication, l’assurance. Autant de points forts de l’économie française qui compensent pour partie nos pertes industrielles.  


C’est donc comme une nation spécialisée dans les services et exportatrice de service qu’il faut regarder la France et affiner le diagnostic de sa compétitivité. A l’heure de l’industrialisation des services, sous l’effet du numérique, la France est-elle en mesure de maintenir son rang ? C’est une question vitale, plus encore que celle obsessionnelle de la compétitivité de notre industrie.


Et c’est là qu’il faut s’inquiéter sans doute de la dégradation brutale du solde des services que pointe notre balance des paiements depuis 2014. Elle ne relève pas seulement du passage à vide de notre solde touristique à la suite des attentats, mais touche beaucoup d’autres secteurs : les services aux entreprises, le transport, l’assurance notamment. Si l’on ajoute à cela les positionnements que j’ai mentionnés plus haut, ces secteurs ont tous un point commun. Ils sont surexposés à la grande transformation numérique qui bouleverse les modèles d’affaires. Et notamment à la menace de captation hégémonique de la valeur par les GAFAM. C’est cette industrialisation là qu’il nous faut gagner, à l’heure de l’hyper-industrialisation des services. Au risque d’être submergé par une nouvelle vague de désindustrialisation. Or sur ce terrain, ni les lois travail, ni la rhétorique de l’agilité, ni les démonstrations de la French tech au Las Vegas consumer show ne sont à la mesure de la menace.

 

A l’heure où le digital rebâtit les grands écosystèmes de la mobilité, de la santé, du loisir, de la sécurité, de l’éducation etc. ce sont les armes lourdes de la politique industrielle auxquelles il faut sans doute songer. La France se retrouve au fond dans les mêmes problématiques de rattrapage que celles qui ont prévalu après-guerre. Qui nécessitent de l’argent public dédiés aux grands investissements, et des barrières tarifaires et non tarifaires pour protéger les industries naissantes.

 


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