Les administrateurs de biens ont réussi à maintenir le cap de la croissance et à défendre leurs marges malgré les bouleversements législatifs. Je pense d’abord à la loi ALUR qui a notamment instauré une mise en concurrence du syndic plus fréquente, la forfaitisation des actes de gestion courante ou encore l’obligation du compte séparé avec le versement des éventuels intérêts aux syndicats de copropriétaires. Fin 2018, soit moins de cinq ans après le vote de la loi ALUR, la loi ELAN a pris le relais en corrigeant les imperfections de la loi ALUR tout en apportant de nouvelles dispositions, notamment sur le volet digital avec la dématérialisation des AG par exemple. Malgré cette instabilité réglementaire, les acteurs ont parfaitement su s’adapter à ce nouveau contexte pour maintenir la croissance de leur chiffre d’affaires et le niveau de leurs marges selon l’étude Xerfi-Precepta.
Pour autant, les administrateurs de biens n’en ont pas fini avec cette instabilité réglementaire. Le rapport Nogal, rendu au Premier ministre en juin 2019, propose l’obligation de la prise en charge du risque de loyer impayé par les gestionnaires professionnels. Si elle est votée un jour, cette loi obligerait les professionnels à augmenter leurs honoraires de gestion locative, alors même qu’ils sont déjà dissuasifs pour bon nombre de bailleurs. Un réel inconvénient lorsque l’on sait que deux tiers des biens restent encore gérés en direct par les propriétaires. D’autres défis attendent la profession. Les besoins des clients évoluent vers davantage de services connectés. Il s’agit également d’optimiser le back-office pour mieux maîtriser les coûts, de redresser l’image du secteur et l’attractivité du métier ou encore de faire face à la montée en puissance des acteurs en ligne.
On comprend alors que le numérique est au cœur des stratégies de croissance des professionnels. Sur l’activité de syndic, les outils digitaux permettent désormais de renforcer les interactions entre le syndic et les copropriétaires. En septembre 2019, Foncia a même organisé sa première assemblée générale de copropriétaires en ligne. Le numérique permet aussi de s’ouvrir de nouveaux marchés, à l’image du syndic de très petites copropriétés qui devient dès lors rentable. C’est aussi un moyen de s’attaquer à la menace de l’autogestion locative en proposant des offres destinées aux bailleurs particuliers souhaitant gérer eux-mêmes leur bien. Le digital est également une source de multiples opportunités pour développer des services complémentaires. Nexity a ainsi récemment noué plusieurs partenariats avec des start-up comme Luckey Homes spécialisée dans la conciergerie ou Mesdepanneurs.fr dans le dépannage. Au-delà des chantiers numériques, les administrateurs de biens élargissent leur champ de compétences. Le développement sur les métiers de la transaction a constitué la première étape de cette stratégie. Mais les initiatives vont aujourd’hui bien plus loin afin de proposer une offre globale permettant de fidéliser les clients, de réduire le risque lié au retournement des ventes immobilières et enfin de maximiser les synergies entre des domaines d’activités très proches.
Publié le vendredi 13 mars 2020 . 3 min. 18
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