Les prestataires RH vont devoir intensifier leurs stratégies de croissance pour ne pas hypothéquer l’avenir. La crise sanitaire a frappé de plein fouet l’essentiel des acteurs en 2020. Le chiffre d’affaires des deux principales catégories de prestataires RH a ainsi reculé de 15% pour les cabinets de recrutement et de 17% pour les groupes d’intérim selon les estimations de l’étude Xerfi Precepta. Et 2021 s’annonce encore très difficile sur le front économique et de l’emploi. À moyen terme, les facteurs socio-démographiques comme les nombreux départs à la retraite, la question de la qualité de vie au travail et de la prévention des risques psychosociaux devraient cependant soutenir la majeure partie des métiers, en particulier le recrutement et le conseil RH. Sans compter la hausse du chômage des cadres qui pourrait paradoxalement être une opportunité pour les acteurs, compte tenu de la raréfaction structurelle des profils qualifiés et de la difficulté à pourvoir certains postes.
Clairement, la reprise sera lente pour la plupart des acteurs. Il leur faudra répondre aux impacts de la crise sur les grands marchés RH et aux pressions tarifaires de leurs clients, qui vont s’intensifier sur les marchés de masse. La forte internalisation des services RH au sein des directions des ressources humaines restera toujours l’un des principaux freins à moyen terme, même si la complexification des projets pourrait entraîner plus d’externalisation. Outre la chute brutale de l’activité et des marges des prestataires RH, la crise sanitaire va redéfinir les rapports de force au sein de la filière. De nombreux acteurs, notamment les plus petits et les moins spécialisés, vont en effet disparaître quand d’autres s’y renforceront. Ce sera le cas des acteurs les plus puissants et les plus offensifs à l’instar des groupes d’intérim engagés depuis quelques années déjà dans des logiques de diversification vers le recrutement permanent, le conseil et la formation.
Quels sont alors les leviers d'action privilégiés par les intervenants pour bâtir les nouveaux modèles gagnants de l'après-crise ? Selon l’étude Xerfi Precepta, le basculement vers des offres pluridisciplinaires s’avère indispensable pour amortir les retournements brutaux liés à des crises de plus en plus fréquentes. Élargir son champ d’action permet également de répondre aux besoins de plus en plus larges des entreprises, aussi bien dans le recrutement que dans les métiers connexes comme l’évaluation ou le conseil RH. Les autres axes de croissance actionnés avant la crise restent eux aussi pertinents dans le contexte actuel, hormis le développement sur la clientèle des PME et l’expansion internationale qui sont mis temporairement en veille. Un plus grand recours au digital apparaît notamment inévitable pour réduire les coûts en back-office et in fine se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Le digital doit aussi être appréhendé comme un moyen d’enrichir les offres avec par exemple un sourcing plus précis et rapide grâce aux algorithmes et à l’intelligence artificielle, ou encore l’intégration de la vidéo dans le processus de recrutement.
Publié le mercredi 27 janvier 2021 . 3 min. 25
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de Philippe Gattet
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