Equipements de protection individuelle : comment le marché se réinvente

D’après la nouvelle étude Xerfi Precepta, le marché français des équipements de protection individuelle maintient le cap. Au-delà du durcissement de la réglementation autour des risques et de la sécurité au travail, la sensibilisation des dirigeants à cet enjeu progresse alors que les critères RSE gagnent du terrain. La capacité d’innovation des marques se révèle également cruciale. L’essor des vêtements de travail et EPI connectés, avec des fonctionnalités dédiées à la protection des travailleurs isolés, apparaît entre autres nouveautés comme un levier de croissance prioritaire.

Néanmoins, dans un contexte marqué par l’inflation et les problèmes d’approvisionnement, fabricants et distributeurs font face à des défis de taille en matière de supply chain. D’autant que les clients se montrent de plus en plus attentifs à l’impact carbone de leurs achats, favorisant les équipements issus de circuits courts et de l’économie circulaire. À cela s’ajoutent des pressions concurrentielles exacerbées, caractérisées par un afflux de nouveaux entrants et une offre étrangère dominante ultra-compétitive.

Dans ce contexte, quelles stratégies déploient les acteurs historiques pour se démarquer et renforcer leurs positions ? Et quelles perspectives attendre pour l’activité et les marges des entreprises du secteur français des EPI d’ici 2025 ? En réponse à ces questions, les experts Xerfi ont décrypté les stratégies de croissance des acteurs des EPI à travers de nombreuses études de cas.

Chez les fabricants, trois axes se dessinent :

- D’abord, le développement de l’offre soit par fusions-acquisitions soit par l’innovation comme les EPI connectés ou encore les produits durables. Le groupe Bollé Safety vise ainsi un objectif de baisse des émissions de CO2 de 30% d’ici 2027.
- 2e axe, l’internationalisation et le développement à l’étranger, à l’instar de Delta Plus Group qui se développe en dehors de frontières par croissance externe.
- Enfin, la restructuration de l’outil productif et la digitalisation. Cela passe par des fermetures de sites, des relocalisations et la recherche de gains de productivité. A ce titre, le groupe Rostaing a refondu ses outils informatiques dans le cadre de sa stratégie omnicanale.

Chez les distributeurs, quatre axes stratégiques se révèlent :

- Premier axe, l’expansion territoriale en France et à l’international par des ouvertures d’agences et par croissance externe. Citons ainsi le Groupe RG, en développement par acquisitions au-delà des frontières nationales.
- Ensuite, l’optimisation de la supply chain, passant par l’investissement dans des plateformes logistiques et l’automatisation des entrepôts. Citons Bétrancourt et Coverguard qui sollicitent la solution robotique « Goods-to-person » de l’entreprise Scallog.
- Les distributeurs investissent aussi dans le renforcement de l’offre de services aux professionnels tels que les formations, audits, services en ligne ou encore la personnalisation. C’est le cas de Protecthoms, qui lance son application DATI pour la protection des travailleurs isolés.
- Enfin, dernier axe, l’amélioration de l’expérience client, à l’instar d’EPI Center, qui met en place un parcours phygital.