Les cinq compétences du manager hybride

Définissons les compétences du manager hybride. Vous savez, ce manager du nouveau normal, celui qui sait manier les quatre modes : le présentiel, le distanciel, le phygital et bien sûr le virtuel ou le métavers. Le manager hybride a :

Première compétence, une relation très étroite avec l'autonomie. Il sait lui-même se rendre autonomes et il rend autonomes ses collaborateurs. Pourquoi ? Parce qu'il ne peut plus tout contrôler et qu'il est important qu'il augmente le champ de responsabilité, le champ d'expérimentation, de ses collaborateurs. Donc la confiance est au cœur de la relation d'autonomie. Concrètement ça veut dire qu'il va apprendre à faire des feedbacks différemment et de façon beaucoup plus continue, pour pouvoir avoir un retour d'information. C'était la première compétence : l'autonomie.

La deuxième compétence du manager hybride c'est la synchronicité. Il va devoir apprendre avec ses équipes à couper son agenda pour créer des plages horaires où il va être en temps synchrone. « En synchrone » ça veut dire en même temps en physique et en numérique avec ses collaborateurs dans une réunion Team, ou en présentiel dans un entretien d'évaluation. Et puis il aura des temps asynchrones, où là il va faire un travail de fond, ce qu'on appelle du deep work. Il va pouvoir également travailler de façon écrite, et il va réfléchir à la façon dont il va changer son travail. Et donc savoir réorganiser son emploi du temps en mettant du temps synchrone et du temps asynchrone, et surtout en laissant ses collaborateurs organiser leur propre emploi du temps avec cette modalité, c'est une compétence à acquérir. C'était la deuxième compétence.

La troisième compétence du manager hybride c'est de revenir à un mode écrit. Et oui ! Avec la transformation numérique, vous savez, ce monde avant la pandémie où on était tous en montée de compétences, en agilité, en design thinking, en compétences de facilitation, en compétences d'intelligence collective, on a développé beaucoup de visuels, on a développé beaucoup d’oral, beaucoup de créativité… On continue bien sûr à surfer sur cette innovation, mais on va plus loin dans le monde hybride. On va plus loin parce que dans le temps asynchrone on va revenir à l'écrit sans nécessairement l'ordinateur, ça peut être un écrit avec la main. Et on va travailler sur des mémos, sur des outils, comme l'explique très bien Jeff Bezos le « six pager memo », des outils qui permettent par écrit, soit en mode collaboratif, soit en écrit individuel, de fixer sa pensée, de recueillir les idées des autres, même en temps réel, et de pouvoir créer des modes de décisions qui ne sont pas fondés sur la réunion mais qui sont fondés sur l'écrit. C'est une compétence importante du monde hybride.

La quatrième compétence du manager hybride c'est savoir communiquer. Oui, quand on est en présentiel 7% de la communication passe par la voix, 55% par le paraverbal, et le reste par le non verbal. Mais quand on est à distance il va falloir réinventer des proximités. Il va falloir faire autre chose que simplement 7% avec les mots, et donc on ne peut plus compter sur le body language, sur tous les aspects kinesthésiques d'une personne, et sur son pouvoir physique d'influence. Il va falloir réinventer des outils de communication à travers, peut-être, la voix, à travers la vidéo, à travers des expressions, ou à travers d'autres façons de communiquer, avec par exemple ce qu'on appelle des « Kudo ». Les « Kudo » c’est  quand vous envoyez des images avec de la bienveillance, de la communication non violente, et surtout un esprit positif. C'est une compétence absolument nécessaire à développer : savoir communiquer dans le mode hybride.