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Après le grand débat, et les grandes lignes d’action dressées par Emmanuel Macron, la balle est dans le camp de l’exécutif. Il est certes prématuré de faire un bilan d’un processus, qui va s’étirer dans le temps, qui peut se perdre en chemin, être rattrapé par la conjoncture ou une actualité massive. A l’exemple du projet action publique 2022, lancé avec tambours et trompettes le 13 octobre 2017, qui devait être au cœur de la transformation macronnienne, et qui s’est progressivement transformé en serpent de mer, en processus opaque et illisible.


Distributeur de pouvoir d’achat


Que peut-on dire à ce stade. D’abord, que réussir ce défi paraît mission presque impossible dans les délais impartis. Le réussir, cela veut dire qu’il aboutisse à des décisions fortes, à effet rapide, que ces dernières soient solidement financées et qu’elles s’insèrent dans un agenda long, à infusion lente, cohérent et lisible par les différentes parties prenantes.


Les décisions à effet rapide on les connaît. Ce sont celles qui concernent le pouvoir d’achat des classes moyennes et des retraités. Lorsque l’on met bout-à-bout la seconde tranche de baisse de la taxe d’habitation, la baisse des cotisations salariés de fin 2018 qui joueront en année pleine en 2019, la défiscalisation des heures supplémentaires, l’annulation de la hausse de la taxe carbone, la revalorisation de la prime d’activité, l’annulation du zéro reste à charge en matière de santé, la baisse de CSG pour certains retraités ou encore la réindexation des petites retraites, les ménages devraient bénéficier de 17 milliards d’euros de transferts entre 2019 et 2020. C’est significatif et ce rééquilibrage aura un effet tangible sur la consommation. Mais l’homme du renouveau ne fait finalement ici que ce que ses prédécesseurs ont toujours su faire dans des contextes similaires : distribuer du pouvoir d’achat.


Plateforme électorale


Les choses se compliquent lorsque l’on cherche à saisir le schéma plus global du processus de réforme et sa cohérence d’ensemble. Le premier ministre a annoncé un premier agenda, jusqu’à l’automne, qui débouche sur des dispositifs dignes de la comitologie européenne, ponctué de concertations, de lancements de missions ou de présentations de projets de loi. Leur simple énoncé donne à lui seul le tournis et fait pressentir déjà l’engorgement : baisse de l'impôt sur le revenu, mobilisation nationale et territoriale pour l'emploi et les transitions, réforme de l’ENA, lutte contre les impayés des pensions alimentaires, réforme constitutionnelle, renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale, réforme des retraites, sans parler de l'assurance chômage, des mesures en faveur des aidants familiaux, du projet de loi bioéthique, de la loi de programmation sur la dépendance, du vaste dialogue avec les collectivités locales sur la décentralisation et la déconcentration…


Comment ne pas pressentir déjà que le temps va manquer au temps dans cette seconde partie de quinquennat. Macron a certes appelé de ses vœux un agenda 2025 pour éclairer les transitions. De cet agenda nous ne savons rien encore. Mais comment ne pas songer qu’il arrive bien tard. Comment ne pas anticiper que sa principale vocation sera de bâtir la plateforme électorale du président bientôt candidat. A l’agitation des idées du grand débat succède l’agitation des réformes, sans qu’ait été donné un temps à la maturation des idées.


L’entreprise, variable d’ajustement


Reste enfin la question du financement. Elle ne pourra pas être éludée longtemps. Le brouhaha de la réforme incessante et illisible que je viens d’évoquer sera à n’en point douter recouverte par les prises de bec sur la question du financement. La solution serait dans la suppression des niches fiscales aux entreprises. Et dans la baisse des coûts de fonctionnement de l’Etat. Or, si l’est un domaine où l’Etat ne sait pas faire, en encore moins rapidement, c’est dans le champ des coûts de fonctionnement. Cela veut dire baisser l’emploi public ou baisser les salaires, ou encore diminuer la sous-traitance. Partant ne niveaux qui ne sont en rien exorbitants. Y parvenir signifie un effort d’investissement de longue haleine et une redéfinition des contours de l’Etat qui n’ont pas été conduits préalablement. Et prétendre accroître dans le même temps le maillage territorial des guichets publics relève à dire vrai de l’injonction paradoxale. Les entreprises apparaissent donc comme la variable d’ajustement, loin des promesses de stabilité fiscale et de la priorité affichée de restauration de l’attractivité du territoire.


Bref, le grand débat débouche in fine sur un plan de relance classique, financé par les entreprises. Sur fond d’agitation réformatrice dont plus personne ne parvient à suivre le fil. Une grande continuité politique finalement avec la France d’avant, derrière le paravent du changement permanent.


Publié le vendredi 10 mai 2019 . 6 min. 44

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