Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi
Baisse des dépenses de 20 milliards en 2015, baisse des recettes de près de 16 milliards. Les conditions ne seront pas réunies a priori pour atteindre les 3 % de déficit l'an prochain. Il faudrait en effet que la réduction du déficit soit le fait d'un surcroît de croissance. C'est-à-dire de ce que l'on appelle la composante conjoncturelle du déficit. Pour être plus précis, il faudrait 2,5% de croissance l'an prochain pour que le déficit s'approche de la cible souhaitée.
Il y a bien sûr quelques économistes dogmatiques qui croient encore que la baisse des dépenses publiques induit de la croissance. Force est de constater que ces tenants de ce que l'on appelle « la consolidation budgétaire expansionniste », mouvement qui prospérait avant crise, ont été malmenés par l'histoire récente. Les trajectoires de la Grèce, de l'Espagne ou du Portugal a plus que démenti leurs promesses de cure d'amaigrissement de l'État indolore pour l'activité et l'emploi.
La Commission européenne n'y croit même plus. Car si elle croyait à véritablement à sa doctrine officielle, pourquoi s'inquiéterait-elle de la trajectoire financière de la France ? Elle devrait au contraire saluer la France pour le double choc positif qu'elle assène à son économie en baissant la fiscalité des entreprises et en renforçant l'efficacité de l'État. Le surcroît de potentiel de croissance d'une politique de l'offre aussi consciencieuse devrait au contraire la rassurer sur notre trajectoire de moyen terme.
Bref, il ne reste plus à Manuel Valls qu'à espérer que le miracle de la croissance viendra d'ailleurs, car au mieux, sa stratégie fiscale sera neutre sur la croissance française comme sur son déficit. Cela signifie quoi ? Que la croissance européenne graviterait sur un rythme de 3 % dès l'an prochain. Et donc, que la communauté des conjoncturistes se trompe aujourd'hui lourdement sur la vigueur de la reprise européenne. Car pour l'heure le consensus est proche de 1,6%.
Que peut-on dire à ce stade ? D'abord qu'une erreur collective de prévision de 1 à 2 points est monnaie courante. Mais Il faudrait quand même beaucoup de chance et un revirement inattendu des stratégies de la BCE comme de celle des gouvernements de la zone pour que Manuel Valls soit sauvé par la conjoncture.
Olivier Passet, La France peut-elle être sauvée par la reprise européenne ?, une vidéo Xerfi Canal
Publié le mardi 15 avril 2014 . 2 min. 46
Les dernières vidéos
Politique économique
#66e8e1
ÉCONOMIE
2024, annus horribilis pour l'économie française Alexandre Mirlicourtois
18/12/2024
04:39
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Surveillance fiscale et IA : Big Bercy is watching you Flavien Vottero
16/12/2024
03:01
Les dernières vidéos
d'Olivier Passet
#66e8e1
ÉCONOMIE
Le parti de la raison économique : antidote ou poison démocratique ? Olivier Passet
02/07/2024
06:14
LES + RÉCENTES
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Les 3 erreurs de management de Carlos Tavares Christine Kerdellant
20/01/2025
04:12
#ffb742
RESEARCH
Comment l’organisation pirate se normalise : tempérance et intégration Maxime Massey
18/01/2025
05:19
LES INCONTOURNABLES
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Ces professions qui vont être pulvérisées par l’IA en 2025 Flavien Vottero
09/01/2025
02:34
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Il faut libérer les femmes pour libérer les hommes Clotilde Coron
08/01/2025
02:54
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Les défis des managers en 2025 : un pilotage en hautes turbulences Philippe Gattet
07/01/2025
03:03
#a544a3
STRATÉGIE & MANAGEMENT
La dictature de la vitesse face à l'impératif du long terme Virginie Martin
07/01/2025
03:44