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Les commentateurs se sont amusés récemment du nombre de fois où Gabriel Attal a placé une thématique changeante en première priorité de son action. C’est ce qui se produit lorsque la communication de l’instant prend le pas sur la politique, abusant du marketing de l’urgence. Cette dérive n’est pas nouvelle. Les politiques courent derrière l’actualité, faiseurs de slogans qui font pschitt, sans inverser la perception de l’opinion, sur une dégradation générale des grandes missions de l’État : santé, éducation, défense, police, justice, tous ces domaines névralgiques, sont perçus comme de plus en plus dysfonctionnels, sous-dimensionnés et dégradés. Pourquoi, alors même que la voilure des dépenses publiques n’a pas été réduite ? C’est un sujet qu’il nous faut aborder en levant deux leurres qui faussent l’analyse.


Biens supérieurs : une demande sans limite


Le premier est celui qui postule que la constance des moyens financiers dédiés à ces missions serait un point de référence satisfaisant. Cette idée est erronée. Tous ces services, s’ils appartenaient au domaine marchand, relèveraient de ce que l’on appelle des biens supérieurs, c’est-à-dire dont la demande augmente plus que proportionnellement au niveau de vie. L’aspiration à une meilleure éducation, santé, plus grande sécurité, ou à la judiciarisation des conflits s’intensifient avec le niveau de richesse. Et la complexification même de nos sociétés, la démultiplication des interactions, des mobilités et des risques fait que la constance des moyens n’est sans doute pas la bonne référence.


L’efficacité du numérique en question


Le second leurre serait de croire que le numérique offrirait une opportunité pour faire plus à coût constant. En vérité, ces technologies créent une inflation des cas à traiter, alourdissent les cahiers des charges, augmentent le niveau d’exigence. Les moyens scientifiques ou de reconnaissance démultiplient les possibilités ou les exigences de résolution en matière de sécurité et de justice ; idem en matière de santé où le parcours des patients s’alourdit de nouveaux examens et d’une sophistication croissante… Les espérances de vie malade s’étirent et avec elles, les besoins d’accompagnement et de traitement. Idem encore pour les MOOC qui génèrent de nouveaux besoins sans diminuer les attentes traditionnelles. Tous ces services s’alourdissent de coûts fixes en équipement sophistiqués, en compétences informatiques, en data science, etc. Sans diminuer les attentes en matière de densité humaine sur leur cœur de métier. Pour l’État, accompagner le progrès, c’est dépenser plus, sauf à sous-dimensionner les nouveaux besoins humains, ce qui conduit à une confusion des tâches et une pénibilité accrue des métiers.


Engagements et désengagements de l’État


C’est à l’aune de ces constats qu’il nous faut considérer l’engagement de l’État. Il y a d’abord les fonctions sur lesquelles l’État a intensifié son effort financier et humain sur moyenne période. D’abord la santé, mais aussi les prisons. Deux domaines qui demeurent pourtant dysfonctionnels parce qu’ils peinent à répondre à l’explosion des besoins. Parce que, pour prendre le seul cas de la santé, la mauvaise allocation des ressources, du point de vue géographique ou des métiers induit des dérèglements de toute la chaîne de soin. Le premier d’entre eux étant la baisse du nombre de généralistes par habitant, qui frise la désertification dans certains territoires, ce moindre filtrage de proximité conduisant à la saturation des urgences hospitalières.


Il y a ensuite, toutes ces fonctions où l’État maintient avec peine son effort, avec une série de stop and go. C’est le cas de la police / gendarmerie notamment. Où en dépit d’une sur-communication sur le renforcement des moyens humains et matériels, les effectifs par habitant demeurent inférieurs à leurs niveaux du début des années 2000. Et ce alors même que le nombre des infractions enregistrées a explosé dans de nombreux domaines. Idem pour la justice, structurellement débordée en dépit d’un léger renforcement des moyens financiers depuis le creux des années 2000. La mission demeure structurellement congestionnée. Et pour cause, la France est en bas de l’échelle Européenne en termes de ressources humaines par habitant, avec parfois un rapport de 1 à 2 ou 3 par rapport aux moyens mis en œuvre ailleurs. Et c’est toujours le même constat pour la défense, où après un décrochage trompeur lié à la fin de la conscription, la France fait du sur place, là où la course technologique, la conflictualité du monde exige une montée en puissance impérative. Et puis enfin l’éducation dont le poids s’érode à contre-courant des exigences d’une montée des savoirs.


Toutes ces fonctions stratégiques sont les coûts de la puissance, qui à force d’être soumises aux logiques comptables se transforment en instruments du déclin.


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