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Les épargnants menacés par la recherche désespérée de rendements

Publié le lundi 18 janvier 2016 . 4 min. 07

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Pourquoi le faible rendement des actifs financiers peut faire le lit de la prochaine catastrophe financière, dont les épargnants seraient la première victime ? Pour trois raisons :

 

- D’abord parce que la quête éperdue de hauts rendements par les fonds d’investissement, dans un monde où tous les supports classiques ne rapportent presque plus rien, peut inciter à des prises de risques inconsidérés. Le fait que la plupart des rendements soient à marée basse pousse les gestionnaires de portefeuille vers les obligations dites high yield, qui sont en fait des obligations d’entreprises privées à fort potentiel de croissance, mais aussi de casse. Mais surtout parce que cette situation les incite  à s’exposer sur les montages financiers qui exploitent au maximum l’effet de levier, qui jouent donc sur l’écart considérable qui existe aujourd’hui entre la rentabilité du capital productif et le coût de la dette, pour produire le maximum de valeur actionnariale ou de dividendes.

 

Pour dégager des rendements, les fonds ne peuvent plus se contenter de jouer les indices comme par le passé. Ils doivent prendre part à des montages adossés à de la dette. A travers des holdings ou réseau de holdings par exemple, parfois localisées dans des centres offshore, et qui exposent les investisseurs, et derrière eux les banques qui fournissent la liquidité, c’est tout un serpent de mer de risques imbriqués qui se développe. L’épargnant français se replie sur la liquidité, donc la sécurité, ou pousse l’audace à investir sur l’assurance vie, pour un rendement de 2,25%... Mais pas certain que sa prudence soit récompensée. Il serait la première victime collatérale si la crise prenait une dimension systémique.

 

- Il faut ensuite s’interroger sur la viabilité des fonds gestionnaires de capitaux, lorsque la plupart des actifs n’offrent plus de rendement. Tant que l’on est dans la phase de décrue continue des taux, comme entre 2008 et 2015,  cela permet d’engranger des plus-values sur les actifs à revenu fixe. Cela vous permet aussi de jouer gagnant sur certains marchés dérivés…. Ces effets de richesse dopent transitoirement la rentabilité. Mais lorsque les taux restent au plancher et y demeurent, ce n’est plus le cas. Là commence les vrais problèmes.  Surtout lorsque ces fonds sont en concurrence pour essayer d’offrir des rendements attrayants.  Et surtout, lorsque, contrairement au Japon des années 90, ils n’ont pas l’exutoire de trouver des rendements sur les marchés étrangers, puisqu’aujourd’hui tous les marchés sont enlisés dans la même histoire.

 

Bref, la commence les prises de risque inconsidérées à travers les montages périlleuses, jouant sur le levier,  que j’ai évoqué plus haut. Là, s’exacerbe le risque de défaillance d’un gros acteur du marché… suffisamment big, pour que l’ensemble des épargnants  paient les dégâts.

 

- Dernière raison enfin. Lorsque les taux sont au plancher, cela diminue la possibilité que les prix d’actifs s’installent sur une trajectoire durable de hausse. Les investisseurs le savent bien et  jouent des coups sur des horizons courts. Tout cela génère de la volatilité, de l’instabilité. Et cette forte instabilité accroît les risque de défaillance que je viens d’évoquer au-dessus… avec toujours pour victime les épargnants.

 

Conclusion : la baisse des taux était indispensable. Leur remontée à un niveau normal, que l’on serait bien en peine de définir, est illusoire à court et moyen terme. On ne reviendra pas dans le monde d’avant. Entre ces deux réalités, il faut espérer deux issues favorables, premièrement, que les banques centrales parviennent à extraire les marchés de la zone des taux zéro ou négatifs, plus préjudiciable que bénéfique et deuxièmement, que les opérateurs réapprennent à pricer le risque et à rejouer les fondamentaux, c’est-à-dire les secteurs à vrai potentiel de croissance, qui ne manquent pas.

 

Olivier Passet, Croissance : La France condamnée à faire mieux que les autres, une vidéo Xerfi Canal TV


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