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La France est partie plus tôt et plus fort que ses partenaires dans la lutte budgétaire contre l’inflation. L’État a dépensé de l’ordre de 25 milliards d’euros, en 2022 pour plafonner à 4% l’augmentation des tarifs de l’électricité, geler les prix du gaz et réduire les prix du carburant, via la ristourne à la pompe. Avec un effet bien tangible sur l’indice des prix, que l’Insee estimait déjà en septembre à plus de 3 points. Et une position de leadership en Europe, la France devenant le pays le moins inflationniste de la zone, au coude à coude avec l’Espagne. Cet avantage, qui lui permet d’entamer l’année 2023 sur une orbite inférieure à celle de la moyenne de la zone, et notamment de l’Allemagne, n’est pourtant pas aussi solide qu’il y paraît.


Le léger avantage de la France


Une moindre inflation signifie a priori de moindres pressions sur les salaires, une contagion moins virulente entre secteurs, c’est-à-dire des effets de seconds tours amortis par rapport aux pays qui partent de rythmes plus élevés. Et c’était bien tout le pari du gouvernement français lorsqu’il a joué la politique de l’indice. S’exposant à rebours à la critique de mener une politique insuffisamment ciblée sur les plus précaires, bénéficiant à tous donc, et notamment aux plus riches propriétaires ou multipropriétaires de gros véhicules ou disposant de davantage de surface de logement. La politique française de l’indice a ainsi pour contrepartie un alourdissement de la facture publique et une dilution de l’impact social des dépenses. Ce qui explique le choix alternatif de nombreux pays partenaires qui ont préféré compenser la ponction inflationniste sur la consommation par la distribution d’aides et de subventions ciblées sur les agents privés les plus vulnérables, à l’instar de l’Allemagne, mais surtout des Pays-Bas. La poussée inflationniste à deux chiffres de ces pays tient d’abord au fait qu’ils ont laissé filer la facture énergétique des ménages.


C’est à l’aune de la puissance des effets de second tour qu’il faut alors aujourd’hui évaluer la pertinence du choix gouvernemental. L’inflation sous-jacente, celle qui élimine l’impact direct sur les prix des embardées de l’énergie et de l’alimentaire fournit une première indication. Elle nous donne le noyau dur de l’inflation, ce qui se passerait sur le font des prix si l’énergie et l’alimentaire se stabilisaient. Incontestablement, la France s’est créé un avantage, mais léger, très écrasé par rapport à ce que suggère le chiffre courant de l’inflation. En gros, si les désordres du monde venaient à s’apaiser, son inflation reviendrait naturellement sur une orbite de 4,1%. C’est un peu mieux que la moyenne de la zone euro (5%), mieux que l’Allemagne (5,1%), mais dans l’épaisseur du trait avec l’Espagne, l’Italie, ou la Finlande. La France n’a pas créé a priori un écart décisif non résorbable avec ses principaux partenaires d’Europe occidentale.


Le futur mur de l’inflation


Et pour cause, la politique précoce de la France, qui aurait dû lui permettre d’engranger un net avantage en matière de salaires, n’a pas eu les effets escomptés et n’en prend pas le chemin. Les autres pays ont conservé le cap de la modération des salaires. Nulle part, hormis à l’est de l’Europe, l’inflation n’a rallumé la boucle prix/salaires. Partout, les États sont intervenus pour soutenir le pouvoir d’achat, atténuant les pressions sur les entreprises. Et en fin de compte, la progression des salaires dans les pays à forte inflation est restée peu ou prou comparable à celle observée en France, voire moindre.


De surcroît, le repli graduel des dispositifs, expose maintenant la France à un « mur ou muret de l’inflation », avec un rebond de la facture énergétique des ménages au tournant de 2022-2023 :


1. Le bouclier tarifaire, même prolongé, autorise des hausses du gaz et de l’électricité portées à 15%.
2. La ristourne sur les carburants, réduite à 10 centimes à la mi-novembre, fait évoluer temporairement les prix de l’essence à contre-courant des cours du pétrole contrairement à d’autres pays.
3. L’Allemagne a sorti l’artillerie lourde en 2013 et 2014 au plan budgétaire, pour désamorcer l’inflation à tous les niveaux, l’attaquant aussi à sa racine en subventionnant son industrie.


Bref, les courbes françaises et allemandes se croiseront en 2023. Le leadership français aura fait long feu, et avec lui, l’espoir de consolider notre position concurrentielle, en creusant durablement l’écart sur les coûts salariaux notamment.


Publié le lundi 19 décembre 2022 . 4 min. 51

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