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Méfions-nous de nos croyances

Publié le jeudi 29 février 2024 . 3 min. 53

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Nous sommes tous intimement convaincus qu’il n’est pas possible de vivre san croire. Qu’il s’agisse de croire au bonheur, à la démocratie, à l’amour ou à la vie éternelle. La croyance ferait partie de notre vie personnelle et sociale, si bien que nous sommes souvent prêts à nous écharper pour défendre nos croyances. Mais qu’est-ce au juste que croire ? Le terme « croire » porte en lui la marque de l’incertitude. Lorsque je dis « je crois que vous écouterez cette chronique jusqu’au bout », je veux signifier que je pourrais fort bien me tromper. Il en va de même dans une expression comme « je crois qu’elle m’aime ». Le doute fait donc partie de l’acte de croire, ce qui le distingue clairement du mot savoir qui exprime plutôt une certitude avérée. D’incertaine ou possible, voire probable, la croyance se barde vite de la force de l’évidence, de l’intuition et de la foi. Une conviction totale qui supporte mal la contradiction, précisément peut-être parce qu’elle ne peut totalement évincer l’incertitude qui l’habite de manière souterraine. Dans son ouvrage, Pourquoi croit-on, Le psychologue Thierry Ripoll cite une étude indiquant qu’un américain sur quatre croit aux fantômes, un sur six pense être en contact régulier avec des proches défunts, un sur trois admet l’existence de la télépathie En Angleterre, une étude a révélé que 64 % des individus pensent que certaines personnes ont des pouvoirs que la science ne peut pas expliquer, 47% pensent qu’il est possible de détecter mentalement la pensée. Il existe des multitudes de formes de croyances, mais force est de constater que certaines croyances qui relèvent davantage de la pensée naïve ne nous informent pas ou mal de la réalité de notre univers. Elles ne font que nous tromper sur le mobilier du monde comme le dit joliment Ripoll.


Il existe donc une tension au cœur même du concept de croyance, qui désigne tantôt des idées farfelues contraires à l’évidence, tantôt des représentations banales et souvent fiables sur l’état du monde. Et nombre de nos croyances ne sont en fait que des croivances, c’est-à-dire des pseudo-croyances, qui affectent notre compréhension du monde et des autres. Ces croivances fonctionnent comme un mécanisme de défense, si l’on se réfère à la tension que le chercheur Sebastian Dieguez souligne entre la croyance et la croivance : Croire, c’est tenir quelque chose pour vrai. Croiver, c’est se figurer que l’on croit quelque chose, croire que l’on croit à quelque chose.


Ainsi, croire, dans le contexte actuel, c’est par exemple reconnaître que nos modes de vie occidentaux, fondés sur l’hyperconsommation et l’exploitation effrénée des ressources naturelles, sont en contradiction flagrante avec les impératifs sociaux et écologiques de notre époque. La croivance est, quant à elle, une interférence qui fait naître l’illusion que le capitalisme serait l’unique solution pour résoudre les défis socio-écologiques de notre époque. Cela nous permet de croire que nos modes de vie peuvent perdurer sans changements radicaux, tant que nous adoptons des pratiques plus écoresponsables au sein de notre modèle économique actuel. De la même façon l’idée que les jeunes générations ont un rapport plus sobre à la consommation et ont davantage recours à la seconde main et au troc pour limiter leur impact sur les ressources naturelles est une croivance qui leur permet de continuer à surconsommer sans culpabiliser. C’est pourquoi il nous faut nous méfier de nos croivances sans cesser de croire.


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