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Le passé n'est pas ce que l'on croit - Le présent non plus

Publié le mercredi 1 juin 2022 . 4 min. 37

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Nous invoquons très souvent la science pour nous persuader de notre prétendue supériorité sur nos prédécesseurs. Ainsi cette idée largement répandue selon laquelle nos ancêtres du Moyen-Age étaient convaincus, tant par ignorance scientifique, que par superstition religieuse, que la Terre était plate. Comme s’il avait fallu attendre les navigateurs comme Magellan et Christophe Collomb ou encore les astronomes comme Copernic et Galilée pour que l’on comprenne enfin que Terre était ronde. Pourtant, l’analyse précise des sources révèle que jamais une telle idée n’a été défendue et enseignée en Occident. C’est en tous cas ce que montre on ne peut plus clairement un livre très instructif consacré au mythe de la Terre plate. Ainsi Aristote indique-t-il dans son Traité du ciel concernant la Terre  « quand à sa forme, il est nécessaire qu’elle soit sphérique », la forme de l’ombre portée sur notre planète lors des éclipses de lune confirmant visuellement la sphéricité de la Terre. Dans leur grande majorité les Pères de l’Eglise n’ont jamais défendu l’idée d’une Terre plate. Alors d’où vient ce mythe ? Il apparaît timidement au XVIIème siècle et se répand fortement au XIXème siècle grâce à deux constructions fabuleuses qui servent de soubassement à l’héroïsation de découvreurs et de savants supposés avoir rendu à la Terre une sphéricité que lui aurait dénie l’Eglise catholique pendant un millénaire. La figure de Galilée est alors glorifiée comme figure de proue des Protestants et de la science pour accréditer l’idée d’une Eglise catholique opposée à toute forme de progrès. Ce mythe tenace sert à montrer la supériorité de l’approche scientifique sur les superstitions religieuses.


Nous ne cessons de nous raconter sur nous-même et sur notre histoire des récits et des fictions. Ainsi les nombreux récits ancrés dans notre imaginaire qui accréditent l’idée d’un progrès politique de l’Humanité qui aurait continuellement évolué d'un état idyllique de chasseurs-cueilleurs jusqu'aux sociétés modernes, en passant par la découverte de l'agriculture et la naissance des villes.


Ce récit simpliste et rassurant qui accrédite l’idée de la maturité et de l’intelligence de nos systèmes politiques est totalement invalidé dans un ouvrage consacré aux origines de l’humanité. Les auteurs remettent en cause le récit dominant sur les formes d’organisations politiques à travers lesquelles on nous enjoint de voir toute l'histoire humaine. Ce récit oppose les Etats égalitaires et démocratiques à des formes politiques non démocratiques et hautement inégalitaires, sorte de sociétés tribales où la violence règnerait partout. Or l’observation des faits montre que la condition tribale n'a jamais caractérisé la majorité des sociétés humaines non contrôlées par l'Etat. Ces sociétés ont vécu sous de nombreuses autres formes, certaines ayant des organisations politiques très élaborées.


De la même façon, la démocratie, dont nous pensons qu’elle est une création spécifique aux Lumières européennes, a en fait existé sous diverses formes dans les Amériques précolombiennes et dans l'Afrique subsaharienne. Autrement dit, d’autres grandes sociétés que les nôtres, -et notamment en Amérique- étaient en avance non seulement en matière de valeurs et de culture politique, mais également en termes de conditions matérielles comme l'hygiène, l'urbanisme et le rapport à l'environnement. L’être humain semble avoir toujours eu la curiosité d’essayer d’autres modèles de société. C’est d’ailleurs cette « faculté d’expérimentation sociale et d’auto création -cette liberté en somme- qui nous rend fondamentalement humains. C’est pourquoi l’histoire de l’humanité est moins déterminée par l’égal accès aux ressources matérielles, si cruciales soient-elles, que par l’égale capacité de prendre part aux décisions touchant la vie collective », à condition bien sûr que « l’organisation de celle-ci soit ouverte à la discussion ». Et si d’autres possibilités ont été explorées par le passé, cela montre bien que nous sommes capables de réinventer notre modèle social et économique pour affronter les défis qui nous guettent.


Références :


Violaine Giacomotto-Charra & Sylvie Nony, La Terre plate, Les Belles Lettres, 2021.
David Graeber et David Wengrow, Au commencement était : une nouvelle histoire de l’humanité, Les liens qui libèrent, 2021


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