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Les gauches en France vs Macron : le programme (presque) commun

Publié le mercredi 15 décembre 2021 . 4 min. 59

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Parler des gauches en 2021-2022 est un euphémisme. La gauche est plus plurielle que jamais, éparpillée façon puzzle. Et si cette pluralité ne fait pas l’abondance des voix, elle fait l’abondance des propositions. Même si beaucoup se complaisent à incriminer la panne des idées pour expliquer l’évaporation de la base électorale, on peut se demander si ce n’est pas plutôt l’inutile abondance qui noie le message. Car curieusement, ces gauches aux 50 nuances ont rarement été aussi compatibles et redondantes.


Le nucléaire, seul vrai point d’achoppement


Même ADN keynésien qui attend de la redistribution vers les bas salaires un effet positif sur la croissance et un autofinancement des mesures sociales. Convergence aussi, sur le renforcement des fonctions publiques. Même volonté de convertir l’urgence climatique en plan d’investissement vert. De réformer aussi la gouvernance d’entreprise, la gouvernance européenne et d’aborder les transformations contemporaines avec les outils de la planification. Même volonté de taxer davantage de capital. Quasi-ralliement à la restauration de l’ISF, à l’élargissement de sa base, quitte à le rebaptiser « climatique ». Même attachement à l’âge de la retraite à 62 ans ou moins. Même thématique de la relocalisation. La liste serait longue. Les dosages varient, mais les ingrédients sont les mêmes.


Jean Luc Mélenchon est le seul à ce stade à avoir diffusé sa plateforme. Qui sans chercher l’originalité, renvoie la gauche à ses fondamentaux d’origine. Un socialisme canal historique. Y compris la relance des emplois aidés, chers à Lionel Jospin.
Le seul vrai point d’achoppement de cette gauche plurielle, c’est le nucléaire. Jean-Luc Mélenchon était sur ce point le plus radical, prônant une sortie totale à horizon 2030 et le tout renouvelable. Surenchérissant même sur Yannick Jadot qui lui se laisse 20 à 25 ans. Anne Hidalgo, se contentant d’une échéance floue et non engageante : « le plus vite possible ». Ce camp du non au nucléaire, rencontre l’opposition farouche à toute fermeture de Fabien Roussel, par pragmatisme climatique et par défense de l’outil de travail, ou d’Arnaud Montebourg qui lui plaide le réinvestissement nucléaire. Mais même sur ce front de potentielle discorde, les lignes bougent. Jean-Luc Mélenchon rétropédale, se donnant maintenant jusqu’à 2045 pour opérer une sortie et proposant même un référendum sur ce point, ce qui commence à ressembler à un enterrement de première classe.


La gauche peine à incarner l’utopie positive et le mouvement


Bref, dans ce concours de beauté de la gauche authentique, cultivant ses fondamentaux de toujours, on cherche les vrais clivages, les tensions fécondes, celles qui produisaient les grands psychodrames et les fameuses synthèses obtenues au forceps. Cette gauche qui ne se différencie plus que sur les détails est à front renversé avec la droite. La pluralité des gauches recouvre une gauche, quand derrière la droite il y’a des droites. Du fait de cette rétractation conservatiste, la gauche peine à incarner l’utopie positive et le mouvement qui sont les conditions d’un élargissement de sa base électorale.


L’anticapitalisme vert qui fédère au fond la gauche contemporaine s’articule autour d’un pôle écologiste mou, qui plutôt que tracer une véritable perspective écologique exigeante, rigoureuse, singulière, axée sur l’urgence, préservant les équilibres sociaux, arbitrant entre les urgences, se disperse sur mille thématiques. Le bio, la souffrance animale, les paysages, le marquage des produits, etc., ne sont certes pas des idées mineures. Mais ce faisant, les écologistes donnent l’impression d’être les architectes d’intérieur d’une maison prête à s’écrouler, décrédibilisant du même coup l’idée d’urgence. Quant au versant anticapitaliste, incarné par LFI, trop constant dans son discours et ses méthodes, il oublie de convaincre sur l’élément de nouveauté qui ferait que cette fois-ci, la gauche serait en mesure de prendre le dessus sur la puissance des marchés, des fonds d’investissement, des grandes entreprises et des organisations supranationales.


In fine, la gauche de 2021, à force de réassurer ses fondamentaux, a oublié l’innovation politique. Elle croît périr d’excès de pluralité, alors qu’elle n’est ni plurielle ni singulière.


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