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La France, un modèle exemplaire de sortie de crise : vraiment ?

Publié le lundi 7 février 2022 . 5 min. 47

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Plongez et maintenez un bouchon sous l’eau, puis relâchez soudainement la pression. Il remontera puissamment à la surface, sans que l’on puisse lui attribuer des qualités extraordinaires. C’est ce que l’on pourrait appeler « l’effet bouchon » dans la récupération d’une économie. Partant de cette loi rudimentaire, faut-il voir dans la performance de croissance exceptionnelle de la France en 2021 (7% !), la plus forte depuis 1969 et en proue des performances européennes, un simple effet bouchon ou quelque chose de plus, à l’instar des lauriers que nous tresse Paul Krugman dans le New York Times ?


Le bouchon a été maintenu plus profond qu’ailleurs


Il existe deux juges de paix pour évaluer la performance de croissance française :


1. Le premier, c’est le niveau moyen d’activité sur toute la durée de la crise 2020-2021, comparé à l’année 2019. Cet indicateur mesure le sous-régime moyen de notre économie, en gardant en mémoire les hauts et les bas. De ce point de vue, la France a globalement tourné à moindre régime que les autres. Elle ne mérite en rien ces lauriers de modèle de gestion de crise.


2. Le second consiste à mesurer l’écart qui sépare le niveau du PIB de fin 2021 à son niveau d’avant crise, soit le dernier trimestre 2019. De ce point de vue, la performance hexagonale est moyenne, mais meilleure que celle des grandes économies.


Le V français, est-il pour autant celui de la victoire ? La croissance exceptionnelle de 2020 renvoie d’abord en symétrique à la violence du plongeon de 2020. Avec deux facteurs particulièrement pénalisants en 2020 :


1. L’arrêt de pans plus large de la production et des exportations que dans d’autres économies lors du premier confinement.
2. Un chiffrage plus rigoureux du ralentissement de l’activité publique, par convention comptable. Le bouchon a été maintenu plus profond qu’ailleurs et remonte donc mécaniquement plus fort.


Des différences en Europe


Cette symétrie n’est pourtant pas systématique en Europe. Les derniers de 2021 ne sont pas nécessairement les premiers de 2021. Trois groupes de pays se dégagent :


- Ceux qui sont proches de la diagonale, celle qui fait correspondre -2 en 2020 à +2 en 2021,
-12 à +12, etc. Parmi eux, la Belgique, la France et la Grèce.
- Sur la partie gauche, au-dessus la diagonale, ceux qui ont moins subi la crise que les autres et plus que compensé leurs pertes de 2020 en 2021 : beaucoup de PECO et de petites économies du Nord.

- Enfin, sous la diagonale à droite, les pays qui ne compensent pas en 2021 les pertes de 2020. Parmi eux, le Royaume-Uni et l’Italie, même si leur croissance est proche de celle hexagonale. Mais aussi l’Allemagne, qui peine à remonter la pente.


Surtout, en dépit de son sous régime d’activité prononcé, la France a mieux préservé ses facteurs de production que la plupart de ses concurrents : l’investissement productif (hors construction) a bien résisté. En moyenne, sur 2020-2021, la déperdition est de 2% par rapport à 2019, nettement en deçà de la moyenne européenne et notamment de l’Allemagne, de l’Italie ou de l’Espagne. Avec des niveaux qui surplombent même ceux de 2019 depuis 3 trimestres. De surcroît, l’économie a renforcé sa main-d’œuvre, avec un taux d’emploi au troisième trimestre qui dépasse nettement celui de la fin 2019. L’économie aborde donc la suite avec des capacités préservées, voire renforcées.


La France dispose d’un des meilleurs potentiels de redressement de ses finances publiques


Pur artifice de la politique publique diront certains. Tout cela est voué à retomber comme un soufflet. Sauf que contrairement à l’idée reçue, la France est en bas de l’échelle en termes d’impulsion publique sur 2020-2021, si l’on se fie aux estimations de l’OCDE qui éliminent l’impact mécanique sur le déficit public du repli conjoncturel de l’activité pour se concentrer sur les seules mesures discrétionnaires. La mesure est quelque peu perturbée par l’impact très temporaire du double CICE sur 2019, 20 milliards qui ont pu être reconvertis en mesure de soutien sans effet apparent sur le déficit. Il faut ainsi corriger ce trompe-l’œil. Mais cela ne change pas qualitativement le constat. Et délivre aussi un autre message : la France est un des pays qui dispose d’un des meilleurs potentiels de redressement de ses finances publiques via la normalisation de sa conjoncture.


Capacités préservées ou augmentées, cela veut-il dire pour autant que la croissance française est lancée durablement sur une orbite supérieure ? Où cela veut-il dire, une fois que toutes les entreprises seront sorties de l’ornière, qu’une correction s’opérera, la concurrence faisant le tri. Autrement dit, ce potentiel d’offre abondant est-il solvable et compétitif ou bien y a-t-il des faillites et de la consolidation dans l’air ? C’est en cela que notre solde extérieur inquiète. L’offre est là, mais est-elle en mesure de se tailler une part de marché supérieure et d’enclencher une dynamique endogène de croissance sans soutien public ? La preuve n’est pas faite à ce stade. 


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