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Les marchés ont pris les Etats et les banques centrales en otage

Publié le mercredi 23 février 2022 . 4 min. 30

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La brusque montée de l’endettement des États, partout dans les économies avancées délivre un message trompeur. Celui d’une capitulation des marchés et des banques centrales et d’un retour en force de l’interventionnisme étatique. Les acteurs de marché, sous tutelle intransigeante des banquiers centraux, sanctionnant sévèrement jusqu’en 2010 les dérives financières des États dispendieux, dégradant les fautifs auraient-ils lâché prise ? Dans ce grand bras de fer État / marché, les premiers semblent avoir gagné la partie, transformant ces derniers en open bar d’argent gratuit.


Il s’agit là d’un véritable contresens. Le vassal n’est pas celui qu’on croit. Et c’est toute la représentation que nous pouvions avoir d’un système financier ordonné et hiérarchisé, sous tutelle de banques centrales et d’autorités de marché gardiennes du temple de l’ordre monétaire qui est en train de basculer. Cette représentation place au sommet l’autorité monétaire, dont la mission ultime est le bon fonctionnement des marchés et des banques de second rang qu’elle a sous sa tutelle. Des banques seules autorisées à créer de la monnaie et dont dépendent les investisseurs institutionnels qui animent les marchés. Avec en bout de chaîne des agents publiques et privés non financiers  à qui l’on prête en fonction de la liquidité disponible et dont l’accès au crédit est discriminé, via des primes de risque différentiées, reflétant la qualité de l’emprunteur.


Selon cette vision la période de facilité monétaire que nous traversons est temporaire. Elle dure tant que le bon vouloir des banquiers centraux l’autorise. Et tant que les États tiennent bon le bras de fer du chantage à la faillite, selon lequel tout resserrement des conditions d’accès au crédit précipiterait toute l’économie dans une grande dépression, tant l’État est devenu un acteur névralgique. L’image est trompeuse. Car État et banques centrales, ont de fait tous deux perdus la main. Et les vrais maîtres de ce nouveau jeu, ceux qui détiennent le vrai  pouvoir de menace sont les fonds de gestion.


Dans ce jeu, que se passe-t-il ? Les États ne sont pas tant des États-investisseurs ou sociaux. Ils sont d’abord devenus les garants de la rentabilité privée. Déversant des compléments de salaire et des revenus de substitution, évitant les effets délétères sur la demande de la modération salariale et allégeant du même coup le coût du travail pour les entreprises. Allégeant les impôts sur le capital également. Avec pour conséquence une dérive des déficits et de l’endettement. De fait les États deviennent la principale instance d’assurance des risques de marchés, absorbant les effets des chocs sur la rentabilité des entreprises. Face à cette dérive, les banques centrales sont bel et bien piégées. Si elles resserrent les conditions d’accès au crédit, c’est soit l’édifice de la rentabilité privée soutenue à bout de bras par les États qui s’écroule, soit les États eux-mêmes qui basculent dans l’insolvabilité. Dans un cas comme dans l’autre C’est la qualité des bilans bancaires qui en fait les frais, qualité et stabilité dont la Banque Centrale est garante. Bref les banques centrales sont coincées dans les taux zéro. Et dès qu’elles tentent de reprendre la main, les marchés entre les mains des fonds de gestion sur réagissent.


Taux zéro, rentabilité économique élevée et stable…. Toutes les conditions d’un effet de levier maximal sont garanties. Une configuration dont les détenteurs et les gestionnaires d’actifs qui les servent sont les grands gagnants. Le levier crée de la valeur actionnariale et la valeur actionnariale ouvre les vannes de l’endettement, dans un jeu sans fin. Et plus le jeu est poussé loin, plus le retrait d’un des acteurs de la partition qui lui est dévolue coûte cher à la collectivité. États et banques centrales otages des marchés, nouveaux vassaux de l’effet de levier, c’est la réalité profonde de la configuration financière contemporaine.  Avec des dettes publiques vertigineuses qui expose plus que jamais les États à une répression des marchés, s’ils sortent de la fonction qui leur est assignée.


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