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Macron - Le Pen : un jeu de dupes sur le social

Publié le lundi 11 avril 2022 . 6 min. 21

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Le clivage droite-gauche ne fait plus de sens pour beaucoup. Et pour cause, en première lecture, le second tour oppose une candidate de droite extrême que Zemmour taxait de gauchiste, à un Président sortant se revendiquant « et de droite et de gauche », plutôt plus de droite que de gauche selon les analystes, mais qui paradoxalement a mangé plus de voix à sa gauche qu’à sa droite. L’un comme l’autre affirmant une forte intention écologique. S’y retrouve qui pourra. La confusion, l’hybridation est à tous les étages. Pour les esprits perdus dans ce méli-mélo, nous proposons ici de départager la part libérale, pro-offre de chacun des programmes, et leur part plus partageuse en termes de revenu et de durée du travail, en évacuant la dimension sociétale et régalienne beaucoup plus simplement clivée.


Si l’on s’en tient à la surface des choses, l’habillage du programme de Marine Le Pen organisé autour de deux axes, 1/ augmenter le pouvoir d’achat, 2/ relancer l’économie et défendre notre modèle social » a un pouvoir de séduction à gauche plus fort que celui d’Emmanuel Macron décomposé en deux pactes 1/ entre les générations et 2/ productif, au sein duquel est repris en bonne place le slogan sarkozyste : « travailler plus ». A première vue, ce que l’on appelle la solidarité verticale, des riches vers les pauvres, semble davantage au cœur des préoccupations de l’extrême droite que du Président sortant qui privilégie la solidarité horizontale, entre actifs et inactifs, bien portants et malades etc. et la robustesse financière de son financement par plus de travail.


Les propositions pro-offre / pro-marché des candidats


Pour être plus précis, classons dans le catalogue des propositions celles qui appartiennent à un logiciel pro-offre, pro-efficacité, et celles qui appartiennent à un logiciel pro demande, pro-équité.


Côté pro-offre, pro-marché, la cible est le petit patron pour Marine Le Pen : baisse des impôts sur la production centrée sur les PME/TPE, suppression des impôts sur les transmissions d’entreprises, exonération de l’IS durant 5 ans pour les jeunes entrepreneurs ; et accessoirement la privatisation de l’audiovisuel public.


Pour Emmanuel Macron, la préférence va à l’offre au sens large avec la suppression de la CVAE pour toutes les entreprises, la poursuite de la modernisation du Code du travail dans la ligne des ordonnances de 2017, l’autonomisation des établissements scolaires et surtout travailler plus à tous les étages, du public au privé : plus longtemps avec la retraite à 65 ans, plus avec la monétisation des RTT, le RSA sous condition d’activité, le durcissement de l’assurance chômage en période de pénurie de main-d’œuvre, l’accessibilité accrue à la garde d’enfants pour libérer du travail, la facilitation du cumul emploi retraite, plus de gardes pour les médecins, plus d’actes de prescription pour les pharmaciens ou infirmiers et des rémunérations augmentées pour les enseignants en contrepartie de missions nouvelles, etc.


Les propositions pro-offre sur un mode interventionniste


Côté offre toujours, mais sur un mode interventionniste :


- pour Marine Le Pen, c’est d’abord un grand emprunt national pour la relance des investissements, notamment d’avenir. Une préférence nationale concernant les commandes publiques et une écologie industrialiste, pro nucléaire, pro-innovation et anti éoliennes.
- Pour Macron, un ciblage plus local également des commandes publiques, une poursuite du programme d’investissements d’avenir, une relocalisation de la production de médicaments, une réduction des déserts médicaux, une impulsion digitale (métavers européen, plan numérique pour l’État), une planification écologique, pronucléaire, pro hydrogène, pro-renouvelable. C’est sur ce terrain qu’il y a le plus de points d’intersection entre deux candidats qui incorporent la défiance à l’égard du marché concernant la prise en compte des intérêts stratégiques. 


Le volet social / pouvoir d’achat


Regardons maintenant les mesures à caractère social ou favorable au pouvoir d’achat à quantité de travail égal :
- D’un point de vue monétaire, le match est gagné par Marine Le Pen. Avec bien sûr, en tête de gondole, la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans (gros marqueur de différenciation avec Emmanuel Macron). Le minimum vieillesse porté à 1000 euros et l’artillerie lourde sur le pouvoir d’achat  (TVA à 5,5% sur l’énergie et sa suppression sur 100 produits, exonération de l’IR pour les moins de 30 ans, exonération de charges pour les hausses de 10% des salaires, jusqu’à 3 SMIC, défiscalisation des donations, revalorisation des soignants et enseignants, réduction des péages, suppression de la redevance audiovisuelle, chèques formation pour les apprentis et alternants, etc.).
- Pour le Président sortant, la moisson est moindre. La prime dite Macron portée à 6000 euros (sans charges ni impôts), un intéressement pour les salariés des entreprises qui versent des dividendes, une suppression des impôts sur les successions sous le seuil de 150 000 euros, une baisse de charges pour les indépendants et un minimum retraite à taux plein porté graduellement à 1100 euros.


Résumons les choses en se centrant sur les principaux facteurs de différenciation. Voici deux candidats engagés maintenant dans un concours de beauté adressé prioritairement à la gauche. Le premier, Emmanuel  Macron est piégé dans la promesse de travailler beaucoup plus pour gagner à peine plus, quand Marine Le Pen offre de gagner beaucoup plus au moindre effort. Pour cette dernière, l’appât trompe l’œil du rétablissement de l’ISF, peut créer l’illusion que c’est aux riches que l’on prend, mais voile mal le fait c’est sur le dos des immigrés et par la dette, que tout cela se boucle financièrement. Bref un jeu pipé pour les électeurs de gauche et de droite républicaine arbitres décisifs de cette élection.


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