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Ces artistes qui ont beaucoup à nous apprendre sur l'économie

Publié le mardi 21 juin 2022 . 4 min. 38

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Les économistes sont-ils les plus habilités à nous parler d’économie ? A écouter nombre de ceux qui pérorent sur les plateaux de télé il est permis d’en douter. Et si on écoutait plutôt les artistes, dont on peut a priori penser qu’ils ne sont pas concernés par la chose économique, tout occupés qu’ils sont à l’édification de leur œuvre et à la monstration de leur singularité. Pourtant l’artiste est plus qu’aucun autre confronté à de nombreuses questions économiques, l’une étant bien évidemment la valorisation de son œuvre. L’art pose un défi à l’économie dans la mesure où il s’agit de susciter une demande en un temps « qui n’est pas mûr pour qu’elle puisse recevoir pleine satisfaction » comme le disait Walter Benjamin. En d’autres termes, comment estimer la valeur de choses qui ne sont ni connues ni forcément identifiables ? C’est pourquoi de nombreux artistes se sont intéressés à l’économie. Dès 1936, l’artiste tchèque, Karel Teige discute déjà la place de la spéculation sur les œuvres et le caractère indissociable des marchés de l’art et du luxe. Son analyse de la formation des prix met déjà en évidence l’importance de la célébrité et de la publicité, ainsi que la valeur décisive de la signature. C’est pourquoi, à tous ceux qui sont persuadés – à tort – que l’économie est une science, je ne peux que recommander la lecture de cette anthologie d’écrits d’artistes sur l’économie.


Qu’advient l’économie lorsqu’elle est pensée, imaginée, rêvée par des artistes de talent ? On trouve par exemple sous la plume du poète John Ruskin, auteur d’un essai d’économie politique, l’idée que l’expertise en matière d’art est un préalable indispensable à toute compréhension de la chose économique. Et pourquoi faudrait-il connaître l’art avant d’entreprendre de sérieuses études d’économie, si ce n’est parce que seul l’art permet de comprendre la valeur intrinsèque des biens. Or dit-il, l’économiste moderne, ignorant tout ce qui constitue la valeur intrinsèque et prenant les croyances populaires pour seul fondement de sa science, s’est imaginé avoir établi des lois constantes qui règlent le rapport de la demande populaire à son offre (croyant) ainsi avoir prouvé que la demande et l’offre sont liées par un équilibre céleste, sur lequel la prévoyance humaine n’a aucun pouvoir ». D’où sa critique féroce et son mépris à l’égard des économistes « vulgaires » et « assommants » qui sont aveuglés par leur « pseudo-science ».


On ne sera guère étonné de trouver sous la plume de William Morris, chef de file du mouvement Arts and Crafts, homme politique et écrivain une critique du travail. Il refuse de considérer la grande majorité du travail humain et de la production qui en découle comme essentiellement digne et même comme valeur en soi tant d’un point de vue économique de moral. Celui qui fût chef d’entreprise considère pourtant le travail des ouvriers et des classes moyennes comme inutile, voire nuisible, car il s’agit pour lui de générer des marchandises indigentes qui ne font que participer à un gaspillage évident des ressources de la nature et du temps humain. Ainsi, nous dit-il, « une communauté qui ne gaspille plus le travail pourvoira facilement à ses besoins fondamentaux qu’elle aura tout le temps de s’interroger sur ce qu’elle désire vraiment et de réfléchir aux moyens d’assouvir ses désirs sans avoir à épuiser ses forces ». Une phrase que devrait méditer les nombreuses personnes dont j’ai entendu dire qu’il n’était plus guère possible de penser dans le monde de l’entreprise !


L’argent est un thème récurrent, sachant que nombreux furent les artistes qui réclamèrent sa suppression pure et simple. Ainsi Yves Klein récuse-t-il « réserves et devises, ces intermédiaires dispendieux qui nous éloignent des valeurs réelle. Seul l’art, poursuit-il peut prétendre au statut d’étalon dans un système d’échange repensé ». Pour d’autres encore, il ne s’agit pas seulement d’ériger l’œuvre d’art en nouvel étalon, mais aussi de penser tous travailleurs sur le modèle de l’artiste ou encore de considérer que seuls les créateurs sont aptes à juger des valeurs. Pour repenser un capitalisme qui gorge les marchandises d’émotions factices et se repaît de misère symbolique, il est peut-être temps d’écouter ce que les artistes qui réfléchissent ont à nous dire sur la valeur des choses.


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