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Macron au détour de la grande fragilisation française

Publié le vendredi 26 avril 2019 . 5 min. 05

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Macron aime les grandes réformes de par la taille, autrement dit les dispositifs programmatiques fleuves à multiples tiroirs. Le chantre de la simplicité n’a pas le sens de l’épure quand il s’agit de communiquer et de légiférer. L’homme du  « et », et de droite et de gauche, maintient son cap ET écoute la vindicte, réduit la dépense publique ET renforce le maillage territorial des services publics, propose de travailler plus et de ne pas toucher aux 35h, aux jours de congés ou à l’âge légal de la retraite, revendique la disruption du modèle hexagonal et demeure dans l’incrémental, plaide pour la simplification et pense complexe. Face à l’amoncellement des pierres, chacun doit s’interroger : est-il en train de bâtir une cathédrale ? Le palais du facteur cheval ? Un Labyrinthe ou un tas informe ? La seule façon d’y répondre, c’est d’extraire dans son propos la vision qui sous-tend tout cela. On peut certes discuter le point par point, le déplacement des curseurs, mais pour que cela fasse sens, il faut comprendre en quoi ces éléments participent à la consolidation de la grande fragilité française : la question du renforcement de notre socle productif sur lequel s’appuie l’édifice social.


Reconstruire un sentiment d’émancipation


Renforcer notre socle productif, cela veut dire quoi au XXIème siècle ? Ce n’est pas ressortir des cartons la vieille planification sectorielle. Ce n’est pas tout miser sur des champions de moins en moins ancrés sur le territoire. Ce n’est pas surenchérir sur des start-up, qui dans la plupart des métropoles où elles prolifèrent, fondent des communauté-bulles déconnectées du reste du corps social et du territoire. Ce n’est pas faire des cadeaux fiscaux aux plus riches au nom du ruissellement.


Non. C’est penser les grands usages contemporains, en matière de mobilité, d’alimentation, d’environnement, de logement, de santé, d’éducation, de dépendance. C’est bâtir les nouveaux réseaux d’infrastructures, notamment numériques, qui permettent à ces usages de se déployer, d’assembler les différentes fonctionnalités qui les enrichissent. Et c’est surtout déceler au sein de ces écosystèmes, les technologies clés, et surtout exportables, qui permettent à l’économie française d’en retirer un dividende, de capter de la valeur, celle qui sous-tend les questions de distribution.


Sur la base de cette cartographie, il s’agit de mettre en place les incitations, les protections, les programmes européens qui consolident ces positions névralgiques : dans le numérique, le stockage de l’énergie, la robotique, l’IA, etc. L’enthousiasme des trente glorieuses s’est bâti sur le sentiment d’émancipation que procurait la voiture, l’équipement domestique et la démocratisation de leur accès via la politique sociale, apaisant le vieil antagonisme entre le social et le productif. C’est précisément ce qu’il nous faut reconstruire aujourd’hui. Non pas en opposant la raison de l’offre, à la déraison de la demande et du social. Non pas en concédant quelques petits aménagements aux plus démunis lorsque la société est au bord de l’implosion.


Bâtir un pacte productif


Penser la production, ce n’est en rien faire preuve d’autisme par rapport au malaise social. C’est au contraire se pencher sur ce qui est au cœur du mal vivre contemporain. C’est penser le design des usages dont l’accès et le coût sont vécus comme une complication insurmontable pour une partie de la population et un obstacle à l’émancipation. Quand se loger, se mouvoir, s’éduquer, projeter un avenir viable pour ses enfants deviennent problématiques, l’unité du corps social est menacée et la réponse est d’abord productive. Cette formulation du problème n’est pas absente chez Emmanuel Macron, même si les médias s’attardent sur l’éclectisme des propositions et la question de leur conformité au cahier de doléances du grand débat.


Il y consacre trois phrases, passées quasiment inaperçues : « Face au numérique, au changement climatique, (…), on a besoin de bâtir un pacte productif permettant de viser en 2025 le plein emploi. C’est à notre portée, complètement, et pour cela il nous faut un plan clair : produire, se déplacer, se nourrir, se soigner avec des objectifs en matière d’investissements dans notre recherche publique et privée, des priorités technologiques claires au niveau français comme au niveau européen. Il annonce l’automne pour « finaliser ce nouveau pacte et bâtir cette nouvelle stratégie ».


Il n’en n’a pas fait le pivot de son intervention. En fera-t-il le pivot de la relance de son mandat. Toute la question est là.


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