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Peut-on limiter l’inflation sans casse sur le marché du travail et les salaires ? Car, il ne faut pas se faire d’illusion, la politique monétaire a bien aujourd’hui cet objectif non dissimulé. Casser le crédit, et avec lui la consommation et l’investissement, c’est faire augmenter le chômage et réduire de la sorte le pouvoir de négociation des salariés pour éviter que la boucle prix-salaire n’installe durablement l’inflation sur une orbite élevée. Avec pour effet aussi de renforcer la pression concurrentielle sur les entreprises, de sorte que face à des débouchées qui se dérobent, la lutte pour les parts de marché les conduisent à relancer la guerre des prix et à sacrifier leurs marges. De sorte enfin que la remontée des charges financières replace au premier rang les stratégies de rationalisation, de réduction des coûts donc, notamment par une restauration de la productivité… Autrement dit, des réductions d’effectif. Et c’est bien de la sorte qu’a été maîtrisée l’inflation des années 80. D’abord par le chômage de masse, un affaiblissement des syndicats et un partage de la valeur ajoutée qui s’est fait en faveur du capital.


L’inflation a changé de nature et se propage


La potion peut sembler incongrue et à certains égards anachronique. Les Banques centrales traitent l’inflation comme s’il s’agissait d’une inflation par la demande, imputable à une surchauffe du crédit, une désaffection pour l’épargne ou une dérive salariale qui auraient propulsé la demande des ménages au-delà des capacités de l’économie. Or, ce n’est pas le cas. Les économies développées se situent sous leur potentiel, avec un PIB qui surplombe pour la plupart des économies de très peu leurs niveaux d’avant covid. La consommation n’a pas flambé, c’est même le contraire puisque les ménages ont sur-épargné dans toute la phase covid et post-covid. Les banques centrales traitent en quelque sorte les ménages-fourmis comme des cigales, alors que les liquidités qu’elles ont émises a jusqu’ici ont d’abord irrigué la finance plus que l’économie réelle. Elles brident de surcroît l’emploi et l’investissement alors que ce sont les pénuries énergétiques, agricoles et en semi-conducteurs qui ont allumé l’incendie. Elles freinent ainsi la constitution de nouvelles capacités qui auraient pu réduire nos dépendances et les tensions entre l’offre et la demande.


Pourtant, en dépit de ce constat, les banques centrales doivent maintenant acter le fait que l’inflation a changé de nature. C’était à l’origine une inflation importée, adossée à des pénuries de matières premières et de composants. Or, c’est un fait, en s’étirant dans le temps, le syndrome a maintenant pénétré tous les stades de la chaine de valeur. Le cas français qui est loin d’être un cas extrême est édifiant. Certes, l’inflation a bien eu deux foyers hyperactifs en partie importés : les prix de l’énergie et l’alimentaire. Deux foyers qui sont aujourd’hui fixés et devraient perdre en intensité. Mais lorsque l’on scrute maintenant plus précisément les coulisses de la formation des prix, avant que les produits atteignent le stade de la distribution, au niveau des prix de production notamment, l’onde de choc est bien palpable. L’inflation a gagné les prix de production industriels non énergétiques et se diffuse maintenant au prix des services. Y compris des services BtoB. Y compris les biens d’équipement. Les entreprises doivent maintenant absorber des hausses de coûts sur tout l’éventail de leurs dépenses.


Les banques centrales rivées sur la boucle prix-salaire


L’idée selon laquelle les entreprises, y compris celles de la sous-traitance, étaient soumises à des pressions concurrentielles telles qu’elles n’avaient d’autre choix que d’absorber le choc par une compression de leurs marges est infirmée. Des années de concentration par le jeu des fusions-acquisitions ont renforcé la structure oligopolistique des marchés. On le voit maintenant dans la capacité grandissante qu’ont les plus grandes structures à répercuter leurs hausses de coûts sur leurs prix de vente. Les banques centrales ne peuvent plus s’en remettre à cet élément auto-correcteur pour éradiquer l’inflation. L’inflation sous-jacente, celle qui exclut les prix les plus erratiques de l’alimentaire et de l’énergie, en porte maintenant la marque. L’inflation des pays avancés est déjà sur une nouvelle orbite, plus proche de 5% que de 2%. Même si l’inflation alimentaire ou énergétique régresse, elle ne sortira plus spontanément de ce sentier qui s’auto-entretient.


Et, quelles que soient les causes structurelles de l’inflation, les autorités monétaires jouent maintenant la montre. Elles ont l’œil rivé sur le mécanisme clé de la contagion inflationniste : la boucle prix-salaire. C’est en fin d’année que le mécanisme prendra sa pleine mesure. Casser la demande, créer un stress financier sur les entreprises endettées via la hausse des taux est le seul levier dont elles disposent pour que les stratégies de rationalisation, de restauration de la productivité reprennent le dessus et stérilisent les revendications salariales. Avec le risque que l’on connaît : un coût exorbitant pour les économies, si les marchés d’actifs, qui ont été les seuls marchés inflationnistes depuis plusieurs décennies, venaient à craquer.


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